génération.

génération. n.f. 1. BIOLOGIE : production d'un nouvel individu auquel le matériel génétique parental est transmis. Une génération a pour origine une cellule unique : un oeuf ou zygote diploïde (deux lots parentaux de chromosomes) ; une spore haploïde (un seul lot), née de la méiose ; ou encore une spore produite sans fécondation ni méiose, dans le cas de la multiplication végétative. Chez les végétaux et de nombreux protistes, il y a alternance des générations haploïde et diploïde. 2. SCIENCES SOCIALES : au sens courant, ensemble des individus issus directement de quelqu'un et, par extension, ensemble des individus ayant approximativement le même âge. L'imprécision du terme de génération - qui peut servir indifféremment à constater la place occupée dans une généalogie familiale ou à affirmer la communauté d'expérience, de sensibilité et de pensée susceptible de réunir les individus du fait de leur relation de contemporanéité historique - participe au succès que connaît, depuis la Seconde Guerre mondiale, la notion de conflit de générations en tant qu'instrument de compréhension du comportement social déviant et, notamment, de certaines crises du système éducatif occidental. Cette imprécision du mot permet en effet de mettre en équivalence les problèmes infrafamiliaux - les conflits entre parents et enfants - et certains problèmes sociaux comme la délinquance juvénile ou la toxicomanie, et de faire disparaître leur dimension sociale en assignant à ces problèmes une cause unique et « naturelle « : la différence d'âge et l'incompréhension qu'elle entraîne nécessairement entre « jeunes « et « vieux «. Dans une perspective sociologique, cette importance nouvelle accordée par les sociétés occidentales développées aux différences de génération s'explique prioritairement par la réduction de la sensibilité aux différences sociales, due à la fois à la prospérité économique et à la diffusion d'un idéal démocratique, et par l'effet d'homogénéisation du comportement social des membres d'une même classe d'âge qu'a entraîné le développement de l'école. Ces différents facteurs ont contribué tant à la reconnaissance d'une « culture adolescente « qu'à l'apparition de mouvements de revendication d'une identité de « génération « : mouvements hippie, punk, beur, etc. Parallèlement, la mise en place par les gouvernements démocratiques de politiques sociales de la « jeunesse « et de la « vieillesse « (partagée aujourd'hui entre le troisième et le quatrième âge) contribue à la prise de conscience des problèmes liés aux rapports entre générations et sensibilise à la « ségrégation des âges « qui menacerait potentiellement les sociétés industrielles. On doit cependant garder à l'esprit que l'âge reste une catégorie sociale (tout le monde n'est pas « jeune « ou « vieux « au même âge) et résister à l'abus de langage qui réunit sous prétexte de génération des univers sociaux différents, voire opposés (jeunesse ouvrière et jeunesse étudiante, par exemple).