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Le secteur de la distribution et la crise en France

Publié le 05/02/2013

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Quant à la diversification, même si elle n'est encore qu'un appoint, elle a souri à Casino et à Auchan qui ont monté de puissantes chaînes de restauration et de cafétérias, à Cedis avec ses magasins de surgelés. Chacun garde plusieurs fers au feu, quitte à abandonner rapidement en cas de déception (le sport pour Carrefour ou les magasins-catalogue pour Euromarché). Puis, discrètement, derrière la grande parade des bateleurs de prix, les gestionnaires accumulent dans leurs manches des atouts en réserve. Un combat s'engage où les protagonistes sont armés jusqu'aux dents: finances, imagination, gestion chez les grands de la distribution intégrée; agressivité, souplesse, rapidité des petits, une sorte de guerre entre l'organisation et l'aventure, entre le commerce qui reste commerce et celui qui est déjà devenu industrie.

La bonne santé des autres enseignes indépendantes (Intermarché,

Unico) confirme ce jugement. Il faut dire qu'elles ont

la chance d'exploiter des supermarchés, qui se portent mieux

que les hypermarchés, constate l'INSEE : les ventes des surfaces

de 1000 à 2 500 mètres carrés augmentent de 8,9 %,

alors que la progression des surfaces de plus de 2 500 mètres

carrés n'atteint que 5,6 %.

Cela dit, la chute de la consommation n'est pas une nouveauté

pour tous. Les grands magasins, et notamment le Printemps,

avaient déjà connu une période de turbulences en 1976/77. «A

la différence des hypermarchés, nous avons l'expérience du

management en période de récession, rappelle Bruno Vallée.

Elle nous a permis de nous adapter très vite. Nous avons

limité nos achats au minimum, préférant combler les vides par

des réapprovisionnements que courir les risques d'un surstockage;

nous avons aussi recentré nos collections, loin de

l'ultra-mode et de ses outrances.

On mesure mieux, par contraste, l'avantage dont bénéficient

les entreprises qui avaient remis à plat leur stratégie à une

époque où l'expansion était encore au rendez-vous. Ainsi,

Conforama souffre sans doute (son chiffre d'affaires n'a augmenté

que de 5 % depuis le début de l'année), mais il est certainement

le moins touché dans une profession sinistrée.

« DISTRIBUTION ET CRISE b) É••olution de la consommation annuelle des ménages par habitant, en volume ---~ ---- +----- ---t-- -- 1 Le Nouvel Économiste.

n° 425, 6 février 1984.

c) Le comportement des consommateurs évolue ...

«Les comportements ont changé.

Les clients ne viennent pas moins nombreux, ils perdent l'habitude de remplir leur caddie ras la gueule.

On achète moins, et surtout on achète différem­ ment : dans les rayons «frais» des centres Leclerc, les ache­ teurs restent fidèles à la qualité, mais se restreignent; ou alors il s'orientent vers des produits bon marché, comme le poulet ou le rôti de dinde.

Cette poussée aux deux extrêmes est obser­ vée partout : les produits «génériques,, (sans aucune marque, pas même celle du distributeur, qualité minimale et prix plan­ cher) poursuivent leur ascension; le milieu de gamme souffre, et les articles sophistiqués font des scores étonnants dans un environnement de crise.,, L'Expansion, «tempête sur le commerce moderne», 16 décembre 1983/5 janvier 1984.

"La consommation globale de produits alimentaires et manu­ facturés a diminué de 3,2% en volume sur les dix premiers mois de 1983.

Dans l'automobile, c'est aussi la mauvaise pente (-7 à 8 % en octobre).

Ce coup de froid annonce-t-il l'hiver de la consommation? 145. »

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