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L'évolution de la politique monétaire tchécoslovaque dans les années 1920-1930 (économie)

Publié le 16/06/2012

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L'étalon or, choisi tardivement par la jeune république (1929) a renforcé la transmission de la crise : l'augmentation du cours de l'or a conféré un pouvoir d'achat beaucoup plus élevé de la monnaie tchécoslovaque, dont la conséquence a été le renchérissement des exportations, aboutissant à une moindre compétitivité prix des produits du pays et forçant les industries et l'agriculture tchécoslovaques à baisser leurs prix et à ajuster les salaires ou l'emploi. En conséquence :

 

• Les exportations ont baissé de 65 % entre 1929 et 1934 (à prix courants) ;

• Les prix ont baissé chaque année de 5 % environ par an sur cette période ;

• Le produit industriel a chuté de 34 % entre 1929 et 1934 ;

• Le chômage a augmenté fortement (jusqu'à atteindre environ 20 % de la population active, malgré des mesures exceptionnelles prises à la fois par l'Etat : commandes liées à l'armement, etc. ET par certaines entreprises : la mémoire des moraves se souvient du plan de créations d'emplois exceptionnel des usines Bat'a, premier exportateur mondial de chaussures à l'époque) ;

• Les réserves de change ont diminué de 23 % sur la période (même si les réserves d'or ont continué de progresser…Atteignant 99 tonnes en 1935).

« série…) sont souvent centrées sur les Etats-Unis et entièrement déterminées par l'économie.

Or, pour comprendre pourquoi la crise est devenue mondiale, et anotamment touché la Tchécoslovaquie, il est nécessaire de raisonner en termes d'interactions internationales.

Les conséquences de la Première guerre mondialeet l'attachement aveugle des grands pays industrialisés à l'étalon-or ont précipité la crise. En 1922-23, l'Allemagne, qui a des difficultés à payer les « réparations de guerre », fait face à la plus grave crise de confiance sur sa monnaie de toute sonhistoire.

L'hyperinflation (lorsque l'inflation atteint trois chiffres et devient « incalculable ») se traduit par la liquidation de l'épargne privée des allemands, créantun vide dans le système bancaire (le passif ayant disparu, il est difficile de consentir des crédits à l'industrie), qui expliquera le recours massif à l'endettementde l'Allemagne par la suite, notamment auprès des américains et à court terme.

Apparemment sauvée par le crédit et ayant remplacé sa monnaie par unenouvelle, l'Allemagne de 1926 semblait tirée d'affaire.

Cependant, n'oublions pas que le bilan des banques allemandes n'était plus constitué d'une base dedépôts de la population (traumatisée par l'épargne monétaire, cette dernière préfère détenir des devises dures, de l'or, des biens précieux ou de l'immobilier),ce qui conférait au système une grande instabilité en cas de retrait ou de ralentissement des flux financiers provenant de l'étranger.

Rappelons que l'Allemagnecaptait à elle seule plus de la moitié des flux de capitaux internationaux à cette époque, soit 20 000 à 30 000 milliards de marks, dont environ la moitié en fluxde court terme, ce qui accroît le risque de destabilisation de l'économie allemande en cas de reflux soudain (hot money).

Une récession commence en 1927.

Lerecul des prêts américains à la mi-1928 et la politique d'austérité (pour rétablir un mark fort et donc payer moins cher les réparations) déstabilisent l'économiedu pays, dont la balance de paiements est déficitaire du fait d'un mark surévalué depuis 1926.

Les nationaux (habitants), n'ayant plus du tout confiance dansleur monnaie, retirent massivement des capitaux de leur pays (en Allemagne comme en Autriche), ce qui aggrave l'effet de « transformation » et la crise de« liquidité » du système bancaire, provoquant des faillites retentissantes (Creditanstalt en 1931) et la suspension de la convertibilité des monnaies allemande etautrichienne. Le « cas allemand » fait tache d'huile sur les pays proches en termes commerciaux (la Tchécoslovaquie exporte en majorité en Allemagne et dans le reste del'Europe Centrale) et en provoquant une grave crise de confiance sur les marchés de capitaux internationaux, sur fond de tensions politiques (recherched'influence de la France, de la GB…) empêchant un dénouement rapide.

Les pays emprunteurs ne peuvent plus emprunter, les pays prêteurs ne sont plusremboursés (US, GB…) : cessations de paiement, dévaluations (GBP en 1931 suite à un run international…)…LA CRISE DEVIENT MONDIALE…D'autant qu'unsapeur pompier international n'existait pas à cette époque (pas de FMI, pas de BRI ayant pleins pouvoirs…).

