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Aguesseau (Henri François d'), 1668-1751, né à Limoges (Haute-Vienne), chancelier français.

Publié le 18/10/2013

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Aguesseau (Henri François d'), 1668-1751, né à Limoges (Haute-Vienne), chancelier français. Fils d'un intendant du Languedoc, il commença, après des études de droit, une carrière au parlement de Paris dont il devint avocat général en 1691. Représentant typique et courageux de la noblesse de robe et du milieu parlementaire, gallican convaincu, il s'opposa, en 1713, à l'application de la bulle Unigenitus (voir jansénisme), ce qui lui valut une première disgrâce. Nommé chancelier par le Régent en 1717, il critiqua la politique financière et l'expérience de Law, et fut écarté du pouvoir une nouvelle fois en 1718. Rappelé à la chancellerie en 1720, après la faillite et la fuite de Law, il perdit de nouveau ses fonctions de 1722 à 1737 pour s'être opposé au cardinal Dubois, principal ministre d'alors. Il retrouva les sceaux en 1737 et les garda jusqu'à sa mort. Esprit réformateur et juriste du siècle des Lumières, le chancelier d'Aguesseau entreprit de réformer le droit français, dans un sens antiféodal, libéral et tolérant. Il travailla à rationaliser le droit privé en amorçant une uniformisation des textes et en luttant contre les coutumes. Il s'agissait de ranger les « lois civiles dans leur ordre naturel «. Il est à l'origine de nombreuses ordonnances : sur les donations (1731), sur les testaments (1735), sur les substitutions (1747). D'Aguesseau fut aussi, selon Voltaire, « le magistrat le plus savant de France «. Intellectuel curieux, il inventa, lors de la grande famine de 1709, un système pour mesurer les quantités de blé disponibles dans le royaume, évaluées jusqu'alors avec des systèmes de mesure différents. Son collaborateur, Barrême, laissa son nom à ce système. Il s'intéressa également à la médecine et prit, à l'occasion de la peste de Marseille de 1720, des mesures utiles, comme la mise en place d'un cordon sanitaire, qui permirent de vaincre l'épidémie. Juriste intransigeant, esprit fin cultivant le bien public dans de nombreux domaines, il fut honoré par la Révolution française qui émit une médaille à son nom en 1792. Ses réformes du droit privé de l'Ancien Régime ont fait de lui un des précurseurs du Code civil.

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