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Kabyles.

Publié le 02/11/2013

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Kabyles. nom générique des populations berbères d'Algérie, qui, nomades à l'origine, ont été repoussées vers l'Atlas algérien (la Kabylie). Ils ont pleinement conservé l'usage de leur langue (d'origine chamitique) et de leurs traditions. Les conditions géologiques et géographiques rendent particulièrement difficile le perfectionnement technique de l'économie kabyle, qui repose essentiellement sur deux arbres, l'olivier et le figuier (les cultures de blé dur et d'orge comme le petit élevage ne constituant que des ressources complémentaires). Autrefois, l'indivision des terres permettait au groupe villageois d'exercer un strict contrôle sur la répartition des maigres profits de l'arboriculture, mais, de nos jours, ces liens tendent à se défaire, alors que la densité démographique reste aussi forte. C'est pourtant la force des alliances entre les familles, sous la forme de pactes très variés, qui forme l'une des originalités de la société kabyle : les relations de parenté y constituent le modèle des relations économiques et des relations politiques, un modèle qui accorde une valeur centrale au code de l'honneur. On pourrait dire que le village kabyle aux ruelles tortueuses, posé en vigie sur ses terres, tournant le dos à l'extérieur, porte la marque de cette organisation sociale serrée et, proprement, emboîtée. La famille étendue ( akham) en est la plus petite unité, qui se compose avec d'autres pour former un groupement à caractère clanique de familles ayant un ancêtre commun à la quatrième ou cinquième génération ( thakharrubt), et représenté aux assemblées par un répondant (taman). Plusieurs clans forment l'adhrum, qui occupe un quartier bien défini du village et dont les décisions collectives sont exécutées par un amin. Enfin, plusieurs villages forment la tribu ('arsh), qui porte le nom d'un ancêtre mythique. Malgré les modifications intervenues après la révolution algérienne, ce fonctionnement coutumier continue de servir de référence aux Kabyles, parfois sous la forme d'une culture de résistance à l'arabisation. Sentiment d'équité et codes d'honneur. L'apparence démocratique de cette société (assemblée, égalitarisme, notion d'intérêt collectif) est trompeuse : tout y est en fait tributaire d'une logique domestique. Si l'individu adhère aussi fort à la collectivité, ce n'est pas parce qu'il se la représente comme quelque chose qu'il faut construire et défendre, mais comme quelque chose qui est déjà là avant lui et dans laquelle il faut avoir confiance. La démocratie kabyle est une démocratie gentilice, c'est-à-dire fondée sur les rapports familiaux : c'est la fraternité qui crée l'égalité et la solidarité est fondée sur la hiérarchie des âges et des sexes. Le recueil des coutumes propres à chaque village (le qanun) est inextricable pour l'étranger : il est fait de l'énumération de fautes et de châtiments qui n'ont de sens qu'en fonction d'un ensemble de principes jamais ou rarement formulés, mais que tous les Kabyles ont intériorisés. Il n'est donc pas étonnant que la conduite du Kabyle soit réglée par l'honneur (différent pour l'homme et la femme), qui l'engage, en cas d'affront, à se faire justice lui-même en fonction de son intime conviction, laissant simplement le soin à l'assemblée (tajma'at) d'arbitrer s'il y a litige. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Algérie - Géographie Algérie - Géographie - Les aspects humains Amrouche Berbères Chamites femme - Ritualisation de la féminité Kabylie nomadisme z ouave Les livres bijou - collier kabyle du XIXe siècle, page 647, volume 2 ethnomusicologie - fête annuelle des Ouadias, en Kabylie (Algérie), page 1779, volume 4

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