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Jardin des Hespérides, Don Quichotte, Carmen, corrida et flamenco, âpreté de la Meseta aride, luxuriance des huertas, le Cid, les Maures et la Reconquista, l'Inquisition, l'or du Nouveau Monde, Guernica.

Publié le 27/10/2013

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Jardin des Hespérides, Don Quichotte, Carmen, corrida et flamenco, âpreté de la Meseta aride, luxuriance des huertas, le Cid, les Maures et la Reconquista, l'Inquisition, l'or du Nouveau Monde, Guernica... Lumière, passion, violence... l'Espagne exalte l'imaginaire. Mais de l'Espagne traditionnelle, figée sous la longue dictature de Franco, et du sein d'une vieille monarchie a surgi une jeune démocratie, membre de l'Union européenne. Riche de ses innovations culturelles et respectueuse de l'autonomie régionale, elle doit encore surmonter ses difficultés politiques et économiques. L'Espagne, en espagnol España. occupe les quatre cinquièmes de la péninsule Ibérique, auxquels s'ajoutent les archipels des Baléares et des Canaries ainsi que les enclaves de Ceuta et de Melilla, au Maroc. La monarchie y a été rétablie en 1975 à la suite de la mort du général Franco et, en 1978, le pays s'est doté d'une Constitution démocratique. Le roi est le chef de l'État, mais ses pouvoirs sont très faibles. Le chef de l'exécutif est le Premier ministre, dont le gouvernement reçoit l'investiture du Congrès (Assemblée nationale), l'autre chambre étant le Sénat ; les deux Assemblées réunies forment les Cortès. Les dix-sept régions sont des communautés autonomes qui peuvent approfondir éventuellement leur spécificité institutionnelle et culturelle par rapport à la Castille : c'est net en Catalogne. Mais ce système, fédéral dans les faits, n'a pas réussi à résoudre la question posée au Pays basque, dont les indépendantistes de l'ETA recourent au terrorisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baléares Canaries Ceuta Ibérique (péninsule) Melilla Rusadir Géographie Les conditions naturelles La péninsule Ibérique est un petit socle continental coincé entre l'Europe et l'Afrique. Soulevé, fracturé et basculé vers l'ouest, ce socle cristallin a donné naissance aux paysages de l'Espagne intérieure, ceux de la Meseta, hauts plateaux et larges bassins, séparés par des sierras soulevées en blocs, et drainés par de longs fleuves vers le versant atlantique. Le bassin du Duero au nord, occupé par la Vieille-Castille et le León, est séparé par les sierras centrales est-ouest (Guadarrama, Gredos, Cuenca) des bassins du Tage et du Guadiana où s'étendent Manche, Nouvelle-Castille et Estrémadure. Ce môle central est entouré de bassins sédimentaires et de chaînes plissées qui forment les périphéries vers le nord, l'est et le sud. Au nord-est, le bassin de l'Èbre est encadré par les monts Ibériques et la chaîne pyrénéenne, qui se poursuit vers l'ouest sur le littoral atlantique par les monts Cantabriques ; il est fermé vers la Méditerranée par les cordillères catalanes. Au sud, la sierra Morena domine le fossé du Guadalquivir, qui précède les chaînes Bétiques déployées de Gibraltar au cap de la Nao et culminant à 3 478 m au Mulhacén, dans la sierra Nevada : elles se poursuivent en mer par l'archipel baléare. Cette disposition confère à l'Espagne une altitude moyenne élevée, des paysages plans très développés dans l'intérieur, et des plaines littorales souvent étroites et dominées par des sierras escarpées. Sa situation en latitude (entre 36 o et 44 o de latitude nord) en fait un pays de transition entre l'Europe et l'Afrique au plan du climat et de la végétation. Ses deux façades maritimes s'opposent nettement. Le nord-ouest atlantique est plus humide et plus frais (Saint-Sébastien : 1 334 mm de pluie par an, 13,7 o C de température moyenne annuelle) ; c'est le domaine de la forêt d'arbres à feuilles caduques et des prairies naturelles humides, des rivières régulières et bien alimentées. La façade méditerranéenne est d'autant plus chaude et plus sèche qu'on va vers le sud (Almería : 18,3 o C de température moyenne annuelle et 219 mm de pluie) ; c'est le domaine des arbres à feuilles persistantes, des garrigues et des maquis dégradés, des rivières irrégulières (ramblas) et des plantes subtropicales (canne à sucre et coton en Andalousie). Seuls les massifs sont toujours bien arrosés ; ils servent de châteaux d'eau à l'Espagne, dont la moitié sud peut subir de redoutables sécheresses. La compacité de la péninsule et les sierras littorales font obstacle à la pénétration des influences maritimes, entraînant sécheresse et fortes variations de température dans l'intérieur : Madrid, à 655 m d'altitude, ne reçoit que 425 mm de pluie par an et connaît « neuf mois d'hiver, trois mois d'enfer « (température moyenne de janvier : 4,8 o C ; de juillet : 24,9 o C). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bétiques (chaînes) Cantabriques (monts) Èbre Guadalquivir Guadalupe (sierra de) Guadarrama (sierra de) Ibérique (péninsule) Manche (la) meseta Morena (sierra) Nevada (sierra) Pyrénées Tage Les livres spéléologie - gouffre du Taillon, page 4866, volume 9 Espagne - Cuenca, ville de la communauté autonome de Castille-la-Manche, page 1711, volume 3 Espagne - une huerta, vaste jardin irrigué, page 1712, volume 3 Espagne - paysage d'Andalousie, page 1712, volume 3 Les aspects humains Le peuplement actuel de l'Espagne s'est mis en place dans ses grandes lignes avec la Reconquête chrétienne : habitats dispersés de l'Espagne atlantique, petits villages de la moitié nord, gros villages de la côte méditerranéenne, agglomérations rurales de petits paysans et de journaliers associées à de grands domaines dispersés (haciendas, cortijos) de la moitié sud. L'Espagne est restée en Europe un pays relativement peu peuplé, car la croissance de la population a été ralentie par un bilan naturel longtemps limité par une mortalité élevée et par des migrations importantes vers les pays de l'ancien empire colonial (Amérique latine et centrale) et vers l'Amérique du Nord, puis vers l'Europe après la guerre civile pour des raisons politiques et économiques. Aujourd'hui, près de 2,5 millions d'Espagnols vivent encore à l'étranger. La croissance récente, soutenue par une forte natalité et accélérée par la fin des émigrations, ralentit, car le comportement démographique espagnol se rapproche, avec la fin tardive de la transition démographique, de celui de l'Europe. Encore jeune (plus de 40 % de moins de 30 ans), la population espagnole est appelée à vieillir. Pour une densité moyenne faible en Europe, cette population est très inégalement répartie : plus périphérique qu'intérieure, plus urbaine que rurale. Le premier fait est ancien, le second récent ; l'un a été renforcé, l'autre a été créé par les mutations économiques qui ont bouleversé l'Espagne depuis quarante ans : fort exode rural vers les villes, migrations de l'intérieur vers les périphéries, des régions du sud vers celles du nord. Les grands pôles d'attraction ont été Madrid au centre, Barcelone, Valence et le Pays basque sur les littoraux nord et est. La population urbaine (communes de plus de 10 000 habitants) est ainsi passée de la moitié du total en 1940 à plus des trois quarts aujourd'hui. Les difficultés économiques récentes ont provoqué l'arrêt de ces mouvements et même le retour d'émigrés vers leurs régions de départ, ce qui a donné lieu à une certaine égalisation de la dynamique démographique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Barcelone basque d'Espagne (Pays) espagnol Madrid - Géographie Valence Les livres Espagne - vue aérienne de Madrid, page 1713, volume 3 Espagne - une ruelle de Séville, page 1713, volume 3 Espagne - La Alberca, page 1713, volume 3 Espagne - Casarès, page 1713, volume 3 Europe - habitations troglodytiques en Espagne, page 1801, volume 4 La vie économique L'Espagne s'est progressivement hissée parmi les dix premières puissances économiques mondiales ; elle le doit au développement rapide de son produit intérieur et à la transformation des structures de son économie et de sa société : alors que l'agriculture employait 46 % de la population active en 1955, elle en emploie désormais moins de 10 %, contre environ 30 % à l'industrie et 60 % au tertiaire. Ce profond changement, amorcé sous le régime franquiste, s'est appuyé sur l'intégration du pays dans l'économie européenne et mondiale, et s'est achevé avec l'entrée dans le Marché commun. Il a été favorisé par la politique économique, par les capitaux et la technologie venus de l'étranger, par les devises des touristes en Espagne et des Espagnols émigrés en Europe. Le réseau des communications terrestres a été amélioré, mais le chemin de fer reste handicapé par un écartement des rails différent de la norme européenne. L'agriculture. Les terres cultivées représentent moins de la moitié de la surface du pays, le reste étant occupé par des landes et des forêts souvent dégradées. L'agriculture espagnole a longtemps maintenu des archaïsmes : un grand nombre de petites exploitations sans moyens financiers et un petit nombre de grands domaines extensifs, une faible mécanisation, peu d'investissements et beaucoup de salariés temporaires, les journaliers. La réforme agraire est d'actualité depuis le XIXe siècle. La crise de l'économie traditionnelle a fait apparaître des formes modernes d'agriculture : exploitations familiales dans le nord de la Péninsule, domaines capitalistes dans le sud, petites exploitations intensives irriguées sur le littoral méditerranéen. Dans l'Espagne sèche, de grands programmes hydrauliques