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étrangères, l'empereur admet que le conflit a permis de disloquer

Publié le 31/10/2013

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étrangères, l'empereur admet que le conflit a permis de disloquer la coalition des quatre grandes puissances, gardiennes de l'ordre européen issu du congrès de Vienne, mais poursuit, d'un même souffle : « Tant que la crise européenne prévue depuis quarante ans ne sera pas arrivée, on ne jouira pas du présent, on ne croira pas à l'avenir. « n ne saurait être plus clair, ni plus déterminé. 'Autriche -- dont beaucoup, dans son entourage même, sont enclins à rechercher l'alliance -- est désormais ien isolée. Sa neutralité embarrassée n'a satisfait personne : ni les Russes qui en espéraient de l'aide, ni la Prusse qui l'a soupçonnée d'arrière-pensées, ni l'Angleterre qui ne s'attendait pas à rester en tête à tête avec la France. Or, en Italie, c'est l'Autriche qui est l'oppresseur. C'est l'Autriche qui occupe une part non négligeable u territoire et qui, sur le reste, s'attribue un rôle de gendarme. C'est l'Autriche qui a brisé le rêve du pauvre harles-Albert. C'est l'Autriche qu'il faut affronter et battre. es soldats autrichiens, Louis Napoléon les a croisés sur son chemin. A vingt-trois ans, dans les circonstances roubles et contestées que l'on sait, son frère est mort devant lui, alors qu'ensemble ils les combattaient. Luiême a été traqué, menacé et n'a dû son salut qu'à la présence d'esprit de sa mère. On a déjà dit tout ce que 'Italie pouvait évoquer comme souvenirs et représenter comme mythe dans l'épopée des Bonaparte. Comment 'étonner dès lors que Louis Napoléon ait jugé souhaitable, nécessaire, inéluctable de s'engager en Italie? ette intervention, cette guerre, il les aura voulues, préparées de toute son âme et de toutes ses forces. aupas est bien placé pour voir dans cet épisode « une substitution plus apparente que toutes les autres de la olonté personnelle du Souverain à la volonté de la Nation «. ar ce conflit, qui en voudra? Pas grand monde. Les catholiques n'ont aucune envie de voir la France brouiller n jeu déjà compliqué, dont le pape risque d'être l'une des victimes. Les conservateurs, dans leur grande majorité, trouvent que, bon ou mauvais, l'ordre de 1815 a du moins le mérite d'en être un. Quant aux républicains, s'ils ne peuvent sans se renier combattre ouvertement un projet si manifestement conforme à leurs propres idées, ils se méfient de tout geste pouvant passer pour de la compromission ou donner lieu à récupération. Louis Napoléon espéra-t-il, à l'occasion de cette équipée, sinon se rallier une partie de la gauche du moins en obtenir un certain rapprochement? C'est possible, mais sans doute ni plus ni moins qu'à l'accoutumée. Il a toujours pensé que, sur de grandes causes nationales, les partis pourraient oublier leurs différences et se rejoindre sur l'essentiel. En fait, c'est bien l'Italie, et l'Italie seule, qui occupe sa pensée et son coeur. Son comportement, autant que de l'analyse, procède d'un certain romantisme et, pour le comprendre, il n'est pas nécessaire de prêter foi aux rumeurs qui font état de son appartenance au mouvement carbonaro. Quand il débarquera à Gênes à la tête de l'armée française, il évoquera le passé avec émotion, passé dont sa présence se veut réparation : « Il y a un quart de siècle que mon frère est mort pour la noble cause de l'Italie et que ma mère m'a arraché des griffes autrichiennes. « « La noble cause de l'Italie «... Ce n'est pas la première fois qu'il emploie cette formule. Déjà, lors de son exil à New York consécutif à l'affaire de Strasbourg, il avait, à l'occasion d'une rencontre avec des réfugiés italiens, évoqué ses espoirs et rêvé à haute voix du jour où, conduisant les destinées de la France, les deux pays « seraient compagnons d'armes pour la noble cause de l'Italie «. A présent, c'est