chronique.

chronique. n.f., récit historique du Moyen Âge et de la Renaissance. La terminologie médiévale, assez floue, employa souvent indifféremment les termes histoire, annales et chronique. Toutefois, il semble que, dès le XIVe siècle, certains auteurs aient distingué la chronique, simple récit d'événements relatés dans un ordre rigoureusement chronologique, année par année, de l'histoire, plus détaillée et structurée autour du règne d'un seul souverain ou d'un thème défini. Cette distinction devint plus nette aux XVe et XVIe siècles, l'histoire devenant alors un genre littéraire qui donnait, outre les faits eux-mêmes, une explication de leurs causes, tandis que la chronique restait conçue comme une liste d'événements. Histoire du temps. Les chroniques universelles présentaient l'histoire mondiale, généralement depuis la création du monde jusqu'au moment de leur rédaction, et abordaient des sujets bibliques, profanes ou religieux ; elles organisaient le temps en « âges « (aetates) et/ou selon les règnes des souverains. Grégoire de Tours, Geoffroi de Villehardouin, Jean Joinville, Jean Froissart et Philippe de Commynes ont laissé des chroniques célèbres. Les Chroniques de Saint-Denis, commencées au XIIe siècle par l'abbé Suger, constituèrent l'histoire officielle du royaume de France, rédigée en latin jusqu'en 1286 ; au XIVe siècle, on commença une nouvelle chronique, en français ; l'ensemble constitua la série des Grandes Chroniques de France, qui continua jusqu'à la fin du XVe siècle. L'évolution du genre. À l'étranger, le théâtre élisabéthain créa le genre de la chronicle play, pièce historique reposant sur des récits de chroniqueurs : les grands drames historiques de Shakespeare reprennent parfois exactement des passages des Chroniques de Holinshed (1577). La connotation de sécheresse objective, associée au mot « chronique «, a souvent séduit les écrivains et les cinéastes du XXe siècle, qui ont utilisé ce terme dans le titre de leurs oeuvres pour établir une tension significative entre un cadre narratif, qui se veut froid et neutre, et le contenu de la narration, à forte charge émotionnelle. Ainsi les romans : Chroniques martiennes de Ray Bradbury (1950) et Chronique d'une mort annoncée de Gabriel García Márquez (1982) ; ou les films : Chronique d'un amour de Michelangelo Antonioni (1931) et Chronique des années de braise de Lakhdar Hamina (1975). Par extension, le mot désigne, dans la presse, un article d'humeur commentant des événements d'actualité. Dans l'entredeux-guerres, l'écrivain allemand Kurt Tuckolsky fut un célèbre chroniqueur satirique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats théâtre - La Renaissance : renouveau en Angleterre et en Italie Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Froissart Jean genre littéraire histoire Moyen Âge - Diversité culturelle et évolution des mentalités - La littérature médiévale narration roman - Le temps de la fiction satire Les livres Crécy (bataille de), page 1307, volume 3