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Une politique de relance est-elle souhaitable pour lutter contre les risques actuels de récession ?

Publié le 03/06/2012

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Mais les libéraux oublient « qu’il s’agit de contrer la première récession de toutes les économies développées depuis la seconde guerre mondiale « (doc5). Mener une politique de rigueur pourrait comme dans les années 30 transformer cette récession en dépression.  A. Les limites d’une politique libérale  1. Les limites de la politique budgétaire : un cercle vicieux    En effet, quand un seul pays mène une politique budgétaire restrictive, il joue le rôle du passager clandestin : il gagne en compétitivité-prix, en part de marché et en croissance et exporte vers ses partenaires commerciaux la récession et le chômage. Mais quand tous les pays mènent cette politique, les effets pervers de l’agrégation des comportements individuels apparaissent comme l’avait noté Keynes lors des années 30 : tout le monde voit ses prix 

« » (doc2 .

Le déficit public augmente donc mais limite la croissance, ce qui génère un déficit public encore plus grand Ainsi, selon M.Touati, « la barre des 80%, encore inimaginable il y a peu pour certains, devrait être dépassée en2012 » (doc2).

L’Etat français ne sera plus alors en mesure d’emprunter à nouveau car ses dettes étant tropimportantes, il n’apparaîtra plus comme un emprunteur sûr.

Comme l’affirmait F.Fillon il y a quelles mois : « Je suis àla tête d’un Etat en faillite »2.

Les limites de la politique monétaire La seule solution pour financer le déficit budgétaire reste alors la monétisation de la dette : la Banque Centraleachète des obligations d’Etat et crée ainsi de la monnaie.

Or, d’après les libéraux, qu’ils soient quantitativistes(Fischer) ou monétaristes (Friedman), toute augmentation de la monnaie plus rapide que celle de la production créede l’inflation.

Cette inflation est préjudiciable à la croissance : elle réduit le taux d’intérêt réel , ce qui désincite lesindividus à épargner, l’épargne diminue donc puis l’investissement.

Elle réduit aussi la compétitivité-prix, ce qui faitperdre des parts de marché aux entreprises et donc baisser la productionUne politique de relance n’est donc absolument pas souhaitable, puisqu’elle enfoncerait les pays dans une criseencoreplus grave.

La seule solution est alors de mener une politique de rigueur.B.

La politique à mettre en œuvre1.

La politique budgétaire Au niveau budgétaire, les gouvernements apparaissent coincés entre la volonté d’avoir un budget équilibré sansaugmenter les impôts, ni s’endetter, ni effectuer un financement monétaire.

La solution est simple selon M.Touati : «il faut tout simplement instaurer un système de péréquation des dépenses publiques qui permettra de les optimiseren réduisant celles qui sont inefficaces de manière à augmenter celles qui produisent de la richesse économique etsociale » (doc2). Il faut donc diminuer les dépenses, mais il faut les sélectionner.

Celles qui sont utiles doivent être conservées : lessubventions aux entreprises pour la recherche ou les dépenses d’éducation doivent être conservées puisqu’ellesassurent une croissance endogène.

Certaines doivent être réduites ; ce sont les dépenses de fonctionnement,comme les dépenses des salaires des fonctionnaires : ainsi le gouvernement Fillon propose de ne remplacer qu’unfonctionnaire partant à la retraite sur 2.

Les dépenses d’aide sociale doivent aussi être réduites voire supprimées,puisqu’elles sont désincitatives au travail : un individu peut avoir un revenu sans effort.

La croissance peut alorsêtre ralentie du fait d’un manque de facteur de production.2.

La politique monétaire Cette rigueur dans le budget se retrouve dans la conduite de la politique monétaire.

La conception libérale de lamonnaie a inspiré les préceptes de l’Eurosytème.

Celui-ci a pour objectif « de maintenir la stabilité des prix » (doc4).Or pour l’atteindre, « les fondements théoriques de la politique monétaire ainsi que l’expérience passée démontrentque la politique monétaire n’influe, en fin de compte, que sur le niveau des prix de l’économie.

» C’est la théoriequantitative de la monnaie d’I.Fisher (MxV = P.T ) : toute augmentation de la quantité de monnaie ex ante n’aaucun effet sur la production, mais ne fait qu’accélérer l’inflation.

Cela tient à la déconnection de la sphère réelle etde la sphère monétaire exprimée par J.B.Say : « la monnaie n’est qu’un voile » ; les individus sont des êtresrationnels qui ne sont pas victimes d’illusion monétaire.

Ainsi « la politique monétaire ne peut exercer une influencedurable sur les variables réelles comme l’affirmait M.Friedmann : à court terme une augmentation de la massemonétaire crée un sentiment de richesse chez les agents qui consomment davantage, ce qui entraîne une hausse dela production.

Au bout d’un moment, ils se rendent compte que cette augmentation n’était que nominale ; ilsreviennent à leurs comportements antérieurs de consommation , la production recule aussi ; seule reste l’inflation.Ainsi, pour sortir de la crise, les libéraux préconisent un statu quo : il faut continuer les politiques de rigueurmonétaireet budgétaire menées dans les PDEM depuis une vingtaine d’années. II.

Le contexte actuel rend une politique de relance nécessaire Mais les libéraux oublient « qu’il s’agit de contrer la première récession de toutes les économies développées depuisla seconde guerre mondiale » (doc5).

Mener une politique de rigueur pourrait comme dans les années 30 transformercette récession en dépression.A.

Les limites d’une politique libérale1.

Les limites de la politique budgétaire : un cercle vicieux En effet, quand un seul pays mène une politique budgétaire restrictive, il joue le rôle du passager clandestin : ilgagne en compétitivité-prix, en part de marché et en croissance et exporte vers ses partenaires commerciaux larécession et le chômage.

Mais quand tous les pays mènent cette politique, les effets pervers de l’agrégation descomportements individuels apparaissent comme l’avait noté Keynes lors des années 30 : tout le monde voit ses prixdiminuer mais personne ne gagne en compétitivité-prix : ainsi en 2009, les exportations des Etats-Unis devraientbaisser de 10.1%.

En revanche, tous les pays perdent en revenu et donc en demande intérieure : d’après lesprévisions de l’OCDE, la demande aux Etats-Unis devrait diminuer de 4,1%, et de2,8% dans la zone euro, ce quidevrait se traduire par une baisse du PIB : 4% aux Etats-Unis, 4,1% dans la zone euro en 2009.

Si la productiondiminue, la demande de travail des entreprises chute, ce qui devrait entraîner une recrudescence du chômage :entre 2008 et 2009, le taux de chômage passerait de 5,8% à 10,3% aux Etats-Unis, de 7,5% à 11,7% dans la zone. »

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