Franche-Comté (littér.)

Franche-Comté (littér.). Trait d'union entre la Bourgogne et la Suisse, la Franche-Comté n'en a pas moins joui, à certaines époques, d'une véritable indépendance littéraire. En témoigne, au début du xiiie s., le Roman de Guillaume de Dote, qui évoque les splendeurs de Frédéric Barberousse. Mais ni de la cour de Mahaut d'Artois, à Salins, ni de celle de Jeanne de Bourgogne, à Gray, ne naissent d'œuvres littéraires importantes. Au xvie s., Jean-Édouard du Monin (1559-1586), de Gy, se révèle un poète hermétique, au contraire de Ferry Julyot, auteur des Élégies de la belle fille lamentant sa virginité perdue, tandis qu'avec Pierre Mathieu (1563-1621) apparaît le premier dramaturge. Après la conquête de 1674, la Franche-Comté ne se distinguera plus, littérairement, de la France, si ce n'est en quelques œuvres patoisantes, comme les Noëls de Pierre Pergaud un des meilleurs peintres de la vie rurale {De Goupil à Margot, 1910 ; la Guerre des boutons, 1912). Elle a aussi donné à Marcel Aymé le cadre de ses premiers romans (Brûlebois, 1927 ; la Jument verte, 1933), et a fourni à Bernard Clavel la matière de son cycle sur la vie ouvrière et rurale au XVIIe s. (les Colonnes du ciel, 1976-1980).