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La Babylonie

Publié le 20/10/2013

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La Babylonie correspond géographiquement à la partie sud de l'Irak actuel. Les nombreuses fouilles archéologiques menées depuis le XIXe siècle, et des sources écrites remontant jusqu'au IIIe millénaire avant J.-C., témoignent des civilisations brillantes qui s'y sont épanouies et qui firent de cette région l'un des foyers culturels les plus anciens et les plus féconds de l'histoire de l'humanité.

La Babylonie était un royaume du Proche-Orient antique, dans le Sud mésopotamien ; sa capitale était Babylone (actuellement en Irak). Les fouilles qui se sont succédé sur le site de Babylone depuis le milieu du XIXe siècle ont permis d'exhumer la ville du Ier millénaire avant J.-C., mais les niveaux les plus anciens sont aujourd'hui en grande partie noyés dans la nappe phréatique : la documentation sur ces périodes provient donc d'autres cités du royaume (Sippar, Isin, Nippur...) ou d'États voisins (Mari). Les textes sont rédigés en babylonien, dialecte sémitique du sud (par opposition à l'assyrien pratiqué plus au nord). Ils témoignent de la filiation de la culture babylonienne avec la tradition suméro-akkadienne (voir Akkad [pays d'] et le dossier Sumer) qui a fleuri dans cette région au IIIe millénaire : la technique d'écriture sur tablettes d'argile de même que l'emploi des signes cunéiformes en sont directement issus.

Les sources les plus anciennes mentionnent l'appartenance de Babylone à l'empire d'Akkad, puis à celui de la IIIe dynastie d'Ur. Mais c'est seulement au début du IIe millénaire avant J.-C. que la ville prit une importance politique de premier ordre.

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 Histoire de Babylone

 

 La première dynastie de Babylone (époque paléo-babylonienne).

Comme d'autres dynasties du Proche-Orient à la même époque, la première dynastie de Babylone a été fondée par des Sémites occidentaux originaires des régions syriennes, d'où son nom d'« amorrite «, amurru signifiant « l'ouest « en akkadien. Elle atteignit son apogée sous le règne de Hammurabi (1792/1750 avant J.-C.). Menant une politique d'expansion par les armes, celui-ci parvint à étendre son royaume vers le sud jusqu'au golfe Persique, et vers le nord jusqu'à Mari (dont il détruisit le palais), Assur et Ninive ; il put donc sans exagération se parer de l'ancien titre de « roi de Sumer et d'Akkad «. Mais ce guerrier fut aussi un bâtisseur comme l'étaient traditionnellement les rois. Il fit ériger des murailles et des temples, et creuser des canaux. Son nom reste surtout lié à son œuvre législative, dont témoigne la grande stèle conservée au musée du Louvre et dite code de Hammurabi : ce recueil de mesures confirme ou modifie des dispositions antérieures. S'il n'est pas le premier du genre, il demeure cependant une source d'une incomparable richesse pour notre connaissance du droit et de la société de ce temps. Il a aussi fait figure dans l'Antiquité de modèle littéraire. Sous les règnes de ses successeurs, le royaume constitué par Hammurabi se désagrégea. Mais c'est seulement avec le raid du roi hittite Mursili Ier sur la capitale, en 1595 avant J.-C., que prit fin la dynastie. Les sources écrites se raréfiant, l'histoire des siècles suivants nous demeure obscure.

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 Les Kassites (époque médio-babylonienne).

Dès le règne de Samsu-iluna, fils de Hammurabi, sont mentionnées des incursions de Kassites, peuple probablement venu de la chaîne montagneuse du Zagros. Pénétrant peu à peu, et souvent pacifiquement, en Babylonie, où ils s'installèrent, ils s'emparèrent du trône après la chute de la Ire dynastie et donnèrent au pays le nom de Karduniash. Mais pendant deux siècles, faute de documents, leur histoire nous échappe. La correspondance politique du XIVe siècle avant J.-C., retrouvée à Tell al-Amarna (Égypte), capitale du pharaon Aménophis IV (Akhenaton), montre que la Babylonie était une grande puissance et que le médio-babylonien était devenu la langue diplomatique qu'utilisaient pour leurs échanges les rois hittites, mitanniens et égyptiens. Sous le règne des Kassites apparurent des monuments originaux, les kudurrus, stèles enregistrant les donations de terres royales et décorées des insignes des dieux garants de la transaction. Babylone dut affronter au nord l'Assyrie, qui refusait de se laisser traiter en vassale et s'affirmait comme un État rival et expansionniste. Les guerres entre ces deux pays furent dès lors incessantes, culminant en 1235 avant J.-C. avec la prise de Babylone par les Assyriens, qui déportèrent sa population et son roi, et placèrent son dieu national Mardouk dans le panthéon assyrien. L'occupation fut éphémère ; les Kassites parvinrent à chasser l'envahisseur, mais leur dynastie disparut en 1157 avant J.-C., vaincue par l'Élam, qui depuis le XIIIe siècle avant J.-C. n'avait cessé de la combattre à l'est. Le pays fut pillé, et le roi et les grands du royaume furent emmenés en captivité.

