ARLINCOURT (Charles Victor Prévost, vicomte d')

ARLINCOURT (Charles Victor Prévost, vicomte d'), écrivain français (Versailles 1789 -Paris 1856). Une douteuse noblesse, une souplesse idéologique lui permettant, au prix de quelques modifications, de chanter l'empereur {Charlemagne, 1810), puis la royauté restaurée [la Caroléide, 1818), avant de se faire le critique de la monarchie bourgeoise au nom d'un rigorisme légitimiste traduit dans divers pamphlets ou romans à clé (le Brasseur-Roi, 1834 ; Dieu le veut, 1848), rien qui laissât prévoir le grand succès de « l'inversif vicomte » (ainsi surnommé en raison de son goût immodéré pour le style contourné) avec le

Solitaire (1821), roman mêlant la veine historique à la récente tradition du roman gothique. Œuvre hybride, ampoulée, assurant le frisson à peu de frais, au prix d'invraisemblances ou d'effets faciles, mais qui déferla sur l'Europe au point qu'on put affirmer ironiquement que le Solitaire « était traduit dans toutes les langues, hormis en français » !