Agadir (Le coup d')

En mars 1911, des tribus du Sud marocain se soulevèrent et menacèrent Fès, résidence du sultan. Des troupes françaises furent amenées du Nord, atteignirent Fès le 21 mai, puis marchèrent sur Meknès. Au début de l'été, deux nouvelles zones d'occupation militaire étaient créées, celles de Mek¬nès et de Rabat-Mehedia. Du fait, les accords d'Algésiras n'avaient plus aucune valeur.

Le 1er juillet 1911, prenant prétexte de l'inquiétude de commerçants allemands installés dans la région, le gouver¬nement allemand annonce qu'il a fait mettre en place devant Agadir une canonnière, la Panther.

Elle y resta quatre mois. Le président du Conseil français, Caillaux, négocie : mais l'Allemagne demande tout le Congo français. Le 21 juillet, au cours d'un banquet officiel, le chancelier de l'Échiquier, Lloyd George, laisse entendre qu'en cas de conflit l'Angleterre ne resterait pas neutre. Le gouvernement allemand, inquiet, accepte de réduire ses exigences. Le 4 novembre 1911, un accord est signé à Berlin.

L'Allemagne reconnaît à la France le droit de prendre au Maroc les mesures « de réorganisation, de contrôle et de garanties financières « qu'elle jugera convenables : c'est accepter, d'avance, le protectorat. En échange, l'Allemagne reçoit les régions qui forment aujourd'hui les frontières est et sud du Cameroun, prises sur « la partie intérieure du Congo français «, et concède à la France « le Bec de Canard «, un tout petit territoire entre les rivières Logone et Chari, au sud de Fort-Lamy.