ont étendu les périmètres irrigués, qui couvrent aujourd'hui un quart des terres cultivées. Les cultures méditerranéennes dominent la production agricole : céréales sur les plateaux de la Meseta (VieilleCastille), vignobles de la Manche et de la Rioja, oliviers d'Andalousie, fruits et légumes (agrumes, tomates, poivrons) de la côte méditerranéenne. Les îles Canaries y ajoutent les produits tropicaux (bananes). L'Espagne est déficitaire en viande et en produits laitiers, car l'élevage bovin n'est important que dans les provinces pyrénéennes et atlantiques, et l'élevage du mouton reste extensif. Cette faiblesse est en partie compensée par la pêche espagnole, qui est la première d'Europe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Andalousie Canaries Castille-León Manche (la) Rioja (la) L'industrie. Elle a été le moteur principal du décollage économique. Les ressources minières ne sont pas négligeables : fer, plomb, pyrites de fer et de cuivre, mercure. Le charbon est aussi présent, mais la moitié de l'énergie est fournie par le pétrole importé, qui grève la balance commerciale. Certaines industries de base (sidérurgie, chimie) existaient déjà au Pays basque, dans les Asturies et en Catalogne. La sidérurgie s'est modernisée et rapprochée des ports (Avilés, près de Gijón ; Sagunto, près de Valence), mais la crise de l'acier impose des restructurations. La chimie, d'abord liée au textile (Catalogne) et aux engrais, est avec la pétrochimie désormais liée aux centres de raffinage du pétrole (Tarragone, Puertollano, Huelva, Algésiras). Les biens d'équipement sont surtout représentés par le matériel de transport : l'Espagne est devenue un grand constructeur de navires (Bilbao, El Ferrol, Cadix), et une industrie nationale du matériel ferroviaire, des tracteurs et des camions s'est rapidement développée. Des industries modernes ont été implantées par les firmes multinationales européennes ou américaines : ainsi sont apparues des industries de l'automobile, de l'électroménager, de l'électronique. C'est l'automobile qui a connu le plus de succès, et l'Espagne est le cinquième producteur mondial de voitures particulières (sociétés italiennes et françaises pour le marché national, sociétés américaines pour le Marché commun). Les industries traditionnelles du textile (base de l'industrialisation de la Catalogne au XIXe siècle) et de la chaussure (province d'Alicante) se sont longtemps appuyées sur de faibles coûts de main-d'oeuvre et sur un marché protégé par des barrières douanières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alicante Asturies basque d'Espagne (Pays) Bilbao Cadix Catalogne Huelva Sagunto Tarragone Le tourisme. C'est à partir de 1950 que les touristes des pays européens voisins (France, GrandeBretagne, Allemagne en premier lieu) se sont déversés sur l'Espagne. L'automobile, puis l'avion et les voyages organisés ont été les moyens d'accéder aux côtes méridionales, où la promotion immobilière créait d'importants équipements d'accueil. La Costa Brava en Catalogne, la Costa Blanca d'Alicante, la Costa del Sol en Andalousie, les Baléares et les Canaries sont devenues des territoires organisés par et pour le tourisme international. Mais les économies et les sociétés locales ont été souvent ruinées par cette irruption et certains sites sont gâchés par la densité des constructions et de la fréquentation estivale : l'Espagne est un des premiers pays à avoir connu le tourisme « de masse «. En dépassant les 60 millions en 1994, le nombre des entrées a doublé depuis 1975, et l'Espagne se place au quatrième rang mondial dans ce secteur. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alicante Andalousie Baléares Canaries Catalogne Costa Brava Costa del Sol Un bilan contrasté. La crise industrielle générale a provoqué d'importantes difficultés dans la nouvelle économie espagnole : inflation, chômage, déficit de la balance commerciale, les exportations de produits agricoles, d'automobiles et de chaussures ne pouvant compenser les importations de pétrole et de biens d'équipement. La balance de base est cependant rééquilibrée par le tourisme, l'argent des émigrés, et les capitaux étrangers qui s'investissent dans un pays dont le rythme de croissance économique a été pendant les années quatre-vingt le premier de l'Europe des Douze. Mais l'Espagne est un pays qui manque encore de grands groupes industriels privés. La monnaie a présenté des signes de faiblesse dans les années quatre-vingt-dix. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Espagne - Benidorm, entre Valence et Alicante, page 1714, volume 3 Espagne - les mines de pyrites et de cuivre du río Tinto, page 1715, volume 3 Espagne - cimenterie de Bacaícoa, page 1715, volume 3 Espagne - Usine textile de Castellbell y Villar, page 1715, volume 3 Espagne - le port de Bilbao, page 1715, volume 3 Espagne - Marbella, page 1716, volume 3 L'organisation de l'espace Le déséquilibre spatial entre l'intérieur et la périphérie est toujours d'actualité. Madrid, capitale politique et économique, est devenue une agglomération géante au milieu du quasi-désert castillan où quelques villes satellites commencent à bénéficier d'activités décentralisées. Les régions littorales sont toujours plus peuplées et plus actives, qu'elles le doivent à l'industrie, à l'agriculture irriguée ou au tourisme international. Les autres grands foyers urbains, Barcelone, Bilbao, Valence, dessinent avec Madrid un quadrilatère qui délimite la partie la plus développée du pays, d'ailleurs la plus proche de l'Europe. Le nord-ouest atlantique des Asturies et de la Galice souffre d'un certain isolement et du vieillissement de ses activités industrielles. Dans la moitié sud, seuls la côte méditerranéenne et le littoral de l'Andalousie font preuve de dynamisme démographique et économique. Le regroupement des provinces en communautés autonomes à base historique a décentralisé certaines initiatives, mais créé de fortes inégalités économiques et démographiques entre ces communautés. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Andalousie Asturies Barcelone Bilbao Castille-la-Manche Castille-León Galice Madrid Valence Les livres Andalousie, page 247, volume 1 Barcelone - le port, page 554, volume 1 Barcelone - le parc de la Plaza de España, page 554, volume 1 Madrid - la Plaza Mayor, page 2969, volume 6 Madrid - la Plaza de España, page 2969, volume 6 Madrid - le musée du Prado, page 2969, volume 6 Ségovie, page 4715, volume 9 Séville, page 4757, volume 9 Tolède, page 5212, volume 10 Zamora, page 5661, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Álava Albacete Albufera (lac d') Alcalá de Henares Alcántara Almadén Aragon Aranjuez Ávila basque (Pays) Bétiques (chaînes) Bilbao Biscaye Burgos Cáceres Cadix Canaries Cantabrie Cantabriques (monts) Carthagène Castellón de la Plana Castille-la-Manche Castille-León Cordoue Corogne (La) Estrémadure Galice Gascogne (golfe de) Grenade Guadalquivir Guadalupe (sierra de) Guadarrama (sierra de) Guipúzcoa Huelva Huesca Irún Jaén Jerez de la Frontera Las Palmas de Gran Canaria León León Lérida Logroño Majorque Málaga Mérida Minorque Morena (sierra) Murcie Navarre Nevada (sierra) Orense Oviedo Palos de la Frontera Pampelune Peñarroya-Pueblonuevo Puigcerdá Ronda Sabadell Saint-Jacques-de-Compostelle Saint-Sébastien Salamanque Santander Ségovie Seo de Urgel Séville Talavera de la Reina Tarragone Tarrasa Tartessos Teruel Tolède Tordesillas Úbeda Valence Valladolid Vigo Vitoria-Gasteiz Zaffarines (îles) Zamora Les médias Espagne - les communautés autonomes d'Espagne Histoire Ce sont les Ibères qui ont donné leur nom à la Péninsule. Ils forment le plus ancien groupe ethnique dont l'histoire fasse mention en Espagne ; probablement proches des Berbères, ils étaient venus d'Afrique et s'étaient infiltrés jusqu'aux Pyrénées. De 1500 à 500 avant J.C., de nombreux navigateurs méditerranéens, Phéniciens et Grecs surtout, fondèrent des colonies sur les côtes d'Ibérie. En même temps, les Celtes franchirent les Pyrénées et se mêlèrent aux Ibères. Vers 500 avant J.-C., les Carthaginois s'installèrent à leur tour. Pendant la première guerre punique (264-241 avant J.-C.), les Romains occupèrent le nord-est de la Péninsule. Leur triomphe, lors de la deuxième guerre punique (218-201 avant J.