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DELILLE (abbé Jacques)

Publié le 10/03/2019

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DELILLE (abbé Jacques), poète français (Aigueperse 1738 - Paris 1813). Enfant naturel, il fait de brillantes études à Paris, devient professeur et se donne le titre d'abbé. Sa traduction des Géorgi-ques (1770) lui vaut l'admiration de Voltaire et de Frédéric II, la chaire de poésie latine au Collège de France (1773) et un fauteuil d'académicien (1774). Il se fait alors une spécialité de la poésie descriptive [les Jardins, 1782) et philosophique ( l'Imagination, 1784, publié en 1806). Son Dithyrambe sur l'immortalité de l'âme (1794) n'est pas l'hymne que Robespierre attend pour la fête de l'Être suprême : Delille émigre et donne à Londres l'Homme des champs (1798), apologie du bonheur rural, avant de rentrer régler ses comptes avec la Révolution [la Pitié, 1803). Sous l'Empire, il fait figure de patriarche, célébré par le néoclassicisme officiel, et ses poèmes deviennent des morceaux de choix pour les anthologies scolaires. Il donnera encore les Trois Règnes de la nature (1806), la Convention (1812), mais c'est contre lui que se définira le renouveau poétique des années 1820. Il serait vain de s'interroger sur la sincérité du lyrisme delillien : les mots servent moins ici à décrire la nature, qu'à la remodeler, la « vaincre » par la rhétorique et les métaphores pour en faire le bien propre de l'homme ; dès lors, l'art du poète rejoint celui du jardinier.

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