Empire (second).

Empire (second). régime politique en vigueur en France de 1852 à 1871. Dans la nuit du 1 er au 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République depuis 1848, mena un coup d'État contre l'Assemblée. Une sévère répression fut rapidement déclenchée, tandis qu'une Constitution, calquée sur celle de l'an VIII, accordait l'essentiel du pouvoir au président, élu pour dix ans. L'Empire fut rétabli le 2 décembre 1852. Le nouveau régime fut légitimé par deux plébiscites et par l'élection d'un Corps législatif docile (le Tribunat n'avait pas été rétabli). L'Empire autoritaire. Napoléon III établit un régime autoritaire, dont l'originalité tenait au maintien du suffrage universel masculin, les limitations imposées par la IIe République ayant été supprimées. L'empereur étouffa l'opposition républicaine et s'assura le soutien de l'Église. Les artistes s'isolèrent dans l'opposition ou acceptèrent de fructueuses commandes (peintres pompiers), tandis que s'amorçait une révolution esthétique (débuts de l'impressionnisme au Salon des refusés en 1863). La prospérité et la gloire servirent à légitimer le nouveau régime. La volonté modernisatrice de Napoléon III, relayée par une conjoncture favorable, fit du second Empire une période de croissance : hausse des prix agricoles, essor bancaire et industriel, développement du chemin de fer, travaux d'Haussmann à Paris. À l'extérieur, l'empereur voulut effacer l'humiliation de 1815 ; il reprit l'initiative en Orient (guerre de Crimée, 18541856) et se fit l'avocat des nationalités. L'Empire libéral. Le régime prit un tournant décisif à la fin des années 1850. Napoléon III voulait imposer ses idées de justice sociale contre le parti de l'ordre, qui constituait pourtant son principal soutien. Après l'attentat d'Orsini contre l'empereur (1858), la France prit le parti de la nation italienne, et dut mener une guerre difficile contre l'Autriche (1859-1860), dont l'issue mécontenta aussi bien l'Italie, qui dut achever seule son unité, que les catholiques, hostiles à l'annexion par le Piémont d'une partie des États pontificaux. Napoléon III surprit alors par des mesures libérales dans les domaines économique (traité de libre-échange franco-anglais, 1860), social (droit de grève et de coalition) et politique, qui aboutirent en 1870 à un véritable empire parlementaire de nature quasi « orléaniste «. Cette évolution fut entérinée par le plébiscite de mai 1870 (82 % de oui), à la suite duquel Thiers put dire « l'Empire à nouveau fondé pour vingt ans «. Cependant, l'opposition était sortie renforcée des élections de 1869. À la suite de l'échec de l'intervention au Mexique, le contentieux franco-allemand mena le régime à sa perte. Après l'insouciante déclaration de guerre à la Prusse, le 19 juillet, et une campagne militaire désastreuse, l'empereur capitula à Sedan le 2 septembre 1870. Régime autoritaire, le second Empire reste une période de vive croissance économique ; il inaugura également l'entrée du suffrage universel dans les moeurs politiques. Cependant, une véritable légende noire s'est attachée à son nom après 1870, qui en fit longtemps le symbole du despotisme, du cléricalisme et de l'insouciance immorale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Duruy Victor Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Décembre (coup d'État du 2) France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - De la République au second Empire (1848-1870) franco-allemande (guerre) Haussmann (Georges Eugène, baron) Napoléon III (Charles Louis Napoléon Bonaparte) Orsini Felice Paris - Histoire - Formation du Paris contemporain Piémont plébiscite République (IIe) Sedan sénatus-consulte suffrage universel Les livres coup d'État, page 1287, volume 3 Empire (second), page 1648, volume 3 Napoléon III - entrée de l'empereur à Paris, page 3376, volume 6 Napoléon III et le baron Haussmann, page 3376, volume 6 Napoléon III - réception des ambassadeurs du Siam, page 3376, volume 6 référendum - extrait du Journal La Patrie, page 4271, volume 8