-C.), leur permit d'entreprendre la conquête de toute l'Ibérie, qui était devenue le siège d'un véritable empire continental carthaginois. Leur domination dura jusqu'en 409. Le pays, presque entièrement romanisé, connut alors la prospérité ; l'économie était fondée sur les mines (plomb, or, argent) et sur l'agriculture, notamment les céréales. Il fut christianisé au Ier siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Carthage Celtibères Ibères puniques (guerres) Rome - Histoire - Rome et l'Empire romain - L'expansion en Méditerranée La genèse du royaume En 409, l'Espagne fut envahie par les Vandales, qui s'installèrent dans le Sud. De 414 à 419, les Wisigoths s'emparèrent du nord et fondèrent un royaume qui adhérait à l'hérésie arienne et qui s'étendit peu à peu à toute la Péninsule. Il avait pour capitale Tolède, et, après la conversion du roi Récarède au catholicisme orthodoxe (589), l'assimilation des conquérants aux autochtones put commencer. Malgré la reconquête partielle du sud de la Péninsule par les Byzantins en 554, le royaume wisigoth fut le foyer d'une civilisation originale, où se fondaient éléments barbares et héritage romain, et qui est représentée par saint Isidore de Séville (560-636). Cependant, le royaume, déchiré par les rébellions des nobles, soumis à la tutelle de l'Église et ruiné par la disparition du commerce méditerranéen, s'affaiblit au VIIe siècle, offrant une proie facile aux nouveaux conquérants venus du sud. Les musulmans, maîtres de l'Afrique du Nord depuis la fin du VIIe siècle, débarquèrent en 711. En peu d'années, ils occupèrent presque toute la Péninsule, où seules les Asturies et quelques vallées pyrénéennes échappèrent à l'invasion, puis ils franchirent les Pyrénées. Ils ne furent arrêtés qu'à Poitiers, en 732, par Charles Martel. Charlemagne leur reprit la Catalogne et la Navarre au début du IXe siècle. Dès lors, l'Espagne se trouva partagée en deux : au sud, le royaume musulman (califat) de Cordoue, d'abord très prospère, puis, à partir du XI e siècle, divisé et affaibli ; au nord, une zone chrétienne d'où devait partir la Reconquête. Celle-ci fut dirigée par deux grandes familles, souvent rivales, celle de Castille, issue du royaume des Asturies - bientôt rebaptisé León -, et celle d'Aragon, qui s'était unie à la Catalogne, tandis que le petit royaume de Navarre était bientôt mis hors du jeu. Le Cid, héros de la Reconquête, fut l'un des principaux artisans de la puissance castillane ; il réussit à s'emparer de Valence en 1094. Au XIIIe siècle, devant la nouvelle menace venue des Almohades, réformateurs musulmans qui avaient remplacé les Almoravides en 1147 et vaincu les chrétiens à Alarcos en 1195, le pape Innocent III prépara une véritable croisade, qui aboutit, le 16 juillet 1212, à la victoire de Las Navas de Tolosa : la puissance almohade était défaite. Ferdinand III de Castille et Jacques Ier d'Aragon étendirent alors leur pouvoir jusqu'au sud de l'Espagne. À la mort du second, en 1276, les musulmans ne possédaient plus que le royaume de Grenade. En 1469, le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon permit l'unification de l'Espagne, bien que les deux royaumes eussent gardé leurs institutions spécifiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats 'Abbadides Alarcos Almohades arabe (monde) - Histoire - Le démantèlement de l'Empire arabe (monde) - Histoire - Les conquêtes arabes arabe (monde) - Histoire - Les envahisseurs successifs Aragon Aragon - Histoire Asturies Byzance - Histoire - L'Empire universel (395-717) - Le siècle de Justinien Castille Catalogne Catalogne - Histoire Cordoue Ferdinand Grenade (royaume de) Innocent - Innocent III Isidore de Séville islam - Religion - L'expansion de l'islam - Le temps des conquêtes Navarre Navarre - Histoire Reconquista Tolède Valence Valence - Histoire Vandales Wisigoths Les livres Espagne - l'Espagne vers 1100, page 1716, volume 3 Espagne - un épisode de la Reconquête, page 1717, volume 3 Suprématie et déclin En 1492, quelques mois avant la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, Isabelle et Ferdinand, les Rois Catholiques, achevèrent la Reconquête en occupant Grenade, puis ils annexèrent la Navarre (1515). Mais, tout en faisant la grandeur de leur pays, ils imposèrent leur fanatisme religieux : proscription des juifs, persécution des Maures, création, en 1477, de la Nouvelle Inquisition contre les hérétiques. Cependant, l'Espagne, que devaient bientôt venir enrichir ses possessions d'outre-mer, comptait déjà parmi les plus grandes puissances d'Europe. Un mariage allait lui assurer la suprématie : Jeanne, fille des Rois Catholiques, épousa Philippe le Beau, héritier des Habsbourg, qui étaient les maîtres du Saint Empire romain germanique, des Pays-Bas et de l'Autriche. Charles, fils de Jeanne la Folle et de Philippe le Beau, devint en 1516, sous le nom de Charles Ier , roi d'Espagne ; il possédait ainsi Naples, la Sicile, la Sardaigne et un immense empire colonial. D'autre part, en 1519, il fut élu empereur du Saint Empire, sous le nom de Charles Quint. Charles Quint était ainsi le plus puissant souverain d'Europe. L'Espagne, maîtresse de la plus grande partie de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale, était une puissance mondiale. La colonisation de l'Amérique entraîna un afflux de métaux précieux, une stimulation des affaires, mais aussi une inflation qui devait asphyxier les industries espagnoles et, dès le XVII e siècle, entraîner le déclin du royaume. Roi d'Espagne, Charles Quint affermit aussi l'autorité royale contre les prétentions de la noblesse et brisa la révolte des communes espagnoles en lutte pour la sauvegarde de leurs privilèges. Empereur d'Allemagne, il tenta vainement d'écraser la Réforme. À l'extérieur, il tint en échec son rival, le roi de France François Ier . Las du pouvoir, il abdiqua en 1556, partagea ses États et se retira dans un monastère. Le fils de Charles Quint, Philippe II, hérita seulement de la couronne d'Espagne, avec ses colonies américaines, ainsi que des Pays-Bas et de l'Italie. Il remporta contre les Turcs la bataille navale de Lépante (1571) et s'empara du Portugal (1580). Partout ailleurs sa politique, dominée par une lutte implacable contre la Réforme qui fit de l'Espagne le champion du catholicisme en Europe, se solda par des échecs : la flotte qu'il envoya contre l'Angleterre, l'Invincible Armada, fut vaincue, puis dispersée par la tempête (1588) ; les Pays-Bas s'insurgèrent contre l'absolutisme royal, si contraire à la tradition bourguignonne ; la France (où il était intervenu activement pendant les guerres de Religion), pacifiée par Henri IV, lui arracha une paix honorable (1598). À l'intérieur, son règne fut marqué par l'épanouissement de la civilisation castillane et par une centralisation poussée à l'extrême. Mais il laissait un royaume dont l'économie se détériorait, malgré l'importance de ses revenus coloniaux. Le déclin économique de l'Espagne se confirma sous les règnes de ses successeurs, qui correspondirent cependant au Siècle d'or des arts et des lettres. Les provinces se révoltèrent contre l'ordre castillan. Le Portugal se souleva en 1640, et son indépendance lui fut reconnue en 1668. Lors des traités de Westphalie, qui mirent fin à la guerre de Trente Ans en 1648, l'Espagne dut reconnaître l'indépendance de la partie septentrionale des Pays-Bas (Provinces-Unies). Au traité des Pyrénées en 1659, elle céda à la France le Roussillon et l'Artois ; puis, au cours des guerres contre Louis XIV, elle perdit encore une partie de la Flandre et la Franche-Comté par la paix de Nimègue (1678). Anglais et Hollandais concurrencèrent victorieusement le commerce espagnol sur les mers, et la détresse financière de l'État, liée à la stagnation économique, empêcha désormais l'Espagne de jouer un rôle majeur en Europe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - ARAGON Alphonse - ASTURIES, LÉON, CASTILLE Amérique Amérique - Histoire Amérique centrale - Histoire Amérique du Sud - Histoire - De la découverte à l'organisation des empires coloniaux armada Artois Carlos (don) Castille Cateau-Cambrésis (traités du) Charles - EMPIRE D'OCCIDENT et SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint Charles - ESPAGNE - Charles II de Habsbourg Colomb Christophe comuneros (révolte des) conquistador découverte du monde - L'âge des Grandes Découvertes Dévolution (guerre de) Élisabeth - ESPAGNE - Élisabeth de France Élisabeth - ESPAGNE - Élisabeth de France Ferdinand Flandre Franche-Comté Grenade Grenade (royaume de) Inquisition Isabelle - CASTILLE et ESPAGNE - Isabelle Ire la Catholique Italie - Histoire - Des seigneuries à la domination étrangère Jeanne - CASTILLE - Jeanne la Folle Lépante marranes mudéjar Nimègue Nimègue - Les traités de Nimègue Pays-Bas - Histoire - Les Provinces-Unies de 1579 à 1795 Philippe - ESPAGNE - Philippe II Philippe - ESPAGNE - Philippe III Philippe - ESPAGNE - Philippe IV Portugal - Histoire - Le Portugal des découvertes Pyrénées (traité ou paix des) Reconquista Réforme Roussillon Roussillon - La domination espagnole (XIVe-XVIe siècle) Trente Ans (guerre de) Westphalie Westphalie - Les traités de Westphalie Yuste (monastère de) Les livres Philippe II d'Espagne, page 3852, volume 7 Espagne - Espagnols battant de l'or, page 1717, volume 3 Espagne - les possessions espagnoles en Europe sous le règne de Philippe II, page 1717, volume 3 Espagne - le pape Paul III ratifiant la création de la Compagnie de Jésus, page 1717, volume 3 L'Espagne des Bourbons À l'extinction de la branche espagnole des Habsbourg, la guerre de la Succession d'Espagne (1701-1714) entraîna de nouvelles pertes. Les Anglais s'emparèrent de Gibraltar en 1704. Le candidat de Louis XIV, son petit-fils Philippe V, fut reconnu roi d'Espagne ; il conserva les colonies d'outre-mer, mais les possessions européennes passèrent à l'Autriche. Le déclin, à l'intérieur comme à l'extérieur, se poursuivit pendant tout le XVIIIe siècle, malgré une expérience de despotisme éclairé, sous la conduite du cardinal Alberoni, et une réorganisation profonde de l'administration, des finances et de la fiscalité. En 1793, l'Espagne prit part à la guerre contre la Convention ; mais elle signa la paix dès 1795 et devint dès lors l'instrument de la France. La destruction de la flotte espagnole à Trafalgar (1805), coupant les derniers liens entre l'Espagne et ses colonies, ouvrit la voie à l'indépendance de ces dernières. En 1808, Napoléon obtint de Godoy, Premier ministre de Charles IV, l'autorisation de faire passer en Espagne les troupes qui devaient combattre le Portugal, allié des Anglais. Un mouvement d'opposition chassa Godoy et contraignit Charles IV à abdiquer en faveur de son fils Ferdinand VII. Napoléon obtint l'abdication de Charles et de Ferdinand, puis nomma son frère Joseph Bonaparte roi d'Espagne. Aussitôt le peuple espagnol se