Devoir de Philosophie

Filippo Juvara

Publié le 10/04/2015

Extrait du document

Considérée comme le chef-d'oeuvre de l'architecte messinais Filippo Juvara, la basilique de Superga est commandée par Victor Amédée II comme monument destiné à célébrer la victorieuse résistance à l'assaut français de 1706. Cet ouvrage, réalisé entre 1717 et 1731, révèle la vaste et profonde culture de Juvara basée sur la connaissance des Antiques, des modèles de la Renaissance et de ses contemporains européens. Les citations y sont nombreuses: le Panthéon, le projet de Michel-Ange pour Saint-Pierre, l'église Sainte-Agnès de Borromini, l'architecture de Palladio, les grands ensembles conventuels de la fin du XVIIe siècle au nord des Alpes. Sur le bâtiment, à plan central, se dresse un haut tambour convexe avec de grandes baies et une coupole importante flanquée de deux tours latérales. Un avant-corps imposant et profond fait saillie sur la façade rythmée par un ordre colossal de parastates figurant aussi dans les ailes latérales qui relient l'église au monastère. Une balustrade couronne l'avant-corps, la rotonde centrale et les ailes. Tous ces éléments sont associés et agencés en vertu de solutions originales, surtout dans les rapports proportionnels: le corps proprement dit de l'église n'est pas plus haut que le tambour de la coupole, dont le diamètre est équivalent à la profondeur de l'avant-corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers 1729, Filippo Juvara est chargé par Victor Amédée II de Savoie de construire à Stupinigi, dans les environs de Turin, un bâtiment destiné à accueillir la cour à l'occasion de battues de chasse. Edifiée sur un des noeuds routiers d'accès à Turin, le petit palais doit représenter et célébrer le pouvoir royal obtenu depuis peu par les Savoie, à la suite du Traité d'Utrecht. L'architecte prévoit un plan en forme de croix de saint André. A la croisée des bras, il dessine un vaste salon en forme d'ellipse, coeur du projet, avec de grandes fenêtres qui révèlent sa sensibilité et son attention aux effets de lumière. Les deux bras antérieurs se prolongent en deux longues ailes, destinées aux appartements, aux locaux de service, aux écuries, qui délimitent une vaste cour ouverte de forme octogonale. Le toit du palais porte une grande statue de cerf en guise de trophée de chasse symbolique. A Stupinigi, Juvara crée de surprenants effets théâtraux, en instaurant un rapport intime et harmonieux entre architecture et milieu naturel environnant. Il se charge aussi des décorations et des meubles, réalisés par les meilleurs peintres et ébénistes opérant dans le Piémont, dans le but de donner un caractère homogène à son ouvrage. Le palais reflète le goût des résidences royales européennes du XVIIIe siècle, surtout dans la succession des pièces, comme la salle de jeu, le cabinet des glaces, la salle des architectures, le cabinet chinois. Les travaux, momentanément suspendus en 1731, sont repris et agrandis par des architectes locaux, après le départ de Juvara pour Madrid, où il est appelé pour réaliser le Palais Royal.

 

 

 

 

 

 

Liens utiles