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Le FMI ET LA BANQUE MONDIALE

Publié le 28/10/2018

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JOHN MAYNARD KEYNES (1883-1946)

Célèbre économiste et haut fonctionnaire britannique, négociateur des accords de Bretton Woods, Keynesa bouleversé par ses analyses la théorie et la politique économique. Si la théorie keynésienne s'inscrit dans le cadre de l'économie de marché, elle s'oppose vivement à la théorie néoclassique en admettant l’intervention de l'État dans le champ économique. Son ouvrage majeur « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie », publié en 1936, exprime ses doutes quant au caractère autorégulateur du marché. Il étudie les relations entre les grandes variables économiques comme la production, la consommation, l'emploi, etc. La notion de multiplicateur est fondamentale dans sa théorie. Elle correspond à un processus en chaîne où, à chaque étape, la partie du revenu qui est consommée augmente la production de biens et entraîne la distribution de nouveaux revenus. Par exemple, la hausse de salaires des fonctionnaires entraîne une hausse de la consommation, donc de la production, donc de la redistribution de revenus, etc

INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES

 

Au coeur de l'économie mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) sont présents sur tous les continents. Ces institutions internationales, nées de la Conférence de Bretton Woods

en 1944, régissent le Système Monétaire International (SMI), participent à la stabilité financière du monde globalisé et financent l'émergence des pays en voie de développement. L'abandon, en 1971, du SMI institué à Bretton Woods et les résultats mitigés en matière de réduction de la pauvreté ont participé à l'évolution du FMI et de la BM. Parfois jusqu’à remettre en cause la légitimité de leurs actions.

 

« Nous nous efforçons vraiment tous de faire de bonnes briques économiques pour le monde d’après la guerre » écrivait, en 1943, John Maynard Keynes, alors conseiller du ministre des Finances et directeur de la Banque d'Angleterre. Cette profession de foi en dit long sur les années qui ont précédé le conflit de 39-45 : crises financières comme le krach boursier du « Jeudi noir » de 1929, crise économique mondiale avec effondrement des échanges, chômage et misère. Dans une perspective d'avenir, politiciens et économistes rivalisent de conceptions susceptibles d'assurer un climat propice au développement et à la prospérité. Ils se retrouvent à la Conférence de Bretton Woods en 1944.

CONFÉRENCE DE BRETTON WOODS

 

 

La conférence monétaire et financière des Nations Unies - dite « Conférence de Bretton Woods » du nom de la ville du New Hampshire (USA) qui l’accueillit - s'est tenue du 1er au 22 juillet 1944. À l'initiative des Alliés, Américains et Britanniques en tête, elle a vu s'affronter deux géants aux conceptions différentes. Les préoccupations britanniques, contenues dans le « plan Keynes », insistent sur la possibilité de conduire des politiques nationales autonomes. En outre, Keynes n’est pas partisan d'une politique de dérégulation totale sans garde-fous.

 

Il souhaite des mesures

compensatoires : les pays « locomotives » (excédentaires) doivent soutenir l'activité des autres. Ces propositions se heurtent au « plan White » (Harry D. White, assistant du Secrétaire d'État au Trésor américain). Les États-Unis sont attachés à une minimisation des interventions publiques dans la vie économique. Ils proposent un « Fonds de stabilisation » dont le but serait de soutenir temporairement les économies ayant des déficits extérieurs, ainsi qu'un volet concernant la future « Banque Mondiale ». À l'issue des débats, les positions américaines l'emportent. Elles s'appuient sur leur suprématie (ils possèdent les deux tiers des réserves en or de la planète). Leur proposition de « Fonds de stabilisation » devient le Fonds Monétaire International, chargé de veiller au respect de ces règles et d'assurer des prêts de dépannage aux pays dont le système bancaire et le trésor public présentent un risque de non-solvabilité. 

LES STATUTS DU FMI ARTICLE 1

 

Les buts du FMI sont les suivants :

 

1/ Promouvoir la coopération monétaire internationale au moyen d'une institution permanente fournissant un mécanisme de consultation et de collaboration en ce qui concerne les problèmes monétaires internationaux.

 

2/ Faciliter l’accroissement et l'expansion harmonieux du commerce (...).

 

3/ Promouvoir la stabilité des échanges, maintenir entre les États membres des régimes de change ordonnés et éviter les dépréciations concurrentielles des changes.

 

4/ Aider à établir un système multilatéral de règlement des transactions courantes entre les États membres et à éliminer les restrictions de change qui entravent le développement du commerce mondial.

 

5/ Donner confiance aux États membres en mettant les ressources générales du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties adéquates (...).

 

6/ Conformément à ce qui précède, abréger la durée et réduire l'ampleur des déséquilibres des balances des paiements des États membres.

Dans toutes ces politiques et décisions, le Fonds s'inspire des buts énoncés dans le présent article.

« :SHit: Asie du Sud 4 'Ml restants : Afrique du Nord et Amérique latine 6 'Ill : Europe de l'Est et Asie centrale 45 'Ml : Afrique subsaharienne 12 'Ill : Asie de l'Est et du Pacifique exportés , hausse des taux d'intérêt , privatisation , réduction des dépenses publiques , libéralisation des échanges , blocage des salaire s, etc.).