le chef d'État qui s'exprime. Un chef d'État en butte à des contraintes extérieures, à des oppositions intérieures, jusque dans la personne même de son ministre des Affaires étrangères. Alors, la noble cause de l'Italie, Louis Napoléon l'évoque désormais en termes moins ambitieux, plus restrictifs, à l'aune des intérêts bien compris de la France... « Je veux l'indépendance, c'est-à-dire libérer l'Italie de l'influence autrichienne; l'unité procurerait des difficultés en France à cause de la question romaine, et la France ne verrait pas avec plaisir surgir à son flanc une grande Nation qui pourrait diminuer sa prépondérance. « Il précise à l'adresse de Walewski que l'indépendance procurera à la France des alliés puissants qui lui devront tout et ne vivront que de sa vie. Propos de circonstance? Le débat est ouvert, et il n'est pas près d'être clos. D'un côté, même si Louis Napoléon avait la conviction que l'indépendance de l'Italie conduirait tout droit à son unité, il était de bonne politique de le taire et de tout recouvrir du manteau de l'intérêt national, pour réchauffer les frileux. A l'inverse, il est vrai qu'une fois ouverte la boîte de Pandore italienne on entrait dans le domaine de l'imprévisible, Louis Napoléon devant comme les autres se contenter de suivre les événements, et de s'y adapter vaille que vaille. Comment ne pas douter cependant, quoi qu'on ait pu dire à ce sujet, que Louis Napoléon ait éprouvé tout le déplaisir qu'il était tenu d'exprimer, en voyant une Italie unifiée se substituer à la fédération d'Etats qu'il avait d'abord officiellement appelée de ses voeux. En tout cas, il ne fit jamais rien de décisif pour s'y opposer... Obligé pourtant à un savant jeu d'équilibre entre les contraintes de sa politique intérieure et les ambitions de sa politique extérieure, il a couru le risque de soustraire à son crédit le mérite de l'oeuvre immense qu'il allait accomplir. La présence française à Rome résume le problème auquel il était confronté. Pour l'emporter à Paris, il avait dû, ans la Ville éternelle, faire le contraire de ce à quoi il croyait et céder à toutes les exigences papales. Mais ome, tout compte fait, n'était pas un boulet, bien qu'on ait longtemps cru le contraire. C'était aussi un gage ntre les mains de Louis Napoléon, gage qui faisait de lui un partenaire obligé pour tous les protagonistes. En aisant débarquer ses troupes à Civitavecchia, en 1849, Louis Napoléon s'était acquis des suffrages en France : l avait aussi, et surtout, gagné le droit de s'asseoir à la table du règlement des affaires italiennes. e règlement il va le préparer lentement, patiemment. Attendant l'occasion propice. Quand, en novembre 1855, l reçoit Victor-Emmanuel et Cavour, il ne découvre pas encore son jeu. Pourtant l'Italie est au coeur de ses préoccupations, et toute sa pensée va vers elle. n septembre 1857, il presse le tsar de menacer l'Autriche et d'obtenir la neutralité prussienne pour pouvoir ttaquer, un jour, en Italie. C'est dire qu'il ne perd pas de vue son objectif, malgré les apparences. Apparences rompeuses, qui ne sont pas loin de lui coûter fort cher et qui vont compliquer les données psychologiques d'un ossier déjà passablement embrouillé. e 14 janvier 1858, un attentat fomenté et perpétré par quatre conjurés italiens manque de tuer le couple mpérial en route pour une représentation exceptionnelle à l'Opéra. Les trois bombes lancées sur le cortège font uit morts et près de cent cinquante blessés. Eugénie et Louis Napoléon sont indemnes, mais l'affaire suscite ne émotion considérable. a motivation des terroristes était d'un simplisme déconcertant : tuer l'empereur, c'était à coup sûr favoriser le établissement de la République, qui ne manquerait pas, elle, d'intervenir en Italie. oilà Louis Napoléon bien embarrassé. Passons sur le sentiment d'amertume, voire de rage, que peut lui nspirer une telle tentative... venant d'un camp pour