souleva : la guerre d'Indépendance, héroïque et cruelle, dirigée par la junte de Cadix, a été immortalisée par les tableaux de Goya. Une Constitution libérale fut rédigée en 1812, mais Ferdinand VII, rétabli en 1814, la rejeta malgré ses promesses. Insuffisamment développée politiquement, socialement, économiquement, souffrant de conditions géographiques souvent défavorables, l'Espagne, déchirée par des conflits intérieurs, ne joua plus qu'un rôle mineur dans la politique internationale. Ses grandes colonies d'Amérique, insurgées, lui échappèrent les unes après les autres vers 1826. Une guerre contre les États-Unis, en 1898, lui fit perdre les Philippines, Guam, Porto Rico et Cuba. En 1899, elle vendit à l'Allemagne ses dernières possessions dans le Pacifique. Il ne lui resta plus que ses colonies africaines, dont Ceuta et Melilla sont aujourd'hui les vestiges. La restauration de Ferdinand VII était une contre-révolution. La résurrection de l'absolutisme au lendemain de la guerre d'Indépendance, dans un pays pénétré d'idées libérales, provoqua de graves mécontentements. En 1820, une insurrection entraîna le rétablissement de la Constitution de 1812. Mais le roi fit appel à la Sainte-Alliance, qui chargea la France de lui prêter main-forte. Ferdinand VII reprit l'exercice du pouvoir absolu et mena une politique de terreur contre les libéraux. À sa mort, en 1833, l'Espagne fut de nouveau déchirée par une guerre civile ; celle-ci avait pour enjeu la possession du trône, mais elle se doubla de conflits politiques et sociaux. Don Carlos, frère de Ferdinand, disputa le trône à sa nièce, la jeune Isabelle II. Soutenu par les carlistes, monarchistes absolutistes et traditionalistes, il tint tête pendant six ans aux partisans d'Isabelle et de la régente, la reine mère Marie-Christine. Celle-ci l'emporta et promulgua une Constitution libérale. Mais, en 1840, un coup d'État dirigé par un militaire l'obligea à s'éloigner, alors qu'elle tentait de rétablir l'absolutisme. Le règne d'Isabelle II fut dès lors marqué par une succession de coups d'État et d'insurrections, de scandales financiers et d'intrigues impliquant des favoris. En 1868, la reine fut déchue de son trône et contrainte à l'exil. Le général Serrano fut nommé régent, et une Constitution libérale fut votée par les Cortès. Alors commencèrent, en vue de trouver un souverain, de délicates négociations, au cours desquelles la candidature d'un cousin du roi de Bavière fut l'un des prétextes du conflit francoallemand de 1870. C'est finalement Amédée de Savoie qui fut choisi ; mais, privé d'appui, il abdiqua dès 1873. La République fut alors proclamée ; mais, en l'absence d'un gouvernement stable, un pronunciamiento restaura la dynastie des Bourbons en la personne du fils d'Isabelle II, Alphonse XII. La seconde guerre carliste, qui avait repris en 1872, échoua en 1876. Sous le règne d'Alphonse XII (1874-1885), l'Espagne évolua vers un régime semi-parlementaire, qui, dans un pays pratiquement sans classes moyennes, ne tarda pas à sombrer dans les intrigues. L'Espagne semblait condamnée à osciller entre la tyrannie et l'anarchie. Son histoire apparaissait comme une succession d'épreuves de force entre des masses extrêmement pauvres et une aristocratie qui ne voulait rien abandonner de son pouvoir économique et politique. Sous le règne d'Alphonse XIII (1885/ 1931), les difficultés économiques s'accrurent encore, bien que, pendant la Première Guerre mondiale, l'Espagne fût restée neutre, et l'instabilité gouvernementale aggrava les tensions politiques et sociales. Le retard industriel, technique, agricole était en effet considérable par rapport au reste de l'Europe. En outre, les premières manifestations d'un mouvement ouvrier, surtout anarchiste, se firent jour en même temps qu'un début d'industrialisation, notamment au Pays basque. En 1923, le général Primo de Rivera établit, avec l'approbation du roi, une dictature de type fasciste. Il gouverna jusqu'en 1929, en s'efforçant d'assainir les finances, de créer une grande industrie, d'améliorer les communications, mais aussi en interdisant la grève, en réprimant l'opposition et en établissant la censure. Il assura la pénétration espagnole au Maroc. Mais, devant l'opposition croissante à son régime, le roi Alphonse XIII lui demanda de se retirer. Deux ans plus tard, en 1931, les partis républicains triomphèrent aux élections municipales, dans les grandes villes. Le roi quitta le pays ; la République fut proclamée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alberoni Giulio Alcalá Zamora y Torres Niceto Alphonse - ESPAGNE - Alphonse XII Alphonse - ESPAGNE - Alphonse XIII Amédée de Savoie Ferdinand-Marie Amérique du Sud - Histoire - L'indépendance et ses désillusions Bailén Bonaparte Bourbon Cabarrus (François, comte de) Cabrera Cadix Calvo Sotelo José Cánovas del Castillo Antonio carlisme Carlos (don) Castelar y Ripoll Emilio Charles - ESPAGNE - Charles II de Habsbourg Charles - ESPAGNE - Charles III de Bourbon Charles - ESPAGNE - Charles IV de Bourbon Cuba Cuba - Histoire Élisabeth - ESPAGNE - Élisabeth Farnèse Espagne (guerre de la Succession d') États-Unis - Histoire - De la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale Ferdinand Gibraltar Godoy Álvarez de Faria Manuel Guam hispano-américaine (guerre) Isabelle - CASTILLE et ESPAGNE - Isabelle II Marie-Christine - Marie-Christine de Bourbon Marie-Christine - Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine Philippe - ESPAGNE - Philippe V de Bourbon Philippines - Histoire - Une colonie espagnole Pi y Margall Francisco Porto Rico Primo de Rivera y Orbaneja Miguel Riego y Núñez (Rafael del) Succession (guerres de) Succession (guerres de) - La guerre de la Succession d'Espagne Trafalgar Victoria-Eugenia Les livres Espagne - prise de Burgos par les troupes du maréchal Soult, page 1718, volume 3 Espagne - exécution d'un anarchiste à Barcelone, à la fin du XIXe siècle, page 1719, volume 3 La guerre civile et la dictature de Franco Par suite des manifestations, parfois sanglantes, de l'anticléricalisme républicain, et face aux expropriations des latifundia du Sud, le fossé se creusa de plus en plus entre la droite, que soutenaient l'Église et l'armée, et la gauche, composée de socialistes, de communistes et d'anarcho-syndicalistes. En fait, les deux extrêmes, pour des raisons différentes, s'éloignèrent de la démocratie de type traditionnel. Un soulèvement de la gauche, dans les Asturies, échoua en 1934. Mais, en février 1936, le bloc des gauches, ou Front populaire (Frente popular), sortit vainqueur des élections générales. La gauche modérée forma le gouvernement, mais les incidents se multiplièrent. La rébellion des généraux de droite, en juillet, déclencha la guerre civile (voir Espagne [guerre civile d']). Malgré le surarmement des insurgés, que soutenaient l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, les républicains résistèrent près de trois ans. Mais l'abandon des démocraties, que favorisèrent les nouvelles menaces hitlériennes en Europe centrale, scella leur ruine. La victoire du général Franco, chef du Mouvement national, en mars 1939 fut suivie de sanglantes répressions. Soutenu par les carlistes et la Phalange, organisation fasciste, Franco devint chef de l'État (caudillo) et établit une dictature qui s'inspirait en partie du modèle mussolinien et où l'Église jouait un rôle considérable. Cependant, en 1940, il se contenta de proclamer un état de « non-belligérance « favorable aux puissances de l'Axe et d'envoyer la division Azul sur le front de l'Est, sans intervenir réellement dans la guerre, ce qui lui valut la relative bienveillance des Alliés. Exclue de la scène internationale en 1945, l'Espagne profita de la guerre froide pour rompre son isolement. En 1953, elle signa avec les États-Unis un traité d'assistance économique et militaire et, en 1955, devint membre de l'ONU. Au cours des années suivantes, elle s'efforça de s'intégrer à la communauté européenne, resserrant notamment ses liens avec la France tout en s'ouvrant aux échanges avec les pays socialistes. À l'intérieur, Franco prit rapidement ses distances à l'égard de la Phalange et chercha à consolider ses liens avec l'Église catholique (notamment avec les technocrates de l'Opus Dei) et les monarchistes. La Phalange n'en demeura pas moins le seul parti officiel, mais le régime tendit à s'appuyer surtout sur l'armée ainsi que sur les milieux traditionalistes et conservateurs, pour lesquels il représentait une garantie de stabilité. Il dut cependant faire face à une contestation croissante, qui s'exprima par des grèves ouvrières et des manifestations d'étudiants et d'intellectuels soutenues par une partie du clergé, ainsi qu'à des courants autonomistes (basques et catalans). Sur le plan économique, les années soixante furent caractérisées par le remarquable essor du tourisme, et par le développement de la production industrielle, qui, grâce à des capitaux principalement américains et suisses, doubla entre 1960 et 1966. Dès 1975, l'Espagne était devenue une nation industrielle moderne. Mais, en même temps, la population s'accroissait, l'agriculture stagnait et les transports demeuraient vétustes. Il s'ensuivit un malaise généralisé qui obligea le gouvernement à manifester une timide volonté de libéralisation : amnistie des délits politiques remontant à la guerre civile, léger assouplissement de la censure, promulgation de la loi organique constitutionnelle du 22 novembre 1966. Celle-ci remettait à un Conseil de régence le soin de choisir le nouveau chef de l'État, séparait nettement les