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Bowie, David - rock.

Publié le 18/05/2013

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Bowie, David - rock. 1 PRÉSENTATION Bowie, David (1947- ), auteur, compositeur et interprète de rock britannique. Artiste protéiforme, imprévisible et insaisissable, à la fois marginal et consensuel, David Bowie est l'objet des jugements les plus radicaux et les plus contradictoires. Ayant exercé une influence -- aujourd'hui incontestée -- sur la musique populaire depuis le début des années 1970 et figure majeure du paysage culturel occidental, il a en effet été tour à tour adulé et répudié, les uns reconnaissant ses exceptionnels talents de musicien précurseur, les autres dénonçant -- et parfois méprisant -- l'aspect avant-gardiste et « intellectualisant « de son oeuvre labyrinthique. Souvent décrit en des termes stéréotypés -- « caméléon «, « branché « ou encore « manipulateur « --, David Bowie reste une énigme d'une complexité peu commune dans l'univers du rock. 2 NAISSANCE D'UN ARTISTE VISIONNAIRE (1966-1970) 2.1 Les premières influences : rock and roll, rhythm and blues et mods Né à Londres dans une famille modeste, David Bowie (de son vrai nom David Jones) connaît une jeunesse calme et sans éclat ; son éducation musicale se limite à l'écoute d'Elvis Presley, Buddy Holly ou encore Little Richard, autant de représentants du rock and roll américain « classique « tel qu'il est interprété depuis le milieu des années 1950 (voir rock). Admiratif des mods (« modernes «) très en vogue dans le Swinging London particulièrement exubérant du milieu des années 1960, David Jones en adopte (à l'instar de futures gloires de la scène musicale britannique telles que Rod Stewart, Bryan Ferry, Pete Townshend des Who, Robert Plant de Led Zeppelin ou encore Marc Bolan) les tics vestimentaires, les goûts musicaux et surtout les valeurs individualistes et excentriques. En 1966, David Jones change de nom, pour ne pas être confondu avec son homonyme des Monkees (groupe américain), et opte pour le patronyme de David Bowie. Au sein de diverses formations créées puis dissoutes à la hâte -- King Bees, Mannish Boys, Lower Third et autres Buzz --, il distille des chansons pétries d'influences rhythm and blues, parfois teintées de jazz. Les constructions harmoniques et mélodiques élaborées ne peuvent cependant transcender des canons musicaux passés de mode, au moment où paraît notamment le Revolver (1966) des Beatles, plus audacieux et ancré dans un psychédélisme sur le point de révolutionner le rock. 2.2 ...

« « Changes », chanson extraite de l'album Hunky Dory (1971).

Excentrique et provocateur à ses débuts, David Bowie, comme d'autres stars du rock, a su s'adapter aux évolutions des années1970 et 1980, parfois même en les préfigurant."Changes".

Extrait de: David Bowie Changesbowie (Cat.#RCD 20171) (c) and (p) 1990 Rykodisc.

Music and Lyrics by David Bowie.

Avec l'aimable autorisation de Screen Gems-EMI Music Inc.

et Chrysalis Songs BMI.

Tous droits réservés./UPI/THE BETTMANN ARCHIVE Désormais célèbre — le public et la critique sont en effet intrigués par cet « électron libre » de la scène rock —, David Bowie s’attelle à la réalisation de deux albums en six mois : Hunky Dory (1971) et The Rise & Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars (1972).

Si le premier témoigne d’une parfaite maîtrise de la composition de chansons pop proches de la perfection — « Changes », dont le titre annonce les mutations à venir, ou « Life On Mars » —, le second porte à son paroxysme la veine créatrice de David Bowie, tant sur le plan musical que visuel.

Outrageusement maquillé, ne négligeant aucune allusion à caractère sexuel, David Bowie incarne la parfaite icône glam rock ( voir rock), notamment sur scène où il évoque de façon expressionniste la déchéance d'une star du rock aux rêves brisés (« Rock and Roll Suicide »). Parallèlement à sa carrière personnelle, David Bowie apporte ses talents de compositeur et d’arrangeur à des artistes en déroute : il offre ainsi à Mott the Hoople — All the Young Dudes (1972) —, Lou Reed — Transformer (1972) et Berlin (1973) — et Iggy Pop et ses Stooges — Raw Power (1973) — une résurrection inespérée. La discographie de ce nouveau « Pygmalion » du rock s’enrichit en 1973 d’un nouvel album — Alladin Sane — pour lequel Bowie invente un personnage d’humanoïde androgyne.

Persévérant dans une « décadence » contrôlée (« Cracked Actor »), l’artiste y rend notamment hommage aux Rolling Stones (« Let’s Spend the Night Together »), et le solo de piano de la chanson-titre préfigure les futures audaces stylistiques. 3. 2 David Bowie et la soul blanche (1974-1976) Après un album de reprises peu enflammé — Pin Ups (1973) —, David Bowie entame un nouveau cycle avec Diamond Dogs (1974) et tente, seul aux guitares (les Spiders From Mars ont été congédiés), une libre interprétation du roman de George Orwell 1984 .

