déflation.

déflation. n.f. ÉCONOMIE : technique de politique économique qui vise à lutter contre l'inflation en contenant, voire en réduisant, la quantité de monnaie en circulation (billets et monnaie scripturale), afin de restaurer le pouvoir d'achat de la monnaie. Les moyens d'une politique déflationniste sont divers, plus ou moins brutaux, et utilisés souvent conjointement : encadrement et restriction du crédit, relèvement du taux général de l'intérêt, contrôle ou blocage des prix et des revenus (salaires notamment), compression des dépenses publiques, augmentation des charges fiscales, appel à l'épargne (emprunts d'État, voire emprunt forcé), blocage des billets, annulation de la dette publique. Dans le passé, des mesures sévères ont été employées : amputation de 10 % des traitements des fonctionnaires, en France (1935) ; blocage des billets de 100 francs et plus, en Belgique (1944-1945) ; annulation des créances de l'État (dette publique) et déflation de près de 95 %, en Allemagne occidentale (juin 1948), grâce à l'échange des marks anciens contre une monnaie nouvelle (deutschemark). Plus récemment, en France, le « plan Barre « de septembre 1976 et les « plans Delors « de 1982 et 1983 ont été des politiques déflationnistes relativement modérées. La déflation est une opération délicate et impopulaire, qui se heurte aussi bien à l'hostilité des syndicats qu'à la méfiance du patronat (diminution du profit d'entreprise en raison du blocage ou de la baisse des prix de vente alors que certains éléments des prix de revient - impôts, intérêts - sont à la hausse).