pouvoirs du chef de l'État et ceux du chef du gouvernement, et élargissait les Cortès. Ces mesures ne rencontrèrent guère d'écho dans le pays. Le gouvernement qui semblait tiraillé entre militaires et technocrates ne continua pas moins à réprimer les communistes aussi bien que les autonomistes basques ou catalans avec une rigueur qui souleva la réprobation du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alcalá Zamora y Torres Niceto Asturies caudillo Espagne (guerre civile d') Franco Bahamonde Francisco Largo Caballero Francisco Martínez Barrio Diego Muñoz Grandes Agustín Opus Dei Phalange espagnole Les livres Espagne - manifestation après la victoire du front populaire, page 1719, volume 3 Espagne - proclamation de la République à Madrid, le 14 avril 1931, page 1719, volume 3 Espagne - le général Franco en visite dans les tranchées, page 1720, volume 3 La monarchie démocratique Le général Franco mourut le 20 novembre 1975. Conformément à une décision prise dès 1969, le trône revint au prince Juan Carlos de Bourbon, petit-fils d'Alphonse XIII. Désireux de sortir l'Espagne de ses archaïsmes, le monarque l'engagea presque aussitôt dans la voie de la démocratisation, avec son Premier ministre Adolfo Suárez : nouvelles mesures d'amnistie, référendum du 15 décembre 1976 réorganisant les Cortès sur la base du suffrage universel, reconnaissance légale des partis et des syndicats, élections législatives du 15 juin 1977 (les premières depuis quarante ans), mise en place de régimes d'autonomie provisoires dans les régions, adoption par référendum, en décembre 1978, d'une nouvelle Constitution, suivie d'élections législatives anticipées en février 1979. Ces élections assurèrent le succès de l'Union du centre démocratique (UCD), dont le leader, Adolfo Suárez, put demeurer au pouvoir. Cependant, le pays se trouvait aux prises avec de graves difficultés économiques (inflation, chômage) ainsi qu'avec la persistance du terrorisme basque de l'ETA et la menace d'un putsch militaire (tentative avortée en février 1981, lors de l'investiture de Leopoldo Calvo Sotelo, successeur d'Adolfo Suárez). Le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dont l'audience ne cessait de grandir depuis 1977, remporta la majorité absolue aux élections législatives anticipées d'octobre 1982, au détriment du parti communiste et de l'UCD ; un parti de droite, l'Alliance populaire, obtint près d'un tiers des sièges. Nouveau Premier ministre, le leader socialiste Felipe González fut reconduit dans ses fonctions en 1986, en 1989 et en 1993 (mais alors avec seulement une majorité relative). En peu d'années, un système de tendance fédérale a été mis en place : les Parlements des communautés autonomes ont été pour la première fois élus entre mars 1980 (Pays basque, Catalogne) et mai 1982. D'autre part, l'Espagne a adhéré à l'OTAN en 1982 et obtenu, en 1985, son admission dans la CEE, devenue effective le 1 er janvier 1986. En même temps, son économie a connu une expansion remarquable, même si les difficiles reconversions industrielles ont entraîné des problèmes sociaux et aggravé le chômage. L'Exposition universelle de Séville, commémorant le cinq centième anniversaire de la découverte de l'Amérique et de la fin de la Reconquête, tout autant que les jeux Olympiques de Barcelone, en 1992, ont consacré le rôle nouveau joué par l'Espagne, dont la démocratie, violemment secouée par une vague de scandales dans les années 1994-1995, se devait toutefois de trouver les voies du retour à la confiance. L'alternance a joué lors des élections de mars 1996, que le Parti populaire de centre droit a remportées à la majorité relative, José Maria Aznar devenant alors le Premier ministre d'une Espagne qui entend adhérer à la monnaie unique européenne dès 1999. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats basque d'Espagne (Pays) Catalogne Catalogne - Histoire ETA (Euskadi Ta Askatasuna, en français « le Pays basque et sa liberté «) González Márquez Felipe Juan Carlos Ier Séville Séville - Histoire socialisme - Les partis socialistes en Europe Suárez Adolfo Les livres socialisme - les électeurs socialistes espagnols célébrant la victoire de leur parti en octobre 1992, page 4815, volume 9 Espagne - cérémonie de passation des pouvoirs, page 1720, volume 3 Espagne - Juan Carlos de Bourbon prêtant serment devant les Cortès, page 1720, volume 3 Espagne - graffiti en faveur de militants de l'ETA à Bilbao, page 1721, volume 3 Complétez votre recherche en consultant : Les médias Espagne - souverains et chefs d'État Arts Beaux-arts L'art espagnol est mal connu en Europe : la tradition de l'histoire européenne de l'art ayant été forgée au XIXe siècle dans les pays germaniques - principalement à Vienne -, les historiens de cette école s'intéressèrent en priorité au monde germanique ou à l'Italie qui leur était proche. L'art espagnol fut abordé en fonction de catégories propres à ces pays ; il apparaissait alors comme un sous-produit des divers courants européens, et sa puissante originalité était occultée. L'importance des divisions régionales, créées par la géographie et exacerbées par les processus historiques, a contribué à la difficulté d'appréhension du phénomène artistique espagnol par les historiens étrangers : quoi de commun, en effet, entre l'art de la Catalogne et celui de la Galice ou de l'Andalousie ? Pourtant, la situation géographique exceptionnelle de la Péninsule et certains faits historiques ont contribué à faire de l'Espagne un lieu de multiples échanges culturels ; ceux-ci ont déterminé l'originalité d'un art qui a cristallisé les apports divers pénétrant par la Méditerranée ou l'Atlantique en une véritable synthèse créatrice. Les origines. Les plus anciennes manifestations artistiques de l'Espagne semblent être les peintures rupestres de la zone cantabrique (Altamira), puis les représentations humaines des abris du Levant méditerranéen (Teruel, Valence, Castellón). De l'époque néolithique restent de nombreux mégalithes en Catalogne, en Galice et en Andalousie. De l'âge de bronze, les Baléares conservent d'anciennes tours de défense (talaiots), des monuments funéraires en forme de quille renversée (navetas) et des mégalithes en forme de T (taulas). Des taureaux de bronze témoignent du culte d'origine orientale de ces animaux. Des thèmes artistiques égyptiens, mésopotamiens, helléniques pénétrèrent grâce aux Phéniciens et aux Carthaginois. Le plus bel ensemble laissé par la civilisation grecque est Emporion (actuelle Ampurias). L'art ibérique nous a aussi donné la célèbre Dame d'Elche découverte au début du XXe siècle, et les Celtes ont laissé des objets d'or et d'argent. De l'occupation romaine restent de magnifiques aqueducs (Ségovie, Tarragone, Mérida), des théâtres, des statues, des peintures murales et des mosaïques. Cette époque fut l'un des rares moments d'unité dans la Péninsule. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Altamira Elche Mérida pariétal (art) Ségovie Tarragone Teruel Isl?m et chrétienté. Durant la longue période qui s'étendit de 711 - date de l'arrivée des musulmans - à 1492 - étape finale de la Reconquête - alternèrent des phases d'affrontement et de coexistence pacifique, ce qui se répercuta sur les phénomènes artistiques. On a trop peu insisté sur l'importance de l'architecture militaire, d'une originalité et d'une qualité inégalées en Europe (tour de l'Or à Séville, enceinte fortifiée de Tolède). La rencontre entre l'Isl?m et l'Occident est au coeur de ce que l'historien Sánchez Albornoz appelait l'énigme historique de l'Espagne ; Manuel Gómez Moreno cherchait, au début du XXe siècle, l'essence de l'Espagne dans l'art mozarabe et dans ce creuset de multiples rencontres que fut la Castille. Les Mozarabes, chrétiens arabisés vivant sous domination musulmane, étaient nourris de la splendeur du califat de Cordoue, notamment de sa mosquée, construite en quatre étapes entre 784 et 1001 : ses dix-neuf nefs, ses arcatures polylobées bicolores reposant sur des modillons à copeaux et le mihr?b à arc outrepassé, mis en valeur par un encadrement rectangulaire ( alfiz) par lequel on accédait à une petite salle surmontée d'une coupole à nervures, ont toujours fasciné les visiteurs. Dans la région du León, où les Mozarabes se réfugièrent vers l'an mil, se trouvent les créations d'un art essentiellement monastique (San Miguel de Escalada, Santiago de Peñalba, San Miguel de Celanova), qui y transplanta des formes empruntées à l'art califal : coupoles nervées, arcs outrepassés, modillons à copeaux. De leurs ateliers sortirent les Beatus ( du nom d'un moine auteur de commentaires sur le texte de l'Apocalypse), manuscrits illustrés présentant sur fond de bandes de couleurs alternées des personnages vêtus d'habits aux vifs coloris. On en trouve l'influence dans des fresques romanes, et ils séduisirent également le jeune Picasso. L'art mozarabe et l'art musulman des premiers siècles de domination avaient supplanté l'art paléochrétien et l'art wisigothique dont la capitale avait été Tolède. Au XIe siècle, dans le petit royaume chrétien des Asturies, berceau de la Reconquête, s'élabora autour d'Oviedo un art original : le palais royal Santa María de Naranco (aujourd'hui disparu), avec ses grandes baies ajourées, ses colonnes torsadées et son iconostase, était plus proche de l'Orient que de l'Europe. La tradition paléochrétienne se prolongea en Catalogne (Tarrasa). L'art roman pénétra avec l'influence des moines de Cluny et du pèlerinage de Compostelle. On citera les églises de Tahull et le monastère de Ripoll en Catalogne, la cathédrale de