À l'instar de la« conditionnalité »du FMI, ces PAS ont été vivement critiqués .

Pas seulement pour des raisons idéologiques mais aussi par les effets d'entraînement de la dette extérieure des pays en développement qu'ils ont générés (surtout en Afrique ).

Quelques pays, notamment en Asie , ont pu relancer leur économie suite à la mise en œuvre d 'un PAS recommandé par le FMI et la BM.

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AU FINANCEMENT DE LA LUnE institutions juridiquement milliards de dollars au travers de 160 coNTRE LA PAUVRETt indépendantes ont rejoint ce que l'on nouvelle s interventions dans 64 pays .

Le m ilieu des années 90 marque un nomme aujourd 'hui le « Groupe nouveau tournant pour les institutions Banque Mondiale ».

Ce groupe a pour SFI financières internationale s.

objectif d'aider les pays en Depuis 1956 , la Société Financière Reconnaissant en partie l'effet pervers développement et en transition dont Internationale a pour objectif d'appuyer de leur stratégie d'ajustements elle est le bailleur de fonds principal.

le secteur privé afin de promouvoir la structurels et plus largement la Lors de son exercice 2004, elle a croissance des pays en développement.

persistance de la pauvreté, la Banque mobilisé plus de 30 milliards de Elle finance des entreprises par l'octroi Mondiale et le FMI s'engagent dans de dollars et participe à la définition des de prêts et de prises de participation s.

nouvelle s orientations a xées sur la lutte politiques sectorielles de ses pays contre la pauvreté .

bénéficiaires.

LES DIFFtRENTES INSTITUTIONS BI RD La BI RD est une sorte de coopérative financière entre ses États membres qui emprunte sur les marchés financiers pour financer le développement « des pays en transition et des pays pauvres solvables ».

Actuellement , 184 pays membres sont « actionnaires » de la BI RD dont la répartition des droits de vote est- comme pour le FMI -fonction du montant de la cotisation des États membres et du poids relatif de chaque État dans l'économie mondiale , selon le principe « 1 dollar , 1 voix ».

Les prêts ont des échéances assez longues (15 à 20 ans), avec un délai de grâce de 3 à 5 ans.

Les bénéficiaires empruntent au titre de programmes précis d'amélioration des conditions de vie.

IDA Depuis 1960, l'Association Internationale de Développement est l 'organe de la Banque Mondiale qui a la responsabilité d 'aider « les pays les plus pauvres de la planète » -ceux ayant un revenu inférieur à 965 S par personne en 2004 -à réduire la pauvreté .

L'IDA leur accorde des prêts ainsi que des subventions .

Cependant , ces crédits sont à long terme (de 20 à 40 ans), AM Cil Fondée en 1988, l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements assure les investisseurs qui souhaitent s'implanter dans un pays en voie de développement contre les risques non commerciau x (conflits , expropr iations , etc.).

C1RDI Le Centre Internat ional pour le Règlement des Différends relatifs à l'lnvestissemen~ créé en 1966 , sert d'arbitre entre les investi sseurs et un pays étranger en cas de litiges.

LA BANQUE MONDIALE : Réduire la dette En 1996 , la BM et le FMI lancent l'initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) qui consiste à alléger le fardeau de la dette , à la rendre « soutenable ».

À ce titre , dès 1999 , plus de 6 milliards de dollars d'allègements étaient engagés en faveur de sept pays .

La 60' assemblée annuelle du FMI et de la BM a promis en septembre 2005 d'annuler 40 milliards de dollar s de dettes contractées par 18 pays pauvres très endettés .

Les deux piliers financiers de Bretton Woods doivent s 'assurer que les sommes ainsi dégagées du service de la dette ne seront pas gaspillées ou détournées .

Actuellement, l'initiat ive PPTE ne concerne qu'une quarantaine de pays en développement sur 165.

Atteindre les objedifs du millénaire L'initiative en faveur des PPTE s'est vu renforcée au Sommet du Millénaire de I'ONU(6au 8 septembre 2000) .

Cette rencontre historique représente un consensus sans précédent sur ce qu'il convient de faire pour réduire la pauvreté de manière durable .

Les représentants des 191 pays membres de l'ONU s e sont accordés sur huit Object ifs de Développement pour le Milléna ire (ODM ) à atteindre avant 2015 : lf réduire l'extrême pauvreté et la faim ; 2 / assurer l'éducation primaire pour tous ; 3 / promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes; 4 / réduire la mortalité infantile ; 5/ améliorer la santé maternelle ; 6/ combattre le VIH-SIDA, le paludisme et d 'autres maladies ; 71 assurer un environnement durable ; 8 / mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

« La voix des pauvres » Directement concernés par la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire , le FMI et la BM se fixent de nouveaux engagements : créer des opportunités économiques pour les pauwes ; leur donner le pouvoir d'influencer les décisions qui affectent leur vie ; les rendre moins vulnérables face aux maladies et aléas économiques et naturels (mauvaises récoltes , catastrophes naturelles , etc.).