lequel il a déjà pris bien des risques. Tant les morts du 14 anvier que leurs assassins sont politiquement encombrants : comment justifier une intervention en faveur de ens qui s'en sont pris à votre vie et qui suscitent la réprobation générale? La cause italienne a pris un coup ans l'aile, et l'affaire paraît mal enclenchée. ans l'immédiat, comme il faut bien faire quelque chose, Louis Napoléon laisse organiser tout un dispositif épressif, au demeurant aveugle, qui donne du moins à penser aux honnêtes gens qu'on n'entend pas se aisser faire. A sa tête, le général Espinasse, jusqu'en juin, fait l'affaire. Mais sur le fond, comment s'en sortir? aradoxalement, c'est d'Orsini lui-même, le chef des conjurés, que va venir la solution. A-t-il compris son rreur? A-t-il été informé de la détermination de Louis Napoléon et de la nécessité de l'aider? Pietri, le préfet de olice, bonapartiste de gauche, a-t-il joué le rôle d'entremetteur qu'on lui a prêté? Toujours est-il que, du jour au endemain, Orsini, qui voulait exterminer Louis Napoléon, en fait, subitement et publiquement, le suprême spoir de l'Italie et l'arbitre de sa cause. l adresse à l'empereur, coup sur coup, deux lettres que Jules Favre, son avocat, va rendre publiques, avec, à oup sûr, l'assentiment officiel: J'adjure Votre Majesté, écrit-il, de rendre à l'Italie l'indépendance que ses enfants ont perdue en 1849 par la faute même des Français. Qu'elle se rappelle que, tant que l'Italie ne sera pas indépendante, la tranquillité de l'Europe et celle de votre Majesté ne seront qu'une chimère. « Ou encore: « Prince, les racines de votre pouvoir tiennent à une souche révolutionnaire; soyez assez fort pour assurer l'indépendance et la liberté, elles vous rendront invulnérable. « u enfin: Les sentiments de Votre Majesté pour l'Italie ne sont pas pour moi un mince réconfort au moment de mourir. « uel retournement! Non seulement la cible devient porte-drapeau, mais voilà l'assassin transformé en martyr! a logique serait maintenant de gracier Orsini, après l'inévitable sentence de mort du tribunal. Louis Napoléon ussi bien qu'Eugénie sont favorables à cette idée... Mais ils se heurtent à une hostilité générale. Trop, c'est rop. Orsini meurt donc le 13 mars. Mais il a atteint son but, par des voies bien différentes de celles qu'il maginait. 'heure est maintenant aux préparatifs. Cavour, Premier ministre de Victor-Emmanuel, a compris que la ituation était mûre. Les allées et venues d'intermédiaires se multiplient entre Turin et Paris, hors des circuits fficiels, du moins du côté français. e 21 juillet 1858, a lieu à Plombières l'entrevue décisive entre Cavour et Louis Napoléon. Celui-ci est en cure ans les Vosges ; Cavour s'y rend dans le plus parfait incognito. Ils se voient seuls, sept heures durant, sans témoin. Walewski, ministre des Affaires étrangères, ignore tout de a rencontre. Ils discutent tout d'abord à la résidence de l'empereur, puis au cours d'une longue promenade en haéton. Et comme le temps presse, ils passent vite à l'élaboration d'un plan, comme deux conspirateurs, avec n certain cynisme mais aussi un brin d'enthousiasme. On comprend que les deux hommes en conçoivent uelque exaltation: à eux deux, ils sont en train d'inverser le cours de l'Histoire. n prendra pour prétexte de la guerre une insurrection dans le duché de Modène. Une fois la guerre gagnée par les Franco-Piémontais, le royaume du Piémont 'adjoindrait la Lombardie et la Vénétie, tandis que la France recevrait pour prix de ses bons offices Nice et la avoie. Enfin, l'Italie constituerait, sous la présidence du pape, une confédération de quatre États: le Piémont, insi agrandi; en Italie centrale, un royaume fait des Duchés et d'une partie des États pontificaux, royaume dont a couronne reviendrait au prince Napoléon Jérôme, qui aurait entre-temps épousé Clotilde, fille de Victormmanuel; l'autre partie des États pontificaux, qui resterait au pape ; le royaume des Deux-Siciles, où l'on se hargerait, s'il y avait du grabuge, de placer un membre de la famille Murat... 