Jaca, Saint-Isidore de León, Saint-Jacques-de-Compostelle. L'arrivée des cisterciens, au XII e siècle, avec l'implantation de leurs abbayes au type rigoureusement établi (Poblet, Santes Creus, Huerta, Veruela, etc.), marqua un autre temps fort de la pénétration de l'Europe chrétienne. L'influence française s'affirma dans l'architecture gothique, mais les Espagnols diminuèrent l'élan ascensionnel et privilégièrent le cimborio (sorte de tourlanterne située à la croisée du transept), souvent orné intérieurement de nervures étoilées (cathédrale de Burgos). Après l'éclatement des royaumes de Taifas et la venue des Almoravides, puis des Almohades, se forgea une nouvelle splendeur artistique dans le royaume nasride de Grenade. Dès la fin de l'époque romane avait commencé à s'affirmer l'art des mudéjars (musulmans en terre chrétienne, assujettis au paiement d'un tribut), expression de la cohabitation des chrétiens, des juifs et des musulmans. Cet art mudéjar a pu être qualifié de véritable art national de l'Espagne médiévale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alhambra Burgos Cordoue Giralda (la) Grenade Grenade (royaume de) mozarabe mudéjar Oviedo Poblet (Santa María de) Saint-Jacques-de-Compostelle Séville Tarrasa Tolède Les livres Alhambra, page 134, volume 1 Les temps modernes. Cette période fut marquée d'abord par l'influence flamande et germanique, renforcée par les goûts des souverains qui, à partir d'Isabelle la Catholique, commandèrent des oeuvres à des artistes flamands. Les relations avec l'Italie avaient toujours été intenses, mais l'engouement pour ce pays fut favorisé par des familles aristocratiques comme les Mendoza. Outre la fascination exercée par la Renaissance italienne, le goût pour l'italianisme représenta, à partir de 1492 et de la reconquête de Grenade, une sorte d'antidote à l'isl?m qui s'exprima par la construction du palais de Charles Quint en plein coeur de l'Alhambra ou d'une cathédrale à l'intérieur de la mosquée de Cordoue par Hernán Ruiz (également auteur d'un Couronnement chrétien pour la Giralda de Séville). Avec l'Escurial, Philippe II consacra la prépondérance de l'italianisme et du religieux. La sculpture polychrome, expression privilégiée de la religiosité du Siècle d'or, fut pratiquée par les plus grands artistes, Berruguete, Juní, Alonso Cano, Martínez Montañés, et survit encore dans les pasos de la semaine sainte. Une architecture originale, synthèse de classicisme et de tradition populaire, se créa dans le Madrid des Habsbourg tandis que s'épanouissait la grande peinture du Siècle d'or. Au siècle précédent, le Greco avait choisi Tolède pour s'y révéler comme un artiste à l'égal de ses maîtres vénitiens, même si son oeuvre eut peu de continuateurs en Espagne. Vélasquez s'affirma comme peintre courtisan. Zurbarán, peintre de la vie monastique, travailla aussi pour la cour. Ribalta, Ribera, Cano témoignent de la fascination exercée par l'Italie. De Séville, considérée comme une nouvelle Rome, allaient venir encore Murillo et Valdés Leal. La peinture espagnole de ce long Siècle d'or fut un temps fort de l'art européen et elle eut des prolongements en Amérique latine. Le nom de Churriguera évoque les excès du baroque ; cependant, il ne faut pas oublier la persistance d'un courant architectural d'une grande sobriété, dont le musée du Prado de Juan de Villanueva fut un aboutissement logique. Des ensembles baroques très harmonieux peuvent être admirés, encore intacts, en Andalousie. L'instauration des académies disciplina et réfréna la créativité espagnole en voulant la plier aux canons européens. Il fallut le génie d'un Goya pour y résister. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Berruguete Alonso Cano Alonso Churriguera Escurial (l') Goya (Francisco de Goya y Lucientes, dit Francisco de) Greco (Dhomínikos Theotokópoulos, dit en français le Greco, en espagnol el) Herrera Francisco, dit le Vieux Herrera Francisco, dit le Vieux - Herrera Francisco, dit le Jeune Madrid Martínez Montañés Juan Murillo Bartolomé Esteban Philippe - ESPAGNE - Philippe II Prado (musée national du) Ribalta Francisco Ribera (José de) Séville Tolède Tomé - Tomé Antonio Tomé - Tomé Narciso Valdés Leal (Juan de) Vélasquez Diego Zuloaga y Zabaleta Ignacio Zurbarán (Francisco de) Vers l'art contemporain. À la fin du XIXe siècle, l'Espagne imposa sa présence dans le panorama européen, surtout à travers la Catalogne. L'architecte Antonio Gaudí étonne par l'originalité de ses réalisations : le parc Güell, la Finca Güell (aujourd'hui Cátedra Gaudí), la casa Batlló, la casa Milá, la chapelle Güell, la Sagrada Familia, rêve inachevé d'une immense cathédrale du XXe siècle, sont les oeuvres d'un architecte-poète témoignant d'une exceptionnelle maîtrise des formes et des matériaux. Étaient également catalans Dalí, Miró et le sculpteur Julio Gónzalez, qui privilégia dans ses sculptures en métal le vide et le symbole jusqu'à frôler l'abstraction (Hommes-cactus). À la Residencia de Estudiantes à Madrid se forgea l'amitié entre Lorca, Dalí et Buñuel, si féconde pour le surréalisme. En ce qui concerne Picasso, on ne peut nier le rôle capital des années barcelonaises dans son évolution. La diaspora provoquée par la guerre civile éparpilla, surtout vers les États-Unis et l'Amérique latine, des artistes qui allaient répercuter leur style sur l'art international : l'architecte J.L. Sert (fondation Maeght à Saint-Paul-deVence), les peintres Moreno Villa, Ángeles Ortíz, Granell... Indifférents aux avantgardes européennes, certains artistes ont créé une oeuvre forte et originale : Solana, Alberto Sánchez. Vers les années cinquante, dominées encore par le franquisme, l'abstraction devint un moyen de révolte avec les groupes Dau al Set à Barcelone et El Paso à Madrid. Les années soixante ont été celles de la contestation d'Equipo Crónica. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Buñuel Luis Dalí Salvador Gaudí y Cornet Antonio González Julio Lorca Federico García Maeght (fondation) Manolo (Manuel Martínez Hugué, dit) Miró Joan Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Sagrada Familia Sert Josep Lluis Solana José Gutiérrez surréalisme - Le surréalisme en art Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Altamira Cano Alonso Escurial (l') Giralda (la) González Julio Goya (Francisco de Goya y Lucientes, dit Francisco de) Greco (Dhomínikos Theotokópoulos, dit en français le Greco, en espagnol el) Manolo (Manuel Martínez Hugué, dit) Martínez Montañés Juan Miró Joan mozarabe mudéjar Murillo Bartolomé Esteban Philippe - ESPAGNE - Philippe II Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Poblet (Santa María de) Ribalta Francisco Ribera (José de) Ségovie Sert Josep Lluis Séville Solana José Gutiérrez Teruel Tolède Valdés Leal (Juan de) Vélasquez Diego Zurbarán (Francisco de) Les livres Cordoue, page 1256, volume 3 Escurial (l'), page 1706, volume 3 Espagne - détail de la Marquise de la Solona, page 1710, volume 3 Espagne - Grenade, l'Alhambra (XIVe siècle), page 1721, volume 3 Espagne - façade occidentale de la cathédrale de Burgos, page 1722, volume 3 Espagne - maître-autel de l'église San Esteban, à Salamanque, page 1722, volume 3 Espagne - le Christ Pantocrator (1123), page 1723, volume 3 Espagne - Zurbarán, Portrait de sainte Casilde (1647), page 1723, volume 3 Espagne - Vélasquez, la Reddition de Breda, ou les Lances (1599-1600), page 1723, volume 3 Espagne - Le Greco, l'Annonciation (après 1587), page 1724, volume 3 Espagne - Goya, El Tres de Mayo (1814), page 1724, volume 3 Espagne - Pablo Picasso, la Vie (1903), page 1725, volume 3 Espagne - Joan Miró, Escargot, femme, fleur, étoile (1934), page 1725, volume 3 Espagne - Salvador Dalí, Six images de Lénine sur un piano (1931), page 1725, volume 3 Espagne - Antonio Saura, Constance dans son fauteuil (1967), page 1725, volume 3 Littérature La littérature espagnole, héritière de plusieurs cultures (musulmane, hébraïque, chrétienne) et vouée par l'histoire à l'universalité, n'a jamais cessé de s'interroger sur son identité propre. Peu d'oeuvres majeures échappent à cette déchirure. C'est ainsi que, au Moyen Âge, des littératures d'expressions différentes se superposèrent l'une à l'autre et même rivalisèrent. Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, le roi Alphonse X utilisa le castillan dans son Histoire de l'Espagne, et le galéico-portugais dans ses Cantiques de sainte Marie, tandis que la littérature catalane s'exprimait par la voix de Raymond Lulle. Mais la reconquête militaire et le développement du centralisme monarchique affirmèrent la prédominance du castillan. On doit au Moyen Âge trois oeuvres d'importance : les Milagros de Gonzalo de Berceo (XIIe siècle), le Livre du bon amour de Juan Ruiz (1343) et surtout le Poème du Cid (XIIe siècle), épopée en vers qui exalte la grandeur morale du héros et le sentiment national espagnol. Au XVIe siècle, les romanceros recueillirent les légendes de la Reconquête, centrées autour du Cid, et les enrichirent de l'apport moderne de la conquête de l'Amérique. Avec l'Amadis de Gaule (1508) de García Rodríguez de Montalvo, l'épopée bascula dans la prose ; fleurirent alors les romans de chevalerie. Le lyrisme s'imposa en poésie, d'inspiration mondaine avec Garcilaso de la Vega qui publia des Églogues , ou religieuse avec l'oeuvre de saint Jean de la Croix à laquelle répond la prose de sainte Thérèse d'Ávila. Enfin, la Célestine (1499), où se mêlent drame et narration, et le Lazarillo de Tormes (1554) préfigurent ce qu'allaient être comédie et roman picaresque au siècle suivant. