Bardo (Traité du)

France et Tunisie. 1881

Au début de 1881, l'influence italienne dans la régence de Tunis semblait devenir prépondérante. Le gouvernement français saisit pour intervenir le prétexte d'incursions en Algérie de tribus kroumires ; le 30 mars, un soldat français fut tué. Le 4 avril, le gouvernement français annonça son intention d'intervenir, et le 7 avril un crédit de 6 millions fut voté, pour une simple expédition punitive.

Le 24 avril, deux colonnes françaises franchirent la fron¬tière algérienne et entrèrent en Tunisie. Le 30 avril, une corvette prend Bizerte, où une brigade d'infanterie débarque le 2 mai. Le 11 mai, cette brigade est devant Tunis. Le 12, le général Bréart, qui la commande, se présente au palais du Bardo et, au bout de quatre heures, le bey Mohammed es Saddok appose son sceau sur le traité qu'il lui présente. Le bey laissait les autorités militaires françaises occuper tous les points du territoire qui leur paraîtraient néces¬saires. Un ministre résident serait placé près de lui pour être « l'intermédiaire des rapports du gouvernement français avec les autorités tunisiennes pour toutes les affaires communes aux deux pays «. D'autre part, « Son Altesse le

Bey s'engage à ne conclure aucun acte ayant un caractère international sans en avoir donné connaissance au gouver¬nement de la République et sans s'être entendu préala¬blement avec lui «. C'était à peu près les termes dans lesquels le protectorat sera plus tard établi, par la convention de la Marsa, le 8 juin 1883.