Goebbels, Joseph

Ministre du Reich chargé de la propagande né à Rheydt, mort à Berlin (1897-1945). Fils d'un contremaître de famille catholique; étudiant-boursier de l'association catholique Albertus-Magnus à Bonn, Fribourg, Wurtzbourg, Munich, Cologne, Francfort, Berlin et Heidelberg, docteur en philosophie, avec une thèse dirigée par Gundolf; entré dans le Parti national-socialiste (1922); rédacteur du journal Völkische Freiheit à Wuppertal (1924), édition des Lettres nationales-socialistes avec Gregor Strasser (1925); gauleiter de Berlin (1926), fondateur du joiirnal Der Angriff (1927), membre du Reichstag (1928), ministre du Reich pour la Propagande, président de la Chambre de culture (1933); plénipotentiaire général pour la guerre totale (1944). Intellectuel déraciné, après la perte de la foi catholique. C'est de Hitler qu'il reçut sa nouvelle conception du monde, restreinte et dogmatique; après l'arrestation de Hitler en 1924, amené par Strasser au national-socialisme révolutionnaire lié à l'URSS — il l'exprima dans les Lettres nationales-socialistes — il fut attiré à nouveau par Hitler en 1925. Celui-ci ayant plus d'ascendant que Strasser, Goebbels déjoua plus tard sans ménagements la tentative de conspiration de Schleicher et Strasser (1932). Courageux et de repartie prompte, le docteur (un des rares universitaires parmi les vieux camarades du Parti) sut alors conquérir une bonne partie du Berlin rouge à la cause de Hitler. Révolutionnaire-né — sorte de Saint-Just allemand — critique de la morale bourgeoise, des auteurs non conformistes et des juifs, il étouffa la liberté spirituelle dans son ressort au profit de l'orthodoxie national-socialiste. Ennemi décidé de G:5ring, Goebbels exerça une influence funeste sur Hitler, en disciple à la foi inébranlable et comme propagandiste sans scrupule de sa personne et de sa politique, avec une perfection incomparable et souvent admirée. Cela explique sans doute qu'il se suicida avec son maître.