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acte (passage à l')

Publié le 03/04/2015

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acte (passage à l') ---> acting-out.

acte psychanalytique (angl. Psy-cho-analytical Act). Intervention de l'analyste dans la cure, en tant qu'elle constitue le cadre du travail psy¬chique et qu'elle a un effet de fran¬chissement.

Comment évaluer les effets, les conséquences d'une psychanalyse? La levée du symptôme ne suffit peut-être pas ici, d'autant que, sans remanie-ment de la structure psychique, il peut parfaitement réapparaître en un autre point. Il serait plus décisif qu'un sujet y trouve l'occasion de rompre avec ce qui le faisait circuler toujours sur les mêmes rails: si la cure permet un fran-chissement, on reconnaîtra qu'il y a réellement eu acte psychanalytique.

Évidemment, la définition de cet acte peut paraître problématique. Si l'on estime en effet avec Freud que l'analyste doit s'en tenir à une certaine neutralité*, ne pas diriger son patient dans le sens qu'il jugerait bon, on voit mal tout d'abord en quoi on peut dire qu'il agit.

Pourtant, s'il ne dirige pas son patient, l'analyste dirige la cure. Il doit par exemple éviter que le sujet ne s'en-lise dans la répétition, que la résis-tance* neutralise le travail que la cure fait accomplir. Certains auteurs ont insisté sur ce point. S. Ferenczi, notam-ment, en était venu à l'idée d'une «technique active «. Pour éviter que l'énergie psychique soit détournée du travail psychanalytique, il interdisait les satisfactions substitutives, systé-matisant ainsi le principe d'abstinence

 

freudien. Ou encore, il prescrivait à un sujet — par exemple à un phobique —d'affronter ce qui l'effrayait afin de réactiver un conflit psychique et de relancer le travail.

Si la technique active en tant que telle posa divers problèmes et fut aban-donnée, l'idée de rendre compte de ce qui constitue l'acte du psychanalyste reste d'actualité. J. Lacan notamment a envisagé cette question et s'est attaché, par exemple, à dégager la dimension de coupure qu'il y a dans l'interprétation. Il envisage par ailleurs plus explicite¬ment l'acte du psychanalyste dans deux séminaires successifs, la Logique du fantasme (1966-67) et l'Acte psychana¬lytique (1967-68).

Qu'est-ce qu'un acte, du point de vue de la psychanalyse ? L'acte manqué pourrait en donner une première idée. Quand le sujet, « involontairement «, casse un objet qu'il déteste, l'acte « manqué « est en fait particulièrement réussi, et cela d'autant plus qu'ici le désir inconscient va manifestement plus loin que les intentions de l'indi¬vidu. Mais sans doute est-ce surtout dans une reprise signifiante que l'acte manqué a valeur d'acte. Tout un cha-cun peut trébucher. Mais il y aura acte dès lors que le sujet reconnaîtra qu'il a fait «un faux pas «.

Cette dimension d'une parole qui revient sur ses propres traces, Lacan va y insister, et il débouche sur cette bas-cule particulière que constitue le pas-sage de l'analysant au psychanalyste. Dans la cure, le psychanalysant a éprouvé que l'analyste, posé d'abord, en tant que support du transfert, comme sujet-supposé-savoir, se réduit au terme du processus à être le tenant-lieu de l'objet a", c'est-à-dire un objet destiné à être rejeté. Il saisit dès lors qu'il ne pourra être dans l'acte analy-tique, qu'il ne pourra garantir la tâche de l'analysant, que s'il consent à s'ex-poser lui-même à une telle destitution. Voilà du moins ce que Lacan supposait, 

 

et c'est pour s'en assurer qu'il proposa le dispositif de la passe'.

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