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Bastille (Prise de la)

Publié le 18/06/2012

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France. 1789

Depuis le 30 juin 1789, une vingtaine de milliers de soldats avaient été réunis autour de Paris et Versailles, et l'on craignait un coup de force contre l'Assemblée constituante.

Le 11 juillet, le roi renvoya Necker et appela au ministère deux hommes qui passaient pour énergiques, Breteuil et le maréchal de Broglie.

Le 12 juillet, une agitation très vive régna dans Paris, touchant aussi bien les milieux populaires que ceux de la bourgeoisie : rentiers et hommes d'affaires voyaient dans le renvoi de Necker le signe annonciateur de la banqueroute. Au Palais-Royal, résidence de la famille d'Orléans, Camille Desmoulins appelait les patriotes à s'unir pour défendre les libertés. Le soir, un détachement de cavalerie, pris à partie par des manifestants, bouscula les promeneurs dans les Tuileries, et les gardes-françaises, sortant de leurs casernes, rejoignirent le peuple.

Le 13 juillet au matin, l'Hôtel de Ville ayant été envahi, une municipalité nouvelle, le Comité permanent, fut formée ; cette municipalité, où les bourgeois avancés avaient la majorité, décida de former immédiatement une milice de 48 000 hommes, dont les cadres furent élus le soir même dans chacun des 60 districts ; commandée par le marquis de la Salle, la milice fit régner l'ordre dans la nuit du 13 au 14 juillet.

Toute la journée du 13 et dans la nuit du 13 au 14, les Parisiens avaient cherché à s'armer. Le 14 juillet au matin, les Invalides furent envahis : on y trouva des canons et 32 000 fusils ; les généraux décidèrent de faire sortir de Paris les troupes qui n'étaient pas sûres. Les émeutiers apprirent à ce moment que, la veille, de la poudre avait été transportée de l'Arsenal à la Bastille, et ils décidèrent d'aller la prendre. C'était le milieu de la matinée. La vieille forteresse n'avait que 110 hommes pour la défendre, et deux jours de vivres. Mais le gouverneur de Launay fit pointer le canon sur la rue et le faubourg Saint-Antoine ; on lui envoya des parlementaires, il fit reculer les canons sur la plate-forme où ils se trouvaient. Mais vers une heure de-l'après-midi, le pont-levis ayant été abattu par deux volontaires, la foule envahit la première cour de la Bastille. Launay fit ouvrir le feu. Malgré l'envoi de plusieurs députations, le combat se poursuivit. Les gardes-françaises, sous le commandement d'un sous-officier, Hulin, et d'un officier d'infanterie, Élie, amenèrent quatre pièces de canon et les mirent en batterie devant les portes. Au bout de quatre heures de combat, la Bastille capitula. On y libéra sept prisonniers, qui n'étaient pas des personnages d'importance. Le gouverneur de Launay, conduit à l'Hôtel de Ville, fut massacré sur la place de Grève, et sa tête placée au bout d'une pique.

Les assaillants avaient eu une centaine de tués, et un peu moins de blessés.

Le 15 juillet, Louis XVI vint lui-même annoncer aux députés le retrait des troupes rassemblées autour de Paris. Le 16, il rappela Necker au ministère. Le 17, il se rendit à l'Hôtel de Ville, et y reçut la cocarde où les deux couleurs de Paris, bleu et rouge, encadraient le blanc de la monarchie.

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