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COUSIN (Victor)

Publié le 10/03/2019

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COUSIN (Victor), philosophe français (Paris 1792-Cannes 1867). Ce fils de blanchisseuse devenu conseiller d'État, pair de France et ministre de l'instruction publique a su tirer parti de toutes les occasions de la vie, comme des divers « mérites » des philosophies, à partir desquelles il composa son éclectisme. S'il enseigna le grec dès 1812, sans jamais très bien le savoir, il enflamma la jeune génération de 1815 par ses cours à l'École normale sur la philosophie écossaise. S'il s'aida de la traduction latine de Born pour pouvoir lire Kant, il eut le mérite de faire connaître à la France les philosophes allemands (Hegel, Schel-ling) : il fit ainsi figure de penseur d'avant-garde jusqu'à la réaction qui suivit l'assassinat du duc de Berry. Bénéficiaire de la révolution de 1830, il évolua peu à peu vers le « juste milieu » et institua en France (il présida pendant plus d'un quart de siècle le jury de l'agrégation) une philosophie officielle.

 

Embarrassé par ses hardiesses premières, il corrigea ses œuvres en y effaçant les traces de panthéisme, voire d'athéisme, dans la perspective d'un spiritualisme qui ne satisfit jamais vraiment l'Église : ses cours de 1818 devinrent la bible des lycées {Du vrai, du beau, du bien, 1854) ; son Introduction à l'histoire de la philosophie (1829) reparut en Histoire générale de la philosophie (1863). Ruiné dans son confort politique et intellectuel par la révolution de février, il démissionna de sa chaire en Sorbonne au lendemain du coup d'Etat du 2-Décembre ; il reprit alors, aux yeux des adversaires du bonapartisme, son aura de penseur quasi révolutionnaire. Bibliophile passionné, il dénonça les modifications que les jansénistes avaient apportées au texte original des Pensées de Pascal, et publia un certain nombre d'études sur la société frondeuse et précieuse {la Jeunesse de Mme de Longueville, 1853 ; la Société française au XVIIe s. d'après « le Grand Cyrus » de Mlle de Scudéry, 1858). « Gloire scolaire » (la Ville de Paris donna son nom à une rue de son vivant), il touche surtout aujourd'hui à la littérature par les coulisses et par sa liaison avec Louise Colet.

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