'accord conclu, le reste de l'année fut occupé à compléter la préparation diplomatique de l'opération. Les hoses ne se passèrent cependant pas aussi bien que l'aurait souhaité Louis Napoléon. Les ministres, enfin is au courant, poussèrent les hauts cris. ictoria et Albert, qu'il avait invités à Cherbourg, en août, pour inaugurer le nouveau port, ne montrèrent pas lus d'empressement à approuver le projet. ar ailleurs, ni le voyage entrepris par Napoléon Jérôme à Varsovie pour proposer, à nouveau, une alliance au sar, ni les travaux d'approche auprès du futur Guillaume Ier de Prusse ne donnèrent les résultats escomptés. ourtant, en janvier 1859, le scénario prévu fut assez bien respecté. Le jour de l'an, à la réception du corps iplomatique, Louis Napoléon s'adressa à l'ambassadeur d'Autriche en des termes peu équivoques, qui allaient aire le tour des chancelleries : « Je regrette que nos relations avec votre Gouvernement ne soient plus aussi onnes que par le passé; mais je vous prie de dire à l'Empereur que mes sentiments à son égard ne sont pas hangés. « e 26 du même mois, on célébrait le mariage de Napoléon Jérôme et de Clotilde. Le 4 février, une brochure intitulée Napoléon III et l'Italie, rédigée par son cabinet, était mise en circulation. L'affaire, cependant, ne parvenait pas à démarrer. Le 7 février, le Corps législatif, à l'ouverture de sa session, ne dissimula pas ses réticences à la perspective d'une guerre en Italie. ès lors, Louis Napoléon était d'autant plus enclin à gagner du temps que la désapprobation d'une grande artie de l'opinion s'accompagnait de la difficulté à trouver un bon prétexte pour déclencher les hostilités. Songea-t-il sérieusement qu'il pourrait arriver à ses fins en provoquant un congrès? ans ce cas, pour avoir quelque chance d'y obtenir gain de cause, il aurait fallu persuader l'Autriche de la réalité de ses intentions belliqueuses. Mais il lui était difficile de démontrer sa résolution alors qu'il devait simultanément donner des gages de pacifisme à son opinion intérieure. Bref, c'était la quadrature du cercle. Dès la fin de janvier, à son cousin qui, lui, n'en pouvait plus d'impatience et ne dissimulait pas son embarras, il avait conseillé le calme: « Dans tous les cas, il faut du repos aujourd'hui pour quelque temps, car la question est très mal emmanchée et l'opinion publique en Europe se monte toujours davantage contre moi et surtout contre toi, car l'on croit que nous voulons la guerre. « Si le Piémont a l'air de chercher une mauvaise querelle, si de mon côté j'ai l'air d'approuver sa conduite dans son désir de la guerre, l'opinion publique en France comme en Europe m'abandonne et je risque d'avoir toute l'Europe sur les bras. « Du coup, au discours du trône, le parti de la paix reçut une belle satisfaction: « L'état de l'Italie et sa situation anormale [...] inquiètent justement la diplomatie [...]. Ce n'est pas un motif suffisant de croire à la guerre [...]. La paix, je l'espère, ne sera pas troublée. « Qu'il le crût ou qu'il tentât une habile manoeuvre, Louis Napoléon joua dès lors la carte du congrès. Le principe fut proposé par la Russie. A deux reprises, dans la deuxième quinzaine de mars, Louis Napoléon tenta d'expliquer la situation à son turbulent cousin et de justifier son attitude : « La Russie a fait la proposition du Congrès pour être utile à la France et au Piémont. Le résultat doit être d'isoler l'Autriche. « Pour diviser mes ennemis et me concilier la neutralité d'une partie de l'Europe, il me faut témoigner hautement de ma modération et de mon désir de conciliation... On ne peut pas m'en vouloir de chercher à désunir toute l'Europe coalisée contre moi. « Fort heureusement pour lui, l'intransigeance de Vienne va permettre de dénouer la situation. Au moment où