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 L'arrivée des Araméens et les guerres contre l'Assyrie.

Une dynastie originaire d'Isin prit alors le pouvoir ; son quatrième roi, Nabuchodonosor Ier, combattit victorieusement l'Élam et restaura la puissance babylonienne. Les guerres contre l'Assyrie recommencèrent. Mais le jeu politique fut bouleversé par l'arrivée en Mésopotamie des Araméens, nomades originaires du désert syro-arabique. Ils ravagèrent les grandes métropoles babyloniennes. Les dynasties se succédèrent sans parvenir à rétablir la situation. Au IXe siècle avant J.-C., le calme étant revenu, la vie religieuse reprit dans les villes reconstruites qui connurent une floraison littéraire et scientifique : ce rayonnement culturel influença jusqu'à l'Assyrie, sans empêcher pourtant cette puissance de mener des campagnes vers le sud et de vaincre Babylone (745 avant J.-C.). Les Kaldu, ou Chaldéens, apparentés aux Araméens et installés dans la partie méridionale du royaume, dite « pays de la Mer « (rivages du golfe Persique), placèrent sur le trône une nouvelle dynastie, mais les conflits intérieurs entre gens des villes et tribus araméennes et chaldéennes demeuraient endémiques. En 729 avant J.-C., les Assyriens intégrèrent finalement la Babylonie à leur empire. Les nouveaux maîtres furent mal acceptés, et la résistance à leur pouvoir se manifesta par d'incessantes rébellions, les Chaldéens constituant la principale force d'opposition et n'hésitant pas à s'allier à l'Élam. Ni les expéditions militaires, ni les destructions répétées de la capitale, ni les tentatives de conciliation ne purent parvenir à ramener la paix. Profitant des guerres civiles qui déchiraient alors l'Assyrie, Nabopolassar, un Chaldéen du « pays de la Mer «, se proclama roi (626 avant J.-C.).

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 L'Empire néo-babylonien.

Ayant retrouvé son indépendance, Babylone s'allia aux Mèdes pour donner le coup de grâce à l'Assyrie (612 avant J.-C.) et dominer ainsi l'ensemble de la Mésopotamie. La Syrie et une partie de la Palestine furent conquises par une victoire sur les Égyptiens (605 avant J.-C.). Le roi Nabuchodonosor II (604-562 avant J.-C.) dut néanmoins retourner faire campagne dans ces régions. Jérusalem, qui s'était révoltée, fut prise par deux fois (597 et 587 avant J.-C.) et sa population, déportée. En revanche, l'Égypte échappa toujours à cette hégémonie. Nabuchodonosor s'employa aussi à restaurer les sanctuaires des grandes villes et les principaux monuments de sa capitale : une vaste allée processionnelle reliait le temple de Mardouk à la porte d'Ishtar, près de laquelle s'élevait le palais royal, agrémenté des fameux jardins suspendus. Babylone brilla alors de toute sa splendeur, mais pour peu de temps. Après quelques règnes brefs, l'usurpateur Nabonide ne put s'opposer à la montée en puissance des Perses qui, conduits par Cyrus, prirent Babylone en 539 avant J.-C. La région subit alors tour à tour les dominations achéménide, séleucide et parthe. Si les structures politiques de la Babylonie disparurent, sa culture se maintint durant plusieurs siècles, et la tradition cunéiforme se perpétua jusqu'au début de l'ère chrétienne. Voir aussi Nabuchodonosor.

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 Les médias

 Les livres

  •  Nabuchodonosor, page 3365, volume 6
  •  Babylonie - le Proche-Orient au XIVe siècle avant J.C, page 508, volume 1
  •  Babylonie - Kudurru du roi Melishiru II, page 511, volume 1
  •  Babylonie - tablette d'époque paléo-babylonienne, page 511, volume 1

 Religion

La religion babylonienne était polythéiste. Elle avait par syncrétisme assimilé certains grands dieux sumériens : Anu, qui régnait sur le ciel ; Enlil, sur le vent ; Ea, sur les eaux douces ; ou Ishtar, déesse de l'amour et de la guerre. Mais Mardouk, dieu de la cité de Babylone, s'imposa peu à peu à la tête du panthéon. Ces dieux avaient créé les hommes afin d'être servis et honorés par eux. Le dieu personnel et des génies protecteurs assistaient l'individu au cours de sa vie, mais démons et mauvais esprits risquaient de le tourmenter : il devait alors s'en protéger en recourant à l'exorcisme.

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 Arts

 

 Beaux-arts.

L'art de la cité de Babylone a laissé peu de témoignages. En effet, la ville du IIe millénaire est toujours enfouie. Les rares œuvres qui nous soient parvenues furent retrouvées à Suse, en Iran. Elles y furent rapportées par les rois élamites qui pillèrent Babylone au XIIe siècle avant J.-C