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Aux yeux des consommateurs, les produits de l'industrie doivent non seulement satisfaire leurs besoins, mais encore s'inscrire harmonieusement dans leur vie quotidienne.

Publié le 25/10/2013

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Aux yeux des consommateurs, les produits de l'industrie doivent non seulement satisfaire leurs besoins, mais encore s'inscrire harmonieusement dans leur vie quotidienne. Le travail artisanal tenait naturellement compte de cet aspect du produit ; la société industrielle, qui gagna en efficacité, le négligea longtemps. Le design a permis de retrouver cette dimension esthétique des objets et des décorations. Il est aujourd'hui omniprésent, de la voiture à l'appareil ménager, du mobilier à l'emballage de toute chose. Le mot anglais design, qui signifie dessin, s'applique à l'art ou à la technique visant à concilier la beauté des formes avec l'usage que l'on fait des objets et les conditions industrielles de leur production. Le design est ainsi devenu synonyme d'aptitude à résoudre globalement l'ensemble des problèmes concernant la conception d'un produit. Pour préciser le domaine auquel le mot s'applique, les Anglo-Saxons ajoutent un qualificatif (par exemple industrial design). Souvent ramené en France au seul domaine de l'aménagement intérieur (mobilier), il est néanmoins admis, internationalement, que le design concerne surtout la production industrielle de série. De ce point de vue, il est historiquement lié à la révolution industrielle. S'il s'applique parfois à une pièce unique, c'est parce que celle-ci constitue alors un prototype pour la série ou n'a pu être réalisée qu'avec les moyens propres à l'industrie. Parfois aussi, l'objet artisanal se rattache à l'histoire du design s'il constitue un témoin important de l'évolution de la manière de vivre, dont la production industrielle doit tenir compte. La révolution industrielle Dès le début du XIXe siècle, l'industrie se caractérisa par l'ampleur des moyens qu'elle pouvait mettre en oeuvre et l'audace de ses ingénieurs. Ils ouvrirent la voie au gigantisme des ouvrages qu'allait exiger le chemin de fer (viaducs d'Eiffel). Mais la production industrielle contraignait également les travailleurs à d'effroyables conditions d'existence, d'où l'éclosion d'une pensée socialiste visant à lutter contre la prolétarisation du monde ouvrier. Par ailleurs, le manque de sens esthétique dont on accusait l'industrie déclencha une polémique durable (John Ruskin, William Morris). La fondation du mouvement Arts and Crafts en Grande-Bretagne allait ainsi promouvoir la renaissance de l'artisanat dans un engouement généralisé pour le Moyen Âge gothique. Lorsque, à la fin du siècle, se fit jour un « art nouveau « qui cessait d'emprunter au passé, la conviction qu'une production de qualité était nécessairement artisanale ne fut pas pour autant remise en cause. Insensible à la critique, et suscitant sa propre esthétique, la production industrielle poursuivit néanmoins son irrésistible ascension. Les États-Unis représentaient la terre d'élection pour des produits industrialisés dont bon nombre découlaient de la science appliquée et naissaient ainsi sans attache historique. Récepteurs téléphoniques, appareils de radio, phonographes, appareils de photographie, étaient, avec les automobiles et les aéroplanes, des objets nouveaux dont la forme, répondant déjà aux exigences de la doctrine fonctionnaliste, tendait à « suivre la fonction «. Leur fabrication mécanisée bénéficiait désormais des principes de standardisation mis au point dans la seconde partie du XIXe siècle pour fournir aux pionniers du Far West des armes et du matériel agricole aisément réparables en commandant sur catalogue les pièces de rechange. Au début du XX e siècle, avec la taylorisation, on vit apparaître l'organisation scientifique du travail et ses chaînes de fabrication (Ford modèle T). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arts and Crafts fonctionnalisme - 1.ARCHITECTURE Ford Motor Company mobilier - L'évolution des styles en Occident - Le style Louis-Philippe et le retour du gothique Morris William phonographe Ruskin John standardisation Les livres design - viaduc de Garabit, page 1448, volume 3 Les débuts de la création industrielle En Europe, la Grande-Bretagne fut le pays de la révolution industrielle mais également celui où se perpétua la fidélité à l'esprit Arts and Crafts. Le Modern Style, avec en particulier l'école de Glasgow (Charles Rennie Mackintosh), s'en remit à l'artisanat pour produire quelques-uns de ses plus remarquables chefs-d'oeuvre. C'est à l'exemple de la GrandeBretagne que Hermann Muthesius fonda, dans une Allemagne en pleine croissance industrielle, le Deutscher Werkbund - institution paraétatique réunissant architectes, artisans et industriels -, dans le but de concevoir l'ensemble de l'environnement à l'heure de la production mécanisée (première expérience de design global : collaboration de l'architecte Peter Behrens et de la firme de matériel électrique AEG). Avec les Wiener Werkstätte de Vienne, ateliers de création artisanale qui se situaient dans la lignée des Arts and Crafts, on assista à la mise en place d'un rationalisme qui, à Vienne également, allait trouver en Adolf Loos, auteur d' Ornement et crime ( 1909), son exégète le plus intransigeant. Dans le mouvement hollandais De Stijl, le rationalisme s'exprima en une synthèse des arts, où le néoplasticisme des tableaux de Piet Mondrian trouva un écho dans les meubles de Gerrit Rietveld et dans ses recherches architecturales, ainsi que dans celles de Theo Van Doesburg. Fondé en 1919 à Weimar, au lendemain de la guerre, le Bauhaus, école dans laquelle on se préoccupait de concevoir globalement l'environnement quotidien, se présentait comme l'héritier de ces différents courants rationalistes. Quant aux Vhutemas (Ateliers supérieurs d'art et de technique), créés en 1920 à Moscou, ils tentèrent eux aussi de lier à l'idéal « productiviste « la recherche avant-gardiste qui, dans les arts plastiques, s'était développée à travers les courants suprématistes et constructivistes. On se soucia en particulier de trouver pour les meubles, dans le compactage et la conversion, des solutions au problème réel que posait le logement dans des espaces très réduits. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats AEG (Allgemeine Elektrizitätsgesellschaft) Arts and Crafts Bauhaus Behrens Peter constructivisme décoratifs (arts) - Les grands courants du XXe siècle Glasgow (École des beaux-arts de) Loos Adolf Mackintosh Charles Rennie mobilier - L'évolution des styles en Occident - L'Art nouveau mobilier - L'évolution des styles en Occident - Le courant rationaliste dans la première moitié du XXe siècle modern style Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet) rationalisme - 2.ARCHITECTURE Rietveld Gerrit Thomas Stijl (De) Van Doesburg (Christiaan Emil Küpper, dit Theo) Werkbund (Deutscher) Les livres mobilier - du Bauhaus aux années soixante, page 3241, volume 6 design - Bureau, de Walter Gropius, au Bauhaus de Weimar (1923), page 1449, volume 3 L'époque des agences américaines d'esthétique industrielle Au lendemain de la crise économique de 1929, il apparut que les objets bien dessinés avaient eu une durée de vie plus longue que les autres. Une conclusion s'imposa : « La laideur se vend mal « (Raymond Loewy). Les industriels américains envisagèrent donc de confier l'esthétique de leurs produits à des spécialistes de la forme. Ainsi naquirent les premières agences d'esthétique industrielle américaines. Un style apparut, le streamline, qui s'inspirait des recherches aérodynamiques appliquées aux engins de transport. Ce streamline des produits d'importation américains fut néanmoins concurrencé dans l'après-guerre par la « forme libre «, qui caractérisait le style des années cinquante et trouvait ses origines dans les recherches d'artistes plasticiens comme Alexander Calder. Au niveau de la production de série, il allait être confronté à la rigueur des objets dont la conception s'inspirait de la doctrine fonctionnaliste. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Calder Alexander décoratifs (arts) - Les grands courants du XXe siècle fonctionnalisme - 1.ARCHITECTURE formalisme mobilier - L'évolution des styles en Occident - Des années quarante à l'époque actuelle Fonctionnalisme et production industrielle C'est cette doctrine qui, dès la fin des années cinquante, stimula en effet la production industrielle, cherchant à lier impératifs de fabrication et valeur d'usage. Les matériaux de synthèse, qui avaient trouvé un remarquable banc d'essai dans la recherche militaire, investirent désormais le champ du domestique. Aux États-Unis, Charles Eames et Eero Saarinen trouvèrent ainsi dans le polyester armé de fibres de verre le matériau