A cela s'ajoute le krach boursier américain de 1929,provoquant une « fuite vers la sécurité », donc vers l'or, qui voit son cours augmenter fortement. Le mécanisme de transmission de la crise de 1929 à la Tchécoslovaquie et ses conséquences sur la politique monétaire : la fin de l'étalon-or Rappel : 1er semestre 1930 : la Tchécoslovaquie entre dans la crise… L'exposition de l'économie Tchécoslovaque aux commerce international, notamment auprès des pays d'Europe Centrale, a été le premier canal de transmissionde la crise apparue en Allemagne.

La mise en place de barrières douanières dans la plupart des pays et la disparition de la « clause de la nation la plusfavorisée » (dans 60% des 510 accords commerciaux signés entre 1931 et 1939) ont contribué à enfoncer le pays dans la crise. L'étalon or, choisi tardivement par la jeune république (1929) a renforcé la transmission de la crise : l'augmentation du cours de l'or a conféré un pouvoird'achat beaucoup plus élevé de la monnaie tchécoslovaque, dont la conséquence a été le renchérissement des exportations, aboutissant à une moindrecompétitivité prix des produits du pays et forçant les industries et l'agriculture tchécoslovaques à baisser leurs prix et à ajuster les salaires ou l'emploi.

Enconséquence : • Les exportations ont baissé de 65 % entre 1929 et 1934 (à prix courants) ;• Les prix ont baissé chaque année de 5 % environ par an sur cette période ;• Le produit industriel a chuté de 34 % entre 1929 et 1934 ;• Le chômage a augmenté fortement (jusqu'à atteindre environ 20 % de la population active, malgré des mesures exceptionnelles prises à la fois par l'Etat :commandes liées à l'armement, etc.

ET par certaines entreprises : la mémoire des moraves se souvient du plan de créations d'emplois exceptionnel des usinesBat'a, premier exportateur mondial de chaussures à l'époque) ;• Les réserves de change ont diminué de 23 % sur la période (même si les réserves d'or ont continué de progresser…Atteignant 99 tonnes en 1935). En conséquence, la Tchécoslovaquie a pris des mesures de régulation, mais il faut préciser qu'un débat houleux les a précédées, affrontant les partisans d'uneparité-or inchangée (Pospisil, dans la lignée de Rasin) voulant que la variable d'ajustement soit les prix : salaires, prix, impôts, taux) et les partisans de ladévaluation (Englis).

Bien que dans les deux cas, l'objectif était de stabiliser le pouvoir d'achat de la couronne, à la fois au plan intérieur (prix) et extérieur (tauxde change) (à l'époque, la politique monétaire n'avait pas d'objectif quantitatif d'inflation ou de déflation).

Ce sont les partisans de la dévaluation, comme dansnombre de pays, qui l'ont emporté : • Baisse progressive du taux d'intérêt vers 3,5 % ;• Dévaluation, à deux reprises, de la couronne tchécoslovaque par rapport à l'or (réduction du l'équivalent poids en or de la couronne) de 16 % en 1934 et en1936 ;• Rétablissement du contrôle des changes en août 1931 : la libéralisation totale des changes n'aura donc duré que moins de trois ans dans toute l'histoire de laTchécoslovaquie. Le pays a retrouvé la croissance, quoique modestement, grâce à la hausse de la demande provenant de l'Etat (investissements de fortifications, liés àl'armement…), mais la politique monétaire n'a pas permis de retrouver le chemin vertueux de l'avant 1930.

Par ailleurs, le processus s'est accompagné del'apparition de déficits budgétaires et de l'augmentation de la dette extérieure.

Enfin, approchant 1938, la Banque Centrale Tchécoslovaque réussit, juste àtemps, à transférer en Angleterre et aux USA la majorité de son stock d'or, avant l'annexion par l'Allemagne. En guise de conclusion, la Banque Centrale Tchécoslovaque et la couronne tchécoslovaque se sont fait un nom dans le concert européen et mondial au cours deces vingt années.

Elles ont conquis la confiance des pays tiers étrangers et de la population, à la différence du Reichmark allemand.

Toutefois, on peut arguerqu'il a manqué aux autorités de l'époque un certain pragmatisme, pour sortir d'un système vicié, l'étalon or, et pour relancer l'économie au moment critique(années 1930).

Représenté par l'école keynésienne tchécoslovaque (représentée notamment par Josef Macek et Jaroslav Nebesar), le courant « pragmatique »ne l'a pas emporté durant la période, car il se situait dans l'opposition au plan politique.. »

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