Billets de confession (Affaire des)

        France. 1752-1756

En 1752, la querelle janséniste rebondit une fois de plus. A Paris, les curés de Saint-Étienne-du-Mont et de Saint-Médard refusèrent les sacrements à des jansénistes qui, à l'article de la mort, ne pouvaient présenter un billet de confession attestant qu'ils souscrivaient à la bulle Unigenitus. Le parlement de Paris; acquis en partie aux jansénistes, mais soucieux surtout de manifester son autorité, s'en prit à l'archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, responsable de l'action des deux curés, et le menaça de saisir son temporel si de pareils faits se reproduisaient. Le 22 février 1753, Louis XV décida d'appeler devant son Conseil toutes les affaires de refus de sacrements ; le parlement, ainsi dessaisi, refusa d'enregistrer la décision royale et, le 9 avril, fit au souverain des remontrances. Dans la nuit du 8 au 9 mai, les membres du parlement furent exilés en province et quatre d'entre eux incarcérés. Tous les parlements et tribunaux se rangèrent aux côtés des magistrats parisiens et, en octobre, Louis XV rappela les exilés, en leur enjoignant le silence sur la bulle Unigenitus. Il n'en fut rien. Le roi obtint enfin du pape Benoît XIV, en octobre 1756, une encyclique pacificatrice, qui interdisait l'usage des billets de confession et ordonnait de donner les sacrements à tous ceux qui n'auraient pas été condamnés comme hérétiques ou ne déclareraient pas de leur propre mouvement rejeter la bulle Unigenitus. Le parlement refusa d'enregister cette encyclique ! Alors, le roi, par lit de justice du 13 décembre 1756, interdit au parlement de suspendre la marche normale des tribunaux, et supprima soixante offices de conseillers. Le parlement refusa de s'incliner, et Paris murmurait. Mais là-dessus, l'attentat de Damiens vint réconcilier le roi et le parlement.