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eurodevise.

Publié le 27/10/2013

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eurodevise. n.f., créance en monnaie convertible détenue par un non-résident, placée dans un établissement bancaire et utilisée hors du pays d'émission de ladite monnaie. Les eurodollars par exemple, qui représentent les deux tiers du montant total des eurodevises (pétrodollars non compris), sont des avoirs en monnaie scripturale et ne revêtent jamais la forme de billets. Gérés en dehors des États-Unis, ils perdent toutefois leur nature d'eurodollars s'ils sont utilisés pour des règlements aux États-Unis ; à l'inverse, les dollars inscrits dans un compte ouvert dans des banques américaines au nom de résidents ou de non-résidents américains peuvent devenir des eurodollars s'ils sont utilisés pour des règlements extérieurs et déposés, puis gérés, par des banques situées hors des États-Unis. Le marché des eurodevises est international : la réglementation des différents pays ne peut porter que sur le contrôle de l'accès de leurs résidents au marché, mais non sur le marché lui-même ; les taux d'intérêt se déterminent indépendamment des taux d'intérêt nationaux en dépit des liens souvent étroits entre les uns et les autres. Ce marché est enfin un marché de « gros «, les transactions portant sur un million de dollars au moins et provenant des États, des banques commerciales ou des firmes multinationales. Le marché des eurodevises a pris naissance à la fin des années cinquante et s'est développé, depuis, à une vitesse prodigieuse : le volume net (déduction faite des opérations interbancaires) des eurodevises, estimé à 37 milliards de dollars en 1969, avait atteint près de 500 milliards en 1980 et 7 100 milliards en 1994. Dans les années soixante, les transactions n'étaient localisées que sur quelques places européennes, Londres notamment, et ne portaient que sur le dollar. Depuis, les mouvements portent également sur d'autres devises (deutschemark, yen, franc suisse...) et se sont étendus à des places financières non européennes. Aussi le terme d'eurodevises est-il contestable. Les pétrodollars désignent la part très importante du « surplus pétrolier « des pays de l'OPEP qui est venue gonfler les eurodevises, particulièrement entre les chocs pétroliers de 1973 et 1985. À partir des années quatre-vingt-dix, et notamment avec la seconde guerre du Golfe et les besoins de financement induits, les pays du MoyenOrient, excédentaires en moyens de paiement, ont commencé à connaître des difficultés financières, à l'image de l'Arabie Saoudite. S'il n'y a aucune différence fondamentale dans l'utilisation, par les banques ou les emprunteurs, des eurodevises ou des pétrodollars, ceux-ci posent cependant des problèmes sérieux. D'une part, ils doublent presque la masse des capitaux flottants qui échappent au contrôle des banques centrales et qui, se déplaçant d'une place financière à l'autre au gré de la spéculation, risquent à tout moment de mettre en péril l'équilibre déjà mal assuré du système monétaire international ; d'autre part, leur insertion dans les économies occidentales n'est pas sans dangers : investissements dans certains secteurs « stratégiques «, fortes variations tenant aux fluctuations des revenus pétroliers. Les eurocrédits sont des concours bancaires en eurodevises, y compris les pétrodollars, dont la durée peut atteindre sept ans ou même quinze ans. Ces concours vont de 1 million à plus de 3 milliards de dollars et sont généralement consentis aux gouvernements en difficulté passagère. L'expansion des eurodevises a facilité la création de puissants marchés internationaux monétaires et financiers qui ont contribué à l'expansion économique d'ensemble, l'expansion européenne notamment ; elle a permis de financer les énormes déficits des balances des paiements des pays importateurs de pétrole. Ses inconvénients sont cependant loin d'avoir été négligeables : elle a mis en échec des politiques nationales restrictives de crédit, alimentant par là l'inflation mondiale ; elle a renforcé, en dehors des États-Unis, le rôle du dollar. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats pétrodollars

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