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dîme.

Publié le 26/10/2013

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dîme. n.f., imposition perçue par l'Église, au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime. La dîme repose sur l'idée, exposée notamment dans le Deutéronome, que Dieu étant le créateur de toute source de richesses, il faut lui en consacrer la dixième partie (decima en latin, d'où dérive le mot français). En outre, un texte de saint Paul (Première Épître aux Corinthiens) dit que les fidèles doivent verser un salaire à leur clergé. Mais ce n'est qu'en 585 que le concile de Mâcon rendit la dîme obligatoire. Charlemagne confirma cette obligation, dont il fit une loi civile (779, 794, 801). Les conciles d'Arles en 813 et de Troly en 909 étendirent le principe de la dîme, non seulement aux revenus agricoles, mais aussi à ceux du commerçant, de l'artisan et du soldat (on parla même, par la suite, d'y assujettir les voleurs et les prostituées). On distingue plusieurs types de dîmes. La dîme personnelle portait sur le travail de chacun, la dîme réelle sur les produits des terres possédées. Celle-ci se subdivisait en grosse et menue dîmes. Selon que la terre imposée avait toujours été exploitée ou venait seulement d'être défrichée, la dîme était dite ancienne ou novale. Le bétail donnait lieu à la dîme de charnage, les fruits et fourrages à la dîme verte. Théoriquement perçu par le curé de la paroisse, le produit de la dîme revenait en fait aux évêques, qui en reversaient en principe un tiers (la portion congrue) aux desservants ; ce système donna lieu à des abus et, aux XVII e et XVIIIe siècles, la portion congrue ne cessa de se restreindre (d'où le sens actuel de l'expression, alors qu'à l'origine elle signifiait « portion qui suffit à couvrir les besoins «). Le bénéficiaire de la dîme était appelé décimateur. Certains seigneurs laïcs prélevaient la dîme (dite alors inféodée) à leur profit. Seul le pape pouvait dispenser de l'acquittement de la dîme, qui frappait nobles, ecclésiastiques et roturiers. N'en furent exemptés que quelques ordres religieux, comme ceux de Cluny, de Cîteaux, les Prémontrés, les Chartreux, l'ordre de Malte... En 1598, l'édit de Nantes contraignit les protestants à payer la dîme tout comme les catholiques. La dîme fut abolie en France sous la Révolution, en Irlande en 1871, en Italie en 1887, en Angleterre en 1936. Elle subsiste encore dans certains pays protestants et dans certaines Églises des États-Unis (adventistes). L'Église orthodoxe en a toujours récusé le principe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats clergé croisades - Organisation matérielle de la croisade privilège Vauban (Sébastien Le Prestre, marquis de)

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