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Suffit-il de travailler pour être intégré ?

Publié le 04/09/2012

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Le chômage en privant les individus de travail les prive aussi d’une pleine intégration à la société. Celui-ci touche particulièrement les jeunes et les vieux, provoquant chez le développement d’une conscience d’inutilité sociale. Mais à côté de l’absence totale de travail, il existe une précarité de l’emploi (du fait de la flexibilité externe) qui se caractérise par des formes atypiques d’emploi qui se développent (intérim, CDD, stages, etc.), ce qui a plusieurs conséquences. Cela ne permet plus la protection d’une part de la population ne possédant pas un emploi stable et ne pouvant pas jouir des droits sociaux y étant attachés. Les personnes subissant cette précarité forme une nouvelle catégorie, celle des « les travailleurs pauvres « (personne qui a travaillé au cours de l’année et qui est dans un ménage dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté soit 60% du revenu médian). Mais cela provoque aussi une dualité du marché du travail qui oppose travailleurs stables et instables mis en concurrence, sous la menace du chômage. C’est la thèse de S. Beaud dans « la France invisible «, qui dit que les salariés n’ont pas les mêmes statuts, conditions de travail, salaires et pas la même attitude face au travail (les instables sont plus dociles, par exemple dans le BTP etc.), position face au chômage (les instables sont les premiers licenciés). Beaud avance également l’idée que les instables déstabilisent les stables. Cette dualisation peut aussi être rapprochée de la théorie économique des insiders/outsiders qu’on a vus dans le dossier.

« une zone de vulnérabilité économique et sociale.Ces personnes n'ont plus accès à la norme de l'emploi classique (le CDI) et subissent généralement aussi la précarisation du travail.

Celle-ci se traduit par desconditions de travail dégradées, amenant à des phénomènes sociaux et/ou psychosociaux.B) Une organisation du travail destructrice de lien socialPour des raisons de flexibilité (interne), l'organisation du travail a été modifiée.

Comme on l'a vu dans le dossier de sociologie du travail, de nouvelles organisations,post tayloristes ont vu le jour dès les années 50.

Ces nouvelles organisations porteuses de plus d'autonomie pour le salarié semblent également générer plus dedépendance du travailleur à l'entreprise comme le montre le film sur le toyotisme mais aussi plus de contrôle.

Ce dernier est provoqué par une prise en compte de plusen plus forte de la satisfaction du client et par des impératifs de performance toujours plus grands, mais aussi par le développement de nouvelles technologies commel'informatique permettant un contrôle instantané.

Cette pression renforcée par des modes de management agressif, a des conséquences sur les travailleurs.Selon Christophe Dejours, les nouveaux modes d'organisation du travail induisent une mise en concurrence des salariés et leur isolement.

Pour lui, cette nouvelleorganisation a provoqué une individualisation des relations salarié-employeur et donc un affaiblissement des syndicats, ce qui laisse le salarié seul face auxdifficultés.

Tout cela conduit à un délitement du tissu social et le salarié souffre d'un manque d'intégration car l'absence de solidarité au sein de l'entreprise fait qu'il ya une dégradation du « vivre ensemble ».Cette précarité du travail se traduit par des conditions de travail détériorée et par des troubles pour le salarié pouvant aller du stress au travail au suicide au travail enpassant par des TMS.

Le suicide au travail peut selon Dejours être rapproché du suicide anomique ou égoïste définit par Durkheim.

L'organisation du travail serait encause dans le phénomène du suicide au travail au sens où elle est destructrice de lien social.  ConclusionCes constats semblent donc signifier que le travail est indispensable à l'intégration mais ne suffit plus à intégrer l'ensemble des membres de la société et même peutamener à la destruction du lien social, ce qui remet en cause son rôle de grand intégrateur.

De ce fait, différentes théories sur la fin supposée du travail tel qu'onl'envisage actuellement on vu le jour dans les années 90 (1995).

Par exemple J.

Rifkin écrit dans « la fin du travail » que le progrès technique constitue unedestruction irréversible des emplois et que la solution passe par la baisse du temps de travail et surtout le développement d'un tiers secteur relevant du militantismeassociatif ou mutualiste (bénévolat ou travail social etc..) qui devrait permettre de créer de la solidarité et du lien social en se substituant au marché et à l'Etat.Dominique Méda insiste elle aussi sur la nécessité d'une baisse de l'importance du travail dans « Le travail, une valeur en voie de disparition ».

Pour elle, c'est au 19esiècle, que le travail a été constitué comme facteur d'intégration (à la fois source de revenu, facteur de production, moyen de réalisation de l'homme, source de statut)mais il est devenu une valeur qui envahit l'espace social et les mutations économiques du travail (chômage, précarité, inégalités) ont des conséquences sur l'identitédes individus.

Il devient donc urgent de donner plus de place à d'autres valeurs permettant l'épanouissement des individus et la restauration du lien social (laparticipation à la vie politique, l'exercice de la citoyenneté).

Ces théories ont eu beaucoup de succès dans les années 90 mais aujourd'hui on est dans la tendanceinverse à savoir une survalorisation du travail alors qu'il ne remplit plus sont rôle.

Selon Loic Wacquant, ce discours porté par les hommes politique et l'éliteéconomique, sert à construire un chantage moral visant à faire accepter et donc de justifier la précarisation du travail comme forme normale du marché du travail etdonc une politique de pleine activité sans plein emploi.

Cette affirmation fait se poser la question de la place du travail dans le futur.. »

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