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - ASTURIES, LÉON, CASTILLE - Alphonse X le Sage Amadis de Gaule Berceo (Gonzalo de) Cid (le) Garcilaso de la Vega Jean - Jean de la Croix Lulle Raymond Thérèse - Thérèse d'Ávila Le Siècle d'or. Avec ce qu'on nomme le « Siècle d'or « triompha l'esthétique baroque. La littérature espagnole inventa la Comedia et le roman moderne. Tandis que la poésie populaire se repliait sur des romanceros de plus en plus stéréotypés, Quevedo prônait une poésie intellectuelle, le conceptismo, et Góngora se livrait à des jeux de pure création verbale qui confinent à la parodie et à l'hermétisme. La comédie, très prisée du peuple, illustrait les problèmes moraux d'une société urbaine en évolution. Lope de Vega produisit une oeuvre abondante où prime l'action et dont le thème principal est l'amour. Calderón de la Barca destina au public populaire de courtes pièces allégoriques et construisit aussi une oeuvre aux exigences esthétiques et morales plus élevées : La vie est un songe (1633), l'Alcade de Zalamea (1636). Mais la littérature espagnole s'illustra surtout par le roman. D'abord avec le roman picaresque, qui narre les multiples et malheureuses aventures d'un personnage qui traverse tous les étages de la société au moment où les rôles sociaux sont de moins en moins fixés par la tradition : Guzmán de Alfarache (1599) de Mateo Alemán et El Buscón (1626) de Quevedo. Ensuite, avec Don Quichotte, Cervantès reprit la tradition du roman de chevalerie et la détourna en inventant un héros en porte-à-faux avec son époque. La création romanesque fit tomber les masques du monde par le double langage de l'imagination et de l'expérience personnelle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alemán Mateo Calderón de la Barca Pedro Cervantès (Miguel de) Don Quichotte de la Manche Góngora y Argote (Luis de) picaresque Quevedo y Villegas (Francisco Gómez de) romancero théâtre - Le XVIIe siècle : l'âge d'or espagnol et l'ère classique en France Vega Carpio (Félix Lope de) XVIIIe et XIXe siècles. Après le Siècle d'or, les auteurs se contentèrent de reproduire les modèles du passé, ou, en les édulcorant, ceux des Lumières (Benito Jerónimo Feijoo). Sur la scène régnèrent le drame larmoyant et la zarzuela (comédie alternant chant et déclamation) avec Ramón de la Cruz. De façon plus intéressante, Leandro de Moratín créa un théâtre qui se prit pour objet de réflexion : la Comedia nueva (1792). Le romantisme s'adapta mal en Espagne - José de Espronceda, influencé par Byron (El diablo mundo, 1840), n'eut guère que le délicat Gustavo Adolfo Bécquer pour disciple - ou sombra dans le costumbrismo et la glorification du passé mythique avec Ángel de Saavedra, duc de Rivas, ou le dramaturge Lorilla. Mariano José de Larra fit exception : il publia dans des revues des articles de moeurs d'un ton inédit où il s'attaquait aux tares de la société espagnole. Le roman, se rattachant à cette double filiation, se transforma en instrument de lutte politique : d'un côté, les conservateurs (Alarcón y Ariza, Pereda) ; de l'autre, les libéraux (Valera, Valdés). Plus progressiste encore, Benito Pérez Galdós fut le seul à avoir su affirmer sa propre vision avec originalité et variété (Miau, 1888 ; Nazarín, 1895). Citons également deux belles réussites naturalistes, avec Clarín (la Régente, 1885) et la romancière Pardo-Bazán (la Tribuna, 1882). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caballero (Cecilia Bohl von Faber, dite Fernán) Clarín (Leopoldo Garcia de Las Alas y Ureña, dit) Espronceda y Delgado (José de) Larra (Mariano José de) Vega (Ventura de La) Verdaguer i Santaló Jacint zarzuela La littérature contemporaine. À partir de 1898, dans une Espagne qui faisait son deuil de l'empire colonial et du passé, écrivains et intellectuels tentèrent de redéfinir l'hispanicité et d'envisager un avenir européen. José Ortega y Gasset, Eugenio d'Ors et Ramón Menéndez Pidal formulèrent les problèmes esthétiques de leur époque. Une nouvelle génération d'écrivains rompit avec l'académisme du siècle précédent. Sur scène, aux drames bourgeois de Jacinto Benavente s'opposaient les farces grotesques et provocatrices de Ramón María del Valle-Inclán (Comédies barbares, 1907-1922). Les romanciers se détournaient du réalisme : Pío Baroja privilégia l'action et la neutralité du point de vue (Zalacaïn l'aventurier, 1909) ; Miguel de Unamuno, philosophe et écrivain, exhiba la dimension métaphysique de l'homme (le Sentiment tragique de la vie, 1912 ; Trois Nouvelles exemplaires, 1920) ; Azorín, en une langue épurée, renouvela la technique narrative (Don Juan, 1922). Le poète Antonio Machado chanta les paysages d'Espagne (Campos de Castilla, 1912). Juan Ramón Jiménez domina son siècle : issu du modernisme, il tendit vers une poésie secrète, expression d'une quête spirituelle (Animal de fondo, 1947), ouvrant la voie à de jeunes poètes : Rafael Alberti, Pedro Salinas, Jorge Guillén, Vicente Aleixandre. Federico García Lorca, poète (El romancero gitano, 1928) et dramaturge (la Maison de Bernarda, 1936), clôtura de façon brillante et déchirante ce renouveau artistique qu'interrompit la guerre civile. Nombreux furent les écrivains contraints à l'exil (Francisco Ayala, Alberti, Ramón José Sender) ; le roman devint alors néo-réaliste avec Camilo José Cela (la Famille de Pascal Duarte, 1942 ; la Ruche, 1951) ou Sánchez Ferlosio (les Eaux du Jarama, 1956). Avec l'assouplissement du franquisme sont apparues des oeuvres novatrices par l'invention narrative et le souffle de liberté qui s'y déploient (Luis Martín Santos, les Demeures du silence, 1962 ; Fernando Arrabal, l'Architecte et l'empereur d'Assyrie, 1967). Le prix Nobel a couronné Vicente Aleixandre en 1977, et Cela en 1989. À partir des années quatre-vingt, confronté au succès des auteurs latinoaméricains et au renouveau des littératures régionales, la littérature espagnole cherche ses marques. Une reprise s'amorce avec de talentueux romanciers tels que Javier Mariá et Javier Tomes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alberti Rafael Aleixandre Vicente Arrabal Fernando Azorín (José Martínez Ruiz, dit) Baroja Pío Benavente Jacinto Cela (Camilo José Cela Trulock, dit Camilo José) Ganivet Ángel Gómez de la Serna Ramón Guillén Jorge Jiménez Juan Ramón Lorca Federico García Machado Antonio Ors y Rovira (Eugenio d') Ortega y Gasset José Salinas Pedro Sender Ramón José Unamuno y Jugo (Miguel de) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alarcón y Ariza (Pedro Antonio de) Alberti Rafael Aleixandre Vicente Alemán Mateo Arrabal Fernando Azorín (José Martínez Ruiz, dit) Baroja Pío Benavente Jacinto Calderón de la Barca Pedro Cela (Camilo José Cela Trulock, dit Camilo José) Cervantès (Miguel de) Clarín (Leopoldo Garcia de Las Alas y Ureña, dit) Don Quichotte de la Manche Encina (Juan del Fermoselle, dit Juan del) Espronceda y Delgado (José de) García Lorca Federico Garcilaso de la Vega Góngora y Argote (Luis de) Gonzalo de Berceo Gracián y Morales Baltasar Guillén Jorge Jean - Jean de la Croix Jiménez Juan Ramón Larra (Mariano José de) Lazarillo de Tormes Lulle Raymond Machado Antonio Ortega y Gasset José Pérez Galdós Benito picaresque Quevedo y Villegas (Francisco Gómez de) Rivas (Ángel de Saavedra, duc de) romancero Salinas Pedro Sender Ramón José Thérèse - Thérèse d'Ávila Unamuno y Jugo (Miguel de) Valdés (Juan de) Valle-Inclán (Ramón del Valle y Peña, dit Ramón María del) Vega Carpio (Félix Lope de) Les livres Espagne - Lope de Vega, page 1726, volume 3 Musique Au point de convergence d'influences diverses liées à l'histoire du pays, la musique espagnole a, au cours des siècles, assimilé les tendances grecque, romaine, hébraïque, mozarabe, française et italienne avant de se forger une identité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats mozarabe - Musique La musique « savante «. Au Moyen Âge, la tradition des trobares (troubadours) semble avoir été importante jusqu'à la compilation des Cantigas de Santa Maria dans la seconde moitié du XIIIe siècle par Alphonse X le Sage (1230-1284). Au XIVe siècle, le Libre Vermell, collection de chants et danses religieux interprétés par les pèlerins de Montserrat, montre une nette influence française. Au XVIe siècle, nombre de musiciens exercèrent leurs talents : Cristóbal de Morales (1500-1553), Pedro Guerrero et son frère Francisco (1528-1599), Tomás Luis de Victoria (1548-1611), les joueurs de vihuela Luis Milán et Luis de Narváez, le gambiste Diego Ortiz, les organistes Antonio de Cabezón et Luys Alberto. Pour la plupart, ces musiciens se consacrèrent à une poly phonie sacrée empreinte de mysticisme. Parallèlement, la musique profane donna lieu à de nombreux villancicos (virelais) et ensaladas (quolibets), réunis en cancioneros (chansonniers), dont bon nombre sont parvenus jusqu'à nous. L'influence italienne, au XVIIe siècle, donna progressivement naissance à une forme de théâtre lyrique grâce aux principaux dramaturges de l'époque : Felix Lope de Vega, Juan Luiz de Alarcón, Tirso de Molina, et surtout Pedro Calderón de la Barca, considéré comme le créateur de la zarzuela ( el Jardín de Falerina, 1648). Ce genre lyrique, qui se caractérise par une structure en deux actes dans lesquels se mêlent étroitement le parlé et le chant, étendit sa domination sur les scènes espagnoles jusqu'à ce que, à la moitié du XVIIIe siècle, Rámon de la Cruz (1731-1794) lui donnât un ton plus populaire et moins sévère. L'influence italienne se poursuivit au XVIIIe siècle avec la venue de Luigi Cherubini et de Domenico Scarlatti, qui fut le maître de Padre Antonio Soler, dont les sonates pour clavecin témoignent d'une invention remarquable et de l'émergence d'une école nationale. Au XIXe s iècle, Fernando Sor composa quelques opéras, mais fit surtout de la guitare l'instrument national espagnol. Juan Crisóstomo de Arriaga, le « Mozart basque «, violoniste virtuose, écrivit quelques quatuors et oeuvres symphoniques. À la fin du XIXe siècle, Felipe Pedrell favorisa l'émergence d'un courant national que développèrent ses élèves et disciples, Isaac Albeniz, Enrique Granados et Manuel de Falla, ainsi que Joaquín Rodrigo (Concerto d'Aranjuez). Dans la seconde moitié du XX e siècle, la création d'un studio électronique a permis aux compositeurs Luis de Pablo, Cristóbal Halffter, J.M. Encinar, entre autres, de poursuivre leurs recherches. L'Espagne est également la patrie de plusieurs virtuoses (le pianiste Ricardo Viñes, le violoncelliste Pablo Casals, le guitariste Andrès Segovia, tous très liés à la France), ainsi que le creuset d'une école vocale dont les représentants sont Placido Domingo, José Carreras, Teresa Berganza, Montserrat Caballé, Victoria de Los Angeles... et la Malibran. