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Caillaux, Joseph

Publié le 22/02/2012

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Homme politique français né au Mans, mort à Mamers (1863-1944). Transfuge du centre droit, cet inspecteur des Finances, élu député de la Sarthe, se fait l'avocat de l'impôt sur le revenu. Immodérément haï des modérés, il reste étranger à la gauche radicale, qu'il dirige avec hauteur et talent. Ministre des Finances de Waldeck-Rousseau et de Clemenceau, il ne peut faire passer son projet, adopté en 1914, alors qu'il est écarté du pouvoir, et appliqué en 1918, quand il est emprisonné. Sa grande réussite est la convention négociée le er juillet 1911 avec l'Allemagne, après le coup d'Agadir. Une crise boursière habilement suscitée à Berlin, une volonté de paix imposée au Quai d'Orsay: Caillaux fait reculer la guerre et le kaiser renonce au Maroc, en échange du «bec de canard» congolais. Renversé par le Sénat, Caillaux ne sera plus jamais président du Conseil. A la tête du Parti radical — sans carte d'adhérent — il a moins d'influence sur ses amis que sur les gauches, menées par lui à la victoire en mai 1914. Victoire sans lendemain. Une campagne du Figaro, peut-être inspirée par Poincaré, provoque la mort de Calmette et, par contrecoup, l'élimination de Caillaux. Pourtant, son heure paraît venir en 1917, avec la perspective d'une paix. blanche. Poincaré et Clemenceau font alors inculper Bolo, Almereyda, Cavallini, qu'il a connus, puis Caillaux lui-même, pour des contacts suspects, des imprudences, un projet de dictature. Retenant l'aide involontaire à l'ennemi, la Haute Cour le condamne à trois ans de prison. Amnistié par le Cartel, il préside à demeure la Commission des finances au Sénat. En 1937, il fait tomber le cabinet Blum, mettant fin ainsi à l'expérience du Front populaire.

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