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Jacquerie (La)

Publié le 25/06/2012

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Au milieu du XIVe siècle, les campagnes du Nord de la France étaient dans une détresse absolue. Les bandes armées enrôlées par les rois d'Angleterre et de France vivaient sur le pays, sans que les seigneurs intervinssent pour protéger leurs manants. Au contraire, ils pressuraient les paysans plus que jamais, et les contraignaient à payer leur rançon quand les Anglais les avaient pris. Le roi Jean le Bon était prisonnier depuis la bataille de Poitiers* (1356), et le royaume était déchiré par la guerre civile.

Le 28 mai 1358, des paysans du Beauvaisis s'armèrent et tuèrent quelques hommes d'armes qui les avaient exaspérés par leurs pillages. Aussitôt d'autres troupes se formèrent, et les Jacques, c'est-à-dire les paysans, se donnèrent un chef, Guillaume Karle, puis attaquèrent les châteaux, qu'ils brûlèrent. Le Beauvaisis, le Sud de la Picardie, une partie de la Champagne furent touchés : quatorze départements actuels au total. Les paysans brûlèrent et pillèrent, mais nous ne connaissons qu'une trentaine de meurtres qui puissent leur être attribués avec précision.

Les Jacques eurent l'appui de quelques villes, Senlis, Beauvais et même Paris : un détachement parisien pilla avec eux le château d'Ermenonville, et ils attaquèrent ensemble le marché fortifié de Meaux, où trois cents nobles dames avaient trouvé asile pendant les troubles ; mais ils furent repoussés, et Meaux, qui leur avait fait bon accueil, fut à son tour pillée et brûlée.

Contre les Jacques, les nobles picards firent appel à Charles le Mauvais, roi de Navarre. Celui-ci, avec un millier d'hommes d'armes, dispersa l'armée des Jacques, le 10 juin

1358. Alors commença le massacre des vilains, avec des raffinements de cruauté. Les chroniqueurs rapportent qu'en quinze jours vingt mille paysans furent tués, « sans faire distinction de coupables, et non coupables, de bons et de mauvais... plus cruellement et plus inhumainement que onques ne firent les Vandales ni les Sarrasins «.

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