idéal pour fabriquer les coques de sièges qu'ils avaient imaginées à l'occasion du concours Organic Furnitures en 1940. L'ergonomie, devenue également opérationnelle pendant la guerre, intervint désormais chaque fois que l'on se proposait d'optimiser le système homme/machine (poste de pilotage d'automobile, tableau de bord d'une cuisinière électrique). En France, les actions conjuguées de Formes utiles - association fondée par l'Union des artistes modernes - et de Jacques Vienot ouvrirent l'industrie à l'esthétique industrielle, qu'un professionnel comme Roger Tallon devait hisser au niveau du grand design international. En Allemagne, la doctrine fonctionnaliste trouva à la Hochschule für Gestaltung d'Ulm, école qui se voulait héritière du Bauhaus, le lieu idéal d'une réflexion théorique dont les retombées allaient être immédiates sur une firme comme Braun. L'ICSID (Conseil international des associations de designers industriels) fut fondé en 1957. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats décoratifs (arts) - Les grands courants du XXe siècle ergonomie fonctionnalisme - 1.ARCHITECTURE ménagers (arts) mobilier - L'évolution des styles en Occident - Des années quarante à l'époque actuelle Saarinen Eero Ulm Les livres design - siège Tulipe créé par Eero Saarinen, page 1450, volume 3 design - escalier en aluminium, création de Roger Tallon (1966), page 1450, volume 3 design - fauteuil créé par Philippe Starck pour le café Costes (1984), page 1450, volume 3 design - chaîne haute fidélité compacte « Beocenter 2200 « (1984), page 1451, volume 3 design - rasoir Braun « Micron 2000 «, page 1451, volume 3 Le phénomène italien et le « nouveau design « Le design italien des années soixante s'inscrivit parfaitement dans le grand courant fonctionnaliste du moment ; il sut aussi lui apporter une grande fantaisie dans les formes et les couleurs. Avec Joe Colombo, on découvrit ainsi la beauté du plastique. Une firme telle qu'Olivetti se distingua par la remarquable diversité de ses produits, qui tranchait avec la ligne rigoureuse de sa concurrente américaine, la firme IBM. À la fin des années soixante, c'est en Italie, à travers des groupes comme Archizoom et Superstudio, que le mouvement contestataire se manifesta de la manière la plus radicale dans les domaines de l'architecture et du design. À travers des visions apocalyptiques de l'avenir, la société de consommation fut dénoncée ; un « nouveau design « s'affirma. Parmi ses différents courants, on a pu voir émerger, dans les années quatre-vingt, l'éclectisme de la « postmodernité «, mais également un important discours, introduit par la pratique de designers comme Gaetano Pesce, sur la diversification dans la fabrication en série, qui doit faire échec à la monotonie de la répétition à l'identique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats décoratifs (arts) - Les grands courants du XXe siècle fonctionnalisme - 1.ARCHITECTURE mobilier - L'évolution des styles en Occident - Des années quarante à l'époque actuelle Olivetti plastiques (matières) - Économie et avenir des matières plastiques Les livres design - fauteuil 801/5, de Joe Colombo (1963), page 1448, volume 3 design - machine à écrire Olivetti, page 1449, volume 3 design - lampe d'ambiance, création d'Elio Martinelli (1978), page 1451, volume 3 Les nouveaux outils du design Aujourd'hui, les moyens informatiques s'imposent dans les domaines de la création industrielle. La conception assistée par ordinateur permet en particulier une visualisation rapide de l'objet fini dès le stade du projet. Une nouvelle manière d'appréhender les questions du design est ainsi en train d'apparaître, qui devrait favoriser une meilleure harmonie entre la logique technologique et la logique formelle, le discours de l'ingénieur et celui du designer. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats CAO (conception assistée par ordinateur) mobilier - L'évolution des styles en Occident - Des années quarante à l'époque actuelle Les livres mobilier - table M, page 3241, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les livres design - une salle du Vitra Design Museum, page 1451, volume 3 Les indications bibliographiques C. Colin, Design aujourd'hui, la Création contemporaine, Flammarion, Paris, 1988. R. Guidot, Histoire du design : 1940-1990, F. Hazan, Paris, 1994. D. Huisman et G. Patrix, l'Esthétique industrielle, « Que sais-je ? «, PUF, Paris, 1971.

