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Bibliothèque bleue

Publié le 17/02/2019

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Bibliothèque bleue, cette collée tion de livres de colportage tire son nom du papier bleu qui les couvrait. Ce type de livres à bon marché, imprimé dans de petits formats sur du papier de mauvaise qualité et diffusé parmi d'autres marchandises dans les ballots des colporteurs, a été lancé au xviie s. par Nicolas Oudot à Troyes. Publié ensuite dans d'autres villes (notamment à Rouen et à Caen), il a connu jusqu'au milieu du xixe s. un très grand succès dans toutes les couches de la population exclues de la culture, mais a aussi pénétré certains milieux cultivés. Malgré les efforts de réglementation royale, ces livres échappaient en grande partie aux contraintes qui pesaient sur l'édition d'Ancien Régime. La collection comprenait des almanachs, consultables par des illettrés, des manuels de vie pratique (l'Histoire des plantes, le Cuisinier français) aussi bien que de piété (vies de saint Antoine, de saint Hubert, etc.), des recueils de farces et des œuvres de fiction (Histoire de Robert le Diable, Histoire de Fortunatus), le plus souvent anonymes. Parmi ces dernières, on remarque la reprise d'anciens romans de chevalerie (les Quatre Fils Aymon) et des contes (Perrault, Mme d'Aulnoy, Mme Le Prince de Beaumont). Dans le vaste brassage de croyances populaires et de thèmes savants, de mythes archaïques et d'échos contemporains, le moralisme et le conformisme tempéraient le goût du merveilleux et de l'étrange. On ne peut parler à propos de cette bibliothèque de « littérature populaire » qu'en sachant que le peuple n'en était ni l'auteur ni l'unique consommateur.

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