Attiré par la musique soul (dont Philadelphie est alors la capitale), il enregistre Young Americans en 1975, pour lequel il s’adjoint les services du guitariste Carlos Alomar et de John Lennon sur « Fame ».

Concluant cette période, Station To Station (1976) et son Thin White Duke (littéralement « maigre duc blanc ») mêlent funk américain et tendances à l’abstraction, qui apparaissent subrepticement au fil de compositions ambitieuses (« Wild Is the Wind » notamment, où la voix de Bowie, pourtant sous l’emprise de drogues dures, prend toute son ampleur) parfaitement menées par un groupe d’une rare cohésion. 3. 3 La trilogie berlinoise (1977-1979) Tandis que le rock est secoué par l’onde de choc punk, David Bowie se trouve à Berlin en compagnie du producteur Brian Eno.

Low (1977) est le premier fruit de leur collaboration et le premier opus d’une trilogie dont l’influence s’est, par la suite, révélée déterminante sur la new wave britannique — Joy Division et The Cure en tête — et sur le rock indépendant et underground dans son ensemble.

Sombre portrait d’un monde urbain déshumanisé et oppressant, soutenu par des instrumentaux électroniques minimalistes estampillés « art rock », l’album est d’un pessimisme qui tranche radicalement avec les aspirations communautaires et festives véhiculées par le disco à la même époque.

Heroes (1977) et Lodger (1979) complètent cette description en trois volets, parfois complexe et difficile d’accès (les guitares aventureuses de Robert Fripp et Adrian Belew y sont pour beaucoup), au terme de laquelle Bowie parvient à renouveler en profondeur sa propre musique et à donner au rock une nouvelle voie à suivre : celle des années 1980, plus froide et raisonnée que les excès des années 1970. 4 LE TRIOMPHE, PUIS LA TRAVERSÉE DU DÉSERT (1980-1993) 4. 1 David Bowie et l’« industrialisation » du rock (1980-1987) Si l’album Scary Monsters (1980) appartient encore, stylistiquement parlant, aux années 1970, le vidéo-clip qui accompagne le single « Ashes To Ashes » (où, incidemment, réapparaît le personnage de Major Tom mis en scène en 1969) propulse David Bowie dans la décennie suivante, marquée par le règne sans partage de la chaîne de télévision américaine MTV sur un monde musical désormais formaté et gouverné par des exigences commerciales et promotionnelles. Produit par Nile Rogers, ancien guitariste du groupe de funk américain Chic, Let’s Dance (1983) et sa collection de « tubes » (« Modern Love », « China Girl », interprétée quelques années auparavant par Iggy Pop sur Lust For Life, ou encore la chanson-titre) se hissent immédiatement après sa sortie au sommet des hit-parades internationaux.

Épaulé par le jeune guitariste de blues Stevie Ray Vaughan, David Bowie, une fois n’est pas coutume, invente le « rock FM » ( voir rock), soit une musique calibrée pour la radio et une exploitation commerciale que d’aucuns considèrent rapidement comme excessive. Paradoxalement, les années 1980 sont celles de la consécration populaire et financière pour un David Bowie dont la prise de risques en termes artistiques est réduite au minimum, tendance que confirment Tonight (1984) et Never Let Me Down (1987).

L’artiste vit sur ses acquis et se contente de confirmer son immense succès sur scène, lors de tournées toujours plus gigantesques. 4. 2 Un retrait de la scène musicale calculé (1989-1993) En 1989, David Bowie met sa carrière solo entre parenthèses, et crée un groupe — Tin Machine — composé de « mercenaires » du rock, musiciens de studio ayant notamment travaillé avec Iggy Pop.

Insistant au cours de nombreuses conférences de presse et interviews sur « l’anonymat » qu’il entend préserver au sein de cette formation, exerçant par là même ses talents de manipulateur des médias avec brio, David Bowie se fond dans la masse des groupes alternatifs alors en vogue, et ne réapparaît en solo qu’en 1993 avec l’album Black Tie White Noise, discrète tentative de retour à des « valeurs » musicales plus dignes de son talent. 5 ENTRE MODERNITÉ ET CLASSICISME, L’ACCOMPLISSEMENT (À PARTIR DE 1995) Le concept-album Outside (1995) représente un véritable renouveau pour David Bowie : les climats oppressants et étranges concoctés par Brian Eno de nouveau producteur illustrent, avec force effets techniques, le journal intime d’un personnage (le détective Nathan Adler) plongé dans un monde futuriste et violent.

Pionnier de l’Internet et des nouvelles techniques de communication, David Bowie, musicien, peintre, acteur et poète, intègre les rangs des « post-modernes » — Earthling, publié en 1997, constitue à cet égard une incursion réussie dans le monde des musiques électroniques, plus particulièrement dans le courant drum n’ bass (voir techno) — et pratique un art qui se veut désormais « total ».. »

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