« intérieure etles ambitions desapolitique extérieure, ila couru lerisque desoustraire àson crédit lemérite de l'oeuvre immense qu'ilallait accomplir. La présence françaiseàRome résume leproblème auquelilétait confronté.

Pourl'emporter àParis, ilavait dû, dans laVille éternelle, fairelecontraire deceàquoi ilcroyait etcéder àtoutes lesexigences papales.Mais Rome, toutcompte fait,n'était pasunboulet, bienqu'on aitlongtemps crulecontraire.

C'étaitaussiungage entre lesmains deLouis Napoléon, gagequifaisait deluiun partenaire obligépourtouslesprotagonistes.

En faisant débarquer sestroupes àCivitavecchia, en1849, LouisNapoléon s'étaitacquis dessuffrages enFrance : il avait aussi, etsurtout, gagnéledroit des'asseoir àla table durèglement desaffaires italiennes. Ce règlement ilva lepréparer lentement, patiemment.

Attendantl'occasion propice.Quand,ennovembre 1855, il reçoit Victor-Emmanuel etCavour, ilne découvre pasencore sonjeu. Pourtant l'Italieestaucoeur deses préoccupations, ettoute sapensée vavers elle. En septembre 1857,ilpresse letsar demenacer l'Autriche etd'obtenir laneutralité prussienne pourpouvoir attaquer, unjour, enItalie.

C'estdirequ'il neperd pasdevue sonobjectif, malgrélesapparences.

Apparences trompeuses, quinesont pasloindeluicoûter fortcher etqui vont compliquer lesdonnées psychologiques d'un dossier déjàpassablement embrouillé. Le 14janvier 1858,unattentat fomenté etperpétré parquatre conjurés italiensmanque detuer lecouple impérial enroute pourunereprésentation exceptionnelle àl'Opéra.

Lestrois bombes lancéessurlecortège font huit morts etprès decent cinquante blessés.Eugénie etLouis Napoléon sontindemnes, maisl'affaire suscite une émotion considérable. La motivation desterroristes étaitd'unsimplisme déconcertant :tuer l'empereur, c'étaitàcoup sûrfavoriser le rétablissement delaRépublique, quinemanquerait pas,elle,d'intervenir enItalie. Voilà Louis Napoléon bienembarrassé.

Passonssurlesentiment d'amertume, voirederage, quepeut lui inspirer unetelle tentative...

venantd'uncamp pourlequel ila déjà prisbien desrisques.

Tantlesmorts du14 janvier queleurs assassins sontpolitiquement encombrants:comment justifieruneintervention enfaveur de gens quis'en sont prisàvotre vieetqui suscitent laréprobation générale?Lacause italienne apris uncoup dans l'aile, etl'affaire paraîtmalenclenchée. Dans l'immédiat, commeilfaut bien faire quelque chose,LouisNapoléon laisseorganiser toutundispositif répressif, audemeurant aveugle,quidonne dumoins àpenser auxhonnêtes gensqu'on n'entend passe laisser faire.Asa tête, legénéral Espinasse, jusqu'enjuin,faitl'affaire.

Maissurlefond, comment s'ensortir? Paradoxalement, c'estd'Orsini lui-même, lechef desconjurés, quevavenir lasolution.

A-t-ilcompris son erreur? A-t-ilétéinformé deladétermination deLouis Napoléon etde lanécessité del'aider? Pietri,lepréfet de police, bonapartiste degauche, a-t-iljouélerôle d'entremetteur qu'onluiaprêté? Toujours est-ilque,dujour au lendemain, Orsini,quivoulait exterminer LouisNapoléon, enfait, subitement etpubliquement, lesuprême espoir del'Italie etl'arbitre desacause. Il adresse àl'empereur, coupsurcoup, deuxlettres queJules Favre, sonavocat, varendre publiques, avec,à coup sûr,l'assentiment officiel: « J'adjure VotreMajesté, écrit-il,derendre àl'Italie l'indépendance quesesenfants ontperdue en1849 parla faute même desFrançais.

Qu'elleserappelle que,tantque l'Italie nesera pasindépendante, latranquillité de l'Europe etcelle devotre Majesté neseront qu'une chimère.

» Ou encore: « Prince, lesracines devotre pouvoir tiennent àune souche révolutionnaire; soyezassez fortpour assurer l'indépendance etlaliberté, ellesvous rendront invulnérable.

» Ou enfin: « Les sentiments deVotre Majesté pourl'Italie nesont paspour moiunmince réconfort aumoment demourir.

» Quel retournement! Nonseulement lacible devient porte-drapeau, maisvoilàl'assassin transformé enmartyr! La logique seraitmaintenant degracier Orsini,aprèsl'inévitable sentencedemort dutribunal.

LouisNapoléon aussi bienqu'Eugénie sontfavorables àcette idée...

Maisilsse heurtent àune hostilité générale.

Trop,c'est trop.

Orsini meurtdoncle13 mars.

Maisila atteint sonbut, pardes voies biendifférentes decelles qu'il imaginait. L'heure estmaintenant auxpréparatifs.

Cavour,PremierministredeVictor-Emmanuel, acompris quela situation étaitmûre.

Lesallées etvenues d'intermédiaires semultiplient entreTurinetParis, horsdescircuits officiels, dumoins ducôté français. Le 21juillet 1858, alieu àPlombières l'entrevuedécisiveentreCavour etLouis Napoléon.

Celui-ciestencure dans lesVosges ;Cavour s'yrend dans leplus parfait incognito.. »

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