CARENCE AFFECTIVE

Le manque d'affection peut être ressenti vivement à tous les moments de la vie, car l'attachement à un être est un besoin fondamental chez l'homme. Mais c'est au début de la vie que cette privation peut avoir les conséquences les plus graves.

Carence maternelle: Le contact avec la mère (ou avec la personne qui en tient lieu) est nécessaire au nourrisson. Avant l'âge de trois ans, une séparation de plus de trois mois amène des troubles dans le développement corporel et psychologique, une trace indélébile : apathie, immobilité, retard des acquisitions normales. Spitz' a créé le terme d'« hospitalisme « pour désigner ces troubles précoces qui s'observent surtout dans les hôpitaux et les orphelinats. Il a comparé deux groupes d'enfants : les premiers élevés dans une pouponnière modèle par des puéricultrices ; les seconds, dans une prison, auprès de leur mère délinquante. Or, les seconds s'épanouissaient normalement, tandis que les premiers présentaient les troubles caractéristiques de la carence affective : marasme et régression physique et mentale. Ainsi, chez eux, le quotient intellectuel peut passer de 120 à 50 en deux ans. Quand elle est prolongée, la carence affective provoque des troubles durables : difficulté dans les relations sociales, isolement, agressivité, manque de réalisme, et même névroses ou perversions. On a remarqué que la délinquance était quatre à cinq fois plus fréquente chez les enfants ayant connu de telles carences que chez les autres.