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - ASTURIES, LÉON, CASTILLE - Alphonse X le Sage Berganza Teresa Caballé Montserrat Cabezón (Antonio de) Calderón de la Barca Pedro Carreras José Casals Pablo Domingo Plácido Falla (Manuel de) Granados y Campiña Enrique Guerrero Francisco Halffter Cristóbal Los Angeles (Victoria López, dite Victoria de) Malibran (María de la Felicidad García, dite María) Morales (Cristóbal de) Narváez (Luis de) Ortiz Diego Pablo (Luis de) Pedrell Felipe Rodrigo Joaquín Ruiz de Alarcón y Mendoza Juan Segovia Andrés Soler y Ramos Antonio Sor Fernando Tirso de Molina (frère Gabriel Téllez, dit) Turina Joaquín Valls Francisco Vega Carpio (Félix Lope de) Victoria (Tomás Luis de) vihuela villancico Viñes Ricardo zarzuela Le folklore. Le folklore musical espagnol est sans doute le folklore européen qui a le plus rayonné hors de son pays natal, parce qu'il a su imprégner puissamment la musique savante et intégrer les influences celte, arabe, italienne qui ont façonné la culture ibérique. De plus, la liaison intime entre musique et danse, des « furies « andalouses à l'austérité castillane, donne au fandango (Pays basque), à la séguedille (Castille), au flamenco (Andalousie), à la muineira (Galice) ou à la ronda (Catalogne, Estrémadure), une portée émotionnelle qui dépasse le cadre des traditions régionales pourtant très marquées. Si la guitare est l'instrument dominant, une place prépondérante est offerte aux percussions, alliées à la danse : tambourin et castagnettes notamment. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats danse - Danses profanes fandango flamenco guitare sardane séguedille Les livres ethnomusicologie - procession religieuse en Espagne, accompagnée par un orchestre, page 1776, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Berganza Teresa Caballé Montserrat Cabezón (Antonio de) Casals Pablo Domingo Plácido Falla (Manuel de) flamenco Granados y Campiña Enrique Guerrero Francisco guitare Halffter Cristóbal Los Angeles (Victoria López, dite Victoria de) Morales (Cristóbal de) Narváez (Luis de) Ortiz Diego Pablo (Luis de) Pedrell Felipe Rodrigo Joaquín sardane séguedille Soler y Ramos Antonio Sor Fernando Tirso de Molina (frère Gabriel Téllez, dit) Victoria (Tomás Luis de) vihuela villancico Viñes Ricardo zarzuela Les livres Espagne - Manuel de Falla, page 1726, volume 3 Cinéma Des premières années du cinéma espagnol, seuls méritent d'être sauvés de l'oubli Segundo de Chomon, sorte de Méliès aragonais à l'imagination aussi débridée que son maître, et Florian Rey, dont le Village maudit (1929) peint avec vigueur le monde paysan. Sous la tutelle de Franco, la production nationale se limita à de fades comédies musicales et à la série des Joselito. Un essai de néo-réalisme (Surcos, 1951, de José Nieves Conde) tourna court. Dans les années cinquante, un ton nouveau, prudemment satirique, a été apporté par Juan Antonio Bardem (Mort d'un cycliste, 1954) et Luis García Berlanga (Bienvenue, M. Marshall !, 1953). Mais il a fallu attendre la fin du franquisme pour voir s'affirmer un auteur de la trempe de Carlos Saura, avec Anna et les loups (1972), la Cousine Angélique (1973) et Cría Cuervos (1975), trois films stigmatisant l'hypocrisie du milieu familial. Citons aussi Victor Erice (l'Esprit de la ruche, 1973), Mario Camus (les Saints Innocents, 1984), Manuel Gutiérrez Aragón (les Démons dans le jardin, 1983) et Pedro Almodovar (Talons aiguilles, 1992), au talent iconoclaste et provocateur. Ces nouveaux cinéastes ont subi l'influence du plus grand des réalisateurs espagnols, Luis Buñuel, qui n'a tourné dans son pays qu'un documentaire, Terre sans pain (1932), et deux longs métrages : Viridiana (1961) et Tristana (1970). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Abril (Victoria Merida Rojas, dite Victoria) Almodóvar Pedro Bardem Juan Antonio Berlanga Luis García Buñuel Luis Rey (Fernando Casado d'Arambillet, dit Fernando) Saura Carlos Les livres Espagne - Cría Cuervos (1975), de Carlos Saura, page 1727, volume 3 Espagne - Talons aiguilles (1992), de Pedro Almodovar, page 1727, volume 3 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Les médias Espagne - tableau en bref Espagne - carte physique Espagne - tableau en chiffres Andorre - carte physique Europe - carte politique Les indications bibliographiques A. Angoustures, Histoire de l'Espagne au XXe siècle, Complexe, Bruxelles, 1993. C.-V. Aubrun, la Littérature espagnole, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1991 (1977). E. Larraz, le Cinéma espagnol des origines à nos jours, éd. du Cerf, Paris, 1986. C. Le Bordays, la Musique espagnole, PUF, Paris, 1977. P. Vilar, Histoire de l'Espagne, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1991.
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« prairies naturelles humides, des rivières régulières et bien alimentées.

La façade méditerranéenne est d'autant plus chaude et plus sèche qu'on va vers le sud (Almería : 18,3 oC de température moyenne annuelle et 219 mm de pluie) ; c'est le domaine des arbres à feuilles persistantes, des garrigues et des maquis dégradés, des rivières irrégulières ( ramblas ) et des plantes subtropicales (canne à sucre et coton en Andalousie).

Seuls les massifs sont toujours bien arrosés ; ils servent de châteaux d'eau à l'Espagne, dont la moitié sud peut subir de redoutables sécheresses.

La compacité de la péninsule et les sierras littorales font obstacle à la pénétration des influences maritimes, entraînant sécheresse et fortes variations de température dans l'intérieur : Madrid, à 655 m d'altitude, ne reçoit que 425 mm de pluie par an et connaît « neuf mois d'hiver, trois mois d'enfer » (température moyenne de janvier : 4,8 oC ; de juillet : 24,9 oC). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bétiques (chaînes) Cantabriques (monts) Èbre Guadalquivir Guadalupe (sierra de) Guadarrama (sierra de) Ibérique (péninsule) Manche (la) meseta Morena (sierra) Nevada (sierra) Pyrénées Tage Les livres spéléologie - gouffre du Taillon, page 4866, volume 9 Espagne - Cuenca, ville de la communauté autonome de Castille-la-Manche, page 1711, volume 3 Espagne - une huerta, vaste jardin irrigué, page 1712, volume 3 Espagne - paysage d'Andalousie, page 1712, volume 3 Les aspects humains Le peuplement actuel de l'Espagne s'est mis en place dans ses grandes lignes avec la Reconquête chrétienne : habitats dispersés de l'Espagne atlantique, petits villages de la moitié nord, gros villages de la côte méditerranéenne, agglomérations rurales de petits paysans et de journaliers associées à de grands domaines dispersés ( haciendas, cortijos ) de la moitié sud.

L'Espagne est restée en Europe un pays relativement peu peuplé, car la croissance de la population a été ralentie par un bilan naturel longtemps limité par une mortalité élevée et par des migrations importantes vers les pays de l'ancien empire colonial (Amérique latine et centrale) et vers l'Amérique du Nord, puis vers l'Europe après la guerre civile pour des raisons politiques et économiques. Aujourd'hui, près de 2,5 millions d'Espagnols vivent encore à l'étranger.

La croissance récente, soutenue par une forte natalité et accélérée par la fin des émigrations, ralentit, car le comportement démographique espagnol se rapproche, avec la fin tardive de la transition démographique, de celui de l'Europe.

Encore jeune (plus de 40 % de moins de 30 ans), la population espagnole est appelée à vieillir. Pour une densité moyenne faible en Europe, cette population est très inégalement répartie : plus périphérique qu'intérieure, plus urbaine que rurale.

Le premier fait est ancien, le second récent ; l'un a été renforcé, l'autre a été créé par les mutations économiques qui ont bouleversé l'Espagne depuis quarante ans : fort exode rural vers les villes, migrations de l'intérieur vers les périphéries, des régions du sud vers celles du nord.

Les grands pôles d'attraction ont été Madrid au centre, Barcelone, Valence et le Pays basque sur les littoraux nord et est.

La population urbaine (communes de plus de 10 000 habitants) est ainsi passée de la moitié du total en 1940 à plus des trois quarts aujourd'hui.

Les difficultés économiques récentes ont provoqué l'arrêt de ces mouvements et même le retour d'émigrés vers leurs régions de départ, ce qui a donné lieu à une certaine égalisation de la dynamique démographique.. »

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