Ces axes de travail ont été mis en évidence par « La voix des pauvres », une étude qui a donné la parole à plus de 60 000 hommes et femmes de soixante pays et a permis de proposer de nouveaux instruments d 'intervention présentés dans le rapport « Combattre la pauvreté ».

Les nouvelles orientation s de lutte contre la pauvreté apparaissent au travers de trois instruments d 'intervention principaux : le remplacement, au plan national , des plans d'ajustements structurels par des Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté (CSLP ) tenant compte d'indicateurs sociaux ; l'accent mis sur le financement des s«teurs sociaux et des réformes structurelles plutôt que sur les secteurs productifs de l'agriculture et de l'industrie (5% des financements en 1980 , 22 % en 2003 ) ; LE POIDS DE LA DmE La crise de la dette extérieure des pays en développement édate au début des années 80.

Elle est liée à l'évolution du SMI au cours de la seconde moitié du XX' siéde .

Après guerre, des masses considérables de dollars sont en circulation.

Les pays en voie de développement sont encouragés à emprunter à des taux d'intérêt très faibles .

De 1968 à 1973, Robert Mac Namara , ancien secrétaire d'État américa in à la Défense , prend la direction de la BM : pour contrecarrer l'influence de l'Union soviétique et financer la modernisation de l'appareil d'exportation des pays en développemen~ celle-ci effectue davantage de prêts durant cette période qu'entre 1945 et 1968.

La dette reste alors supportable par les pays emprunteurs.

Mais en 1979, les États­ Unis opèrent un virage ultralibéral et augmentent leurs taux d'intérêts pour attirer des capitaux.

Ce qui entraîne une hausse générale des taux .

En l'espace de quelques mois, les taux étant multipliés par trois, les pays en développement voient leur dette multipliée d'autant.

En 1982, le Mexique est le premier pays à annoncer qu'il ne pourra pas rembourser.

Seuls le FMI et la BM proposent leur aide financière, toujours condijionnée à la mise en œUVTe d'ajustements structurels.

Selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), •la principale condusion qui peut être tirée est que les programmes d'ajustement( ...

) n'ont pas produij une croissance durable suffisante pour réduire de manière notable la paUVTeté •.

Dans bien des cas, en elfe~ ces polijiques n'ont pas eu l'effet escompté et de nombreux pays ne peuvent pas même rembourser le • service de la dette • Oa rémunération du prêteur) .

Pour un dollar emprunté en 1980 , les pays en développement ont remboursé huij dollars et en doivent encore quatre .

C'est ce qu'on appelle la spirale de la dette.

l'élabor ation de cadres de dévelop pement intégrés qui prennent en compte ~interdépendance de tous les aspects du développement.

Le pays bénéfici aire doit s 'emparer du projet et le faire vivre de manière concertée avec l'ensem ble des partenaires, notamment la sociét é civile.

sans intérêt (mais non sans coût de gestion ) et assortis d'un délai de grâce de 10 ans avant que les premiers remboursements ne soient exigés .

Au cours de l'exercice 2005, les engagements de l'IDA s 'élevaient à 8,7 LE FINANCEMENT DU DtVELOPPEMENT ...

Le premier et le plus gros prêt consenti part la BI RD (250 millions de dollar s) fût accordé à la France en 1947 pour financer la remise en état de ses capacités de production .

Ayant rempli son rôle de reconstruction avec succès , la BI RD intervient en 1948 en faveur d 'un pays en développement (Chili , 1,5 millions de dollars ).

Mais c 'est en 1960 , avec la création de l'Association International de Développement que la BM se pose réellement en institution spécialisée dans le développement notamment par le financement d'équipements : voies de communication , centrales électriques , zones portuaires , télécommunications, etc.

L'idée étant qu'un pays bien doté en infrastructures ne peut que se développer .

Entre 1968 et 1981 , les engagements de la Banque passent de 1 à 12 milliards de dollars par an et Endettement des pays vis-à-vis de la Banque mondiale 1-------------i concernent les secteurs productifs de INTERVENTIONS DE L'IDA • Inde : le projet national de lune contre le SIDA a subventionné la formation de 52 500 médecins et 60 % du personnel infirmier dédié à la gestion de la pandémie.

• Afrique : plus de 5 millions de manuels scolaires (essentiellement conçus et produits sur place) ont été distribués dans les écoles primaires.

• Asie : plus de 6 700 centres de santé ont été construits ou améliorés , équipés et dotés en personnel pour assurer les soins de santé primaires aux populations rurales .

l ' agriculture et de l'industrie.

...

CELUI DES AJUffiMENTS Mais de bonnes infrastructures n'entraînent pas forcément un développement durable .

La BM prend conscience que des polit iques économiques et sectorielles saines sont indispensables pour asseo ir les bases de la croissance des pays en développement.

De fait, de 1980 à 1995 , un cinquième des prêts finance des Plans d'Ajustement Structurels (PAS ), politiques d 'inspiration libérale (dévaluation de la monnaie nationale pour réduire les prix des produits 0 pas d 'information • pas endetté 0 peu endetté 0 modérément endetté 0 très endetté. »

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