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CHAMFORT (Sébastien-Roch Nicolas, dit)

Publié le 19/02/2019

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CHAMFORT (Sébastien-Roch Nicolas, dit), écrivain français (Clermont-Ferrand 1740 - Paris 1794). Enfant naturel dont les origines étaient peut-être illustres, il fit de brillantes études, mais préféra à la carrière ecclésiastique des succès littéraires et mondains. Il donna des pièces de théâtre, comédies {la Jeune Indienne, 1764; le Marchand de Smyme, 1770), tragédie [Mustapha et Zéangir, 1778), et des morceaux académiques comme des éloges de Molière et de La Fontaine. Il collectionna les pensions et les protections illustres, mais applaudit à la Révolution qui le ruina. Il se lança dans le journalisme politique, rédigea les Tableaux de la Révolution française (1790-91), prêta sa plume à Mirabeau (Des académies, 1791), inventa le mot d'ordre « Guerre aux châteaux, paix aux chaumières » et suggéra, dit-on, à Sieyès les formules percutantes de Qu'est-ce que le tiers état ? Il obtint alors une place à la Bibliothèque nationale. Mais la Terreur fit de lui un opposant. Il fut arrêté, se mutila sauvagement sans parvenir à se tuer et mourut en avril 1794. Son ami Ginguené rassembla ses Maximes, pensées, caractères et anecdotes et rédigea sa biographie. On découvrit alors un moraliste amer et cynique dont les formules font mouche : il dénonce les faiblesses et les hypocrisies de la société et tout particulièrement l'esprit de système. On a pu l'opposer à deux autres moralistes du xvme s., Vauvenargues son aîné, plus solitaire, et Rivarol son contemporain, engagé du côté contre-révolutionnaire. Son œuvre a surtout retenu l'attention de Stendhal, de Nietzsche, qui rendit hommage à un homme qui « jugeait le rire nécessaire, comme un remède à la vie » ou d'Albert Camus, qui en présenta une édition.

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