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AFFECTIVITÉ

Publié le 26/06/2012

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C'est la base de la vie psychique. Elle groupe tous les états d'âme, toutes les réactions dont les racines plongent dans l'instinct, dans l'inconscient. C'est aussi grâce à elle que nous nous relions aux autres, au monde, à nous-même. En effet, l'affectivité donne à nos actes et à nos pensées leur saveur, leur raison d'être, leur élan. Elle est le fondement de notre personnalité, ce que nous avons de plus intime. Cependant, ce n'est pas un monde clos, puisque c'est elle qui nous relie à autrui. Ce paradoxe a fourni des thèmes inépuisables à la littérature : de la sympathie qui permet d'éprouver ce que l'autre éprouve à l'incommunicabilité, au « dialogue de sourds «. Tout est matière à analyse. L'étude de la genèse de l'affectivité permet de jeter une certaine lumière sur ce problème.

Chez l'animal. Observons quelques réactions affectives dans une situation aussi simple que le réflexe conditionnée de Pavlov. Un signal : le chien est en alerte une décharge électrique : il retire la patte avec horreur une récompense à saisir : il cherche à l'atteindre et donne des signes de satisfaction lorsqu'il a réussi. Nous constatons donc la manifestation de contentement ou de mécontentement par l'animal : joie, peur, espoir, etc. Il est probable que ces sentiments augmentent d'intensité quand on s'élève dans l'échelle animale, mais personne ne peut en être sûr. Ce que l'on peut affirmer, en revanche, c'est que la vie psychique la plus primitive, la plus rudimentaire, même celle des infusoires, présente en germe ces réactions de recherche et de fuite que nous appelons plaisir et douleur, ou plus généralement affects. Le réflexe offre un modèle en raccourci de l'affectivité : tension, détente, assouvissement réalisé ou non, décharge libératrice.

Chez l'enfant. L'affectivité de l'enfant est essentiellement diffuse, égocentrique, car elle se développe avant que la distinction du « moi « et du « tu « s'opère nettement. Elle est tout d'abord centrée sur la mère en raison des satisfactions qu'elle procure à son enfant. Ensuite apparaît un intérêt pour le monde extérieur ; une quantité de plus en plus grande de personnes et de choses deviennent sources de contentement ou de déception.

Chez l'adulte. Sans prétendre décrire la palette infinie des « états d'âme «, on peut distinguer plusieurs formes d'affectivité. L'émotion est un état temporaire, marqué par des modifications physiologiques. C'est une conduite primitive par laquelle l'organisme réagit à un événement soudain. Le sentiment est un état plus durable qui comporte des prolongements et des nuances. Son aspect physiologique est plus discret que dans l'émotion. Ses répercussions mentales sont, au contraire, très importantes. Le sentiment a une signification, une nécessité pour celui qui l'éprouve. La passion est un sentiment puissant, envahissant, qui canalise la vie psychique dans une direction principale et la domine d'une façon systématique. L'humeur est le « bruit de fond « permanent de la vie affective. Elle provient surtout des sensations viscérales liées au bon ou au mauvais fonctionnement de notre corps : une bonne digestion nous rend euphorique ; une mauvaise digestion nous rend d'humeur chagrine. Bien souvent ces sensations internes imprègnent nos états de conscience sans que nous nous en rendions compte. L'humeur peut être neutre, euphorique ou dysphorique, excitée ou déprimée.

En psychiatrie, les troubles profonds de l'affectivité se rencontrent surtout dans la schizophrénie.

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