Charles-Auguste, duc de Saxe-Weimar

Né et mort à Weimar (1757.-1828). Fils aîné du duc Constantin et de la grande-nièce de Frédéric le Grand, la duchesse Anne-Amélie, qui chercha en vain de dompter le tempérament et l'impulsivité de Charles-Auguste par les doctrines illuministes de ses précepteurs Wieland et le comte de Görtz. Son mariage avec la sensible princesse Louise de Hesse-Darmstadt souffrit de la grande différence d'esprit et de tempérament. C'est Goethe qui — invité à Weimar en 1775 par le jeune duc régnant — l'amena à une nouvelle conception de ses devoirs, d'abord en faisant la part — souvent contre son gré — de ses plaisirs de chasse, de ses fêtes et de ses amours, puis eh appliquant tous ses efforts à améliorer le sort de ses sujets. Char-les-Auguste fit de sa petite résidence de Weimar un centre de l'esprit nouveau allemand, du classicisme allemand par le soutien de Herder et de Schiller, et il éleva, avec l'aide de Goethe, l'université de Iéna au premier rang; tout cela fut possible parce que Charles-Auguste avait un jugement sûr en matière d'art et de cul-.ture,..en dépit de sa grossièreté occasionnelle. Après l'échec de ses plans d'une réforme du Saint Empire avec le Fürstenbund, Charles-Auguste devint général prussien; participant à la guerre de 1806, il dut de conserver son petit duché à l'estime que Napoléon avait pour son épouse Louise. La protection de la Prusse pour ce prince de sentiment national lui valut en. 1815 le rang de grand-duc et un agrandissement de son territoire. Dès 1816, il fut l'un des premiers princes allemands' à donner à ses sujets une Constitution libérale, et il protégea la Burschenschaft des étudiants nationaux contre la réaction de Metternich.