« où se perpétua la fidélité à l'esprit Arts and Crafts.

Le Modern Style, avec en particulier l'école de Glasgow (Charles Rennie Mackintosh), s'en remit à l'artisanat pour produire quelques-uns de ses plus remarquables chefs-d'œuvre.

C'est à l'exemple de la Grande- Bretagne que Hermann Muthesius fonda, dans une Allemagne en pleine croissance industrielle, le Deutscher Werkbund – institution paraétatique réunissant architectes, artisans et industriels –, dans le but de concevoir l'ensemble de l'environnement à l'heure de la production mécanisée (première expérience de design global : collaboration de l'architecte Peter Behrens et de la firme de matériel électrique AEG). Avec les Wiener Werkstätte de Vienne, ateliers de création artisanale qui se situaient dans la lignée des Arts and Crafts, on assista à la mise en place d'un rationalisme qui, à Vienne également, allait trouver en Adolf Loos, auteur d' Ornement et crime (1909), son exégète le plus intransigeant.

Dans le mouvement hollandais De Stijl, le rationalisme s'exprima en une synthèse des arts, où le néoplasticisme des tableaux de Piet Mondrian trouva un écho dans les meubles de Gerrit Rietveld et dans ses recherches architecturales, ainsi que dans celles de Theo Van Doesburg.

Fondé en 1919 à Weimar, au lendemain de la guerre, le Bauhaus, école dans laquelle on se préoccupait de concevoir globalement l'environnement quotidien, se présentait comme l'héritier de ces différents courants rationalistes. Quant aux Vhutemas (Ateliers supérieurs d'art et de technique), créés en 1920 à Moscou, ils tentèrent eux aussi de lier à l'idéal « productiviste » la recherche avant-gardiste qui, dans les arts plastiques, s'était développée à travers les courants suprématistes et constructivistes.

On se soucia en particulier de trouver pour les meubles, dans le compactage et la conversion, des solutions au problème réel que posait le logement dans des espaces très réduits. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats AEG (Allgemeine Elektrizitätsgesellschaft) Arts and Crafts Bauhaus Behrens Peter constructivisme décoratifs (arts) - Les grands courants du XXe siècle Glasgow (École des beaux-arts de) Loos Adolf Mackintosh Charles Rennie mobilier - L'évolution des styles en Occident - L'Art nouveau mobilier - L'évolution des styles en Occident - Le courant rationaliste dans la première moitié du XXe siècle modern style Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet) rationalisme - 2.ARCHITECTURE Rietveld Gerrit Thomas Stijl (De) Van Doesburg (Christiaan Emil Küpper, dit Theo) Werkbund (Deutscher) Les livres mobilier - du Bauhaus aux années soixante, page 3241, volume 6 design - Bureau, de Walter Gropius, au Bauhaus de Weimar (1923), page 1449, volume 3 L'époque des agences américaines d'esthétique industrielle Au lendemain de la crise économique de 1929, il apparut que les objets bien dessinés avaient eu une durée de vie plus longue que les autres.

Une conclusion s'imposa : « La laideur se vend mal » (Raymond Loewy).

Les industriels américains envisagèrent donc de confier l'esthétique de leurs produits à des spécialistes de la forme.

Ainsi naquirent les premières agences d'esthétique industrielle américaines.

Un style apparut, le streamline , qui s'inspirait des recherches aérodynamiques appliquées aux engins de transport. Ce streamline des produits d'importation américains fut néanmoins concurrencé dans l'après-guerre par la « forme libre », qui caractérisait le style des années cinquante et trouvait ses origines dans les recherches d'artistes plasticiens comme Alexander Calder.

Au niveau de la production de série, il allait être confronté à la rigueur des objets dont la. »

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