Bourguignons (faction des).

Bourguignons (faction des). parti du duc de Bourgogne opposé à celui des Armagnacs dans une guerre civile (1407-1435) liée à la guerre de Cent Ans. La guerre civile éclata en 1407 lorsque Jean sans Peur, duc de Bourgogne, fit assassiner Louis d'Orléans, à qui il disputait le pouvoir depuis la démence du roi de France Charles VI. Jean sans Peur faisait alors figure d'ami du peuple et de réformateur ; aussi bénéficia-t-il dans un premier temps de l'appui de la population parisienne et de l'Université. Mais son alliance avec Simon Caboche, boucher devenu chef d'un mouvement populaire, inquiéta la bourgeoisie. La grande ordonnance réformatrice de 1413, dite « cabochienne «, n'eut pas de suites bien qu'elle fût modérée, et les Armagnacs chassèrent les Bourguignons de Paris. Jean sans Peur engagea alors des tractations avec le roi d'Angleterre Henry V, dont la bataille d'Azincourt (1415) avait prouvé la supériorité militaire. Paris se révolta contre la brutalité des Armagnacs en 1418 et fit appel à Jean sans Peur qui, soucieux de préserver sa réputation, supprima plusieurs impôts, ce qui aggrava la situation financière de la royauté. Effrayé par les succès de l'armée anglaise en Normandie (1419), il chercha un rapprochement avec les Armagnacs, mais fut assassiné par ces derniers lors de l'entrevue de Montereau. Pour le venger, son fils, Philippe le Bon, signa le traité de Troyes (1420), qui désignait Henry V comme l'héritier du trône de France au détriment de Charles VII, fils déshérité de Charles VI et chef des Armagnacs. Mais le sacre de Charles VII fut rendu possible par l'intervention de Jeanne d'Arc. Par ailleurs, les Bourguignons ne trouvèrent pas dans l'alliance anglaise tous les avantages escomptés. Les Anglais transférèrent leur gouvernement à Rouen, ce qui mécontenta la bourgeoisie parisienne. L'ensemble de ces facteurs rapprocha Armagnacs et Bourguignons, qui conclurent la paix d'Arras en 1435. Contre l'octroi de privilèges à la Bourgogne, Philippe le Bon reconnut Charles VII comme roi légitime. Contrairement au parti armagnac, qui ne luttait que pour le pouvoir, le parti bourguignon, honni par l'historiographie nationaliste à cause de sa « trahison «, doubla son action d'un programme cohérent de réformes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Armagnacs Cabochiens Capeluche Cent Ans (guerre de) Charles - FRANCE - Charles VI le Bien-Aimé France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La guerre de Cent Ans Jean - BOURGOGNE - Jean sans Peur Philippe - BOURGOGNE - Philippe III le Bon