Imprimerie (Découverte de l')

Depuis le VIe siècle, les Chinois savaient graver des planchettes de bois avec lesquelles ils reportaient à l'encre, sur un support de tissu ou de papier, des figures et des caractères. Cette technique apparaît en Europe au plus tard au XIIe siècle, mais appliquée d'abord à des figures sans texte. A la fin du XIVe siècle, on grave sur la planche des textes courts encore (bois « Protat «, vers 1380) ; au milieu du XVe siècle, les graveurs sont assez habiles pour tailler dans le bois toute une page écrite. Depuis le XIe siècle, les Chinois avaient imaginé de graver des caractères sur des petits morceaux de bois qu'ils assemblaient ensuite. Mais les lettres européennes sont trop petites et fragiles pour être ainsi travaillées, encore que l'on attribue leur usage à Laurens Janszoon, de Harlem, entre 1425 et 1440, peut-être pour des textes en gros corps. On utilise aussi, au début du XVe siècle, des plaques métalliques sur lesquelles la page était taillée avec des poinçons gravés. C'est de là que partit Jean Gutenberg, installé à Strasbourg, et dont nous savons qu'en 1436 il utilisait des planches métallographiq-ues et faisait travailler à la mise au point d'une presse à bras. C'est vers 1440 qu'il commença sans doute à utiliser les caractères mobiles. Le moule à main destiné à les fondre fut sans doute créé par Pierre Schoeffer, son associé à partir de 1452. La célèbre Bible de Gutenberg, ou « Bible à 42 lignes «, fut imprimée vers 1455. Le procédé se diffusa avec une prodigieuse rapidité. On estime qu'avant 1500, 30 000 à 35 000 titres avaient été imprimés, formant un tirage total de quinze à vingt millions d'exemplaires.