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Freycinet, Charles de

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Freycinet, Charles de (1828-1923), homme politique français, qui commença sa carrière sous le patronage politique de Gambetta et fut à plusieurs reprises président du Conseil sous la IIIe République.

2   DANS LE SILLAGE DE GAMBETTA

Né à Foix (Ariège), dans une famille protestante qui avait compté un amiral et un explorateur, Charles Louis de Saulces de Freycinet, ancien élève de l’École polytechnique et ingénieur au corps des Mines, était chef de l’exploitation de la Compagnie des chemins de fer du Midi lors de la chute du second Empire.

Nommé préfet du Tarn-et-Garonne puis délégué personnel de Gambetta, ministre de la Guerre au sein du gouvernement de la Défense nationale, il joua un rôle déterminant dans l’organisation de la défense française pendant la guerre franco-allemande de 1870. Élu sénateur de la Seine en 1876, mandat qu’il devait conserver jusqu’en 1920, il siégea dans les rangs des républicains modérés mais sans exclusive à l’égard des radicaux. Servi par une personnalité conciliante et un remarquable sens de l’éloquence, il fut ministre des Travaux publics dans les cabinets Dufaure (1877) et Waddington (1879). Durant cette période, il mit en vigueur le plan Freycinet, vaste projet d’équipement visant à moderniser le pays et à désenclaver les régions mal desservies, par le développement du chemin de fer et des canaux.

3   DE NOMBREUX MINISTÈRES

Appelé à la présidence du Conseil par Jules Grévy, fonction qu’il cumula avec les Affaires étrangères (1879-1880), il appuya la politique de laïcisation défendue par son ministre de l’Instruction publique, Jules Ferry. De nouveau président du Conseil après la chute de Gambetta, de janvier à juillet 1882, il obtint avec Ferry que soit consacré le principe de l’obligation scolaire.

Ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Brisson (avril-décembre 1885), il conserva ce portefeuille après avoir retrouvé la présidence du Conseil (janvier-décembre 1886). Durant cette période, il nomma au ministère de la Guerre le populaire général Boulanger, et mena une politique teintée d’anticléricalisme (interdiction aux congrégations d’être présentes dans l’enseignement primaire), tout en faisant voter la loi frappant d’exil les membres des familles ayant régné sur la France et en jetant les bases de l’alliance avec la Russie.

Candidat malheureux à la présidence de la République contre Sadi Carnot en 1887, ministre de la Guerre dans les cabinets Floquet et Tirard (1889-1890), premier civil à détenir ce portefeuille, il fit porter le service militaire à trois ans, créa l’état-major général et modernisa l’équipement militaire en faisant adopter par l’armée le fusil Lebel et le canon de 75. De nouveau président du Conseil tout en gardant le portefeuille de la Guerre (mars 1890-février 1892), il solda les séquelles de la crise boulangiste.

Éloigné du pouvoir pour avoir été accusé d’étouffer le scandale de Panamá, il retrouva le ministère de la Guerre dans le cabinet Dupuy où, soucieux de défendre l’honneur de l’armée, il se montra ardemment antidreyfusard. Président de la Commission des forces armées au Sénat, il fut encore ministre d’État dans le cabinet Briand (1915-1916).

Élu à l’Académie française en 1891, il écrivit un ouvrage sur la Guerre en province de 1870 à 1871 (1872) ainsi que des Souvenirs (1912).

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