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BALZAC (Jean-Louis Guez de)

Publié le 16/02/2019

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BALZAC (Jean-Louis Guez de), écrivain français (Angoulême 1595 -id. 1654). Balzac a joué un rôle essentiel dans la formation de la prose classique. Il occupe, dans les courants culturels et stylistiques de son époque, une position médiatrice entre la Cour et l'humanisme érudit parlementaire. Descendant par sa mère d'une dynastie de robe (les Nes-mond), élève de Nicolas Bourbon, il a l'« air de la Cour » (son père le destine à une carrière publique) et les références de l'érudit (il paracheva ses études à l'université de Leyde et par un séjour à Rome en 1621-22). Son adaptation en français (par les Lettres qu'il adresse non seulement à la société précieuse de l'hôtel de Rambouillet, mais à toute l'Europe savante) des raffinements de la rhétorique latine (Cicéron, Sénèque, les Pères de l'Église) reçoit ainsi le patronage de Richelieu, de Bérulle et du duc d'Epemon. Mais, attaqué par les « doctes » (c'est le Narcisse des Lettres de Phyllarque à Ariste de dom Goulu, en 1627) qui voient en lui un amuseur et un sophiste, il l'est aussi par le courant libertin qui le soupçonne d'introduire le pédantisme à la Cour (c'est l'Hortensius de l'Histoire comique de Francion de Sorel, en 1623-1626). Il est vrai qu'après le Prince (1631) Balzac se rapprochera de l'humanisme dévot et sera reçu dans le cercle des frères Dupuy (v. Académie putéane). Il n'a, en réalité, jamais renié ses premiers enthousiasmes (notamment pour la « République belgique » insurgée contre l'Espagne) et, plus encore après sa rencontre avec Saint-Cyran, il n'a jamais fait passer les mots avant les idées [le Socrate chrétien, 1652 ; Aristippe, 1658). Héritier de Montaigne (par son sens de la modernité et du moi), de Du Vair (par son sens du civisme), de Malherbe (par son souci de l'élocution), Balzac, dont la rhétorique paraît bien scolaire à côté de celles de Pascal et de Mme de Sévigné, fut « en un temps de confusion et de désordre »

 

l'initiateur d'une langue à la fois souple et structurée dont l'évidence classique a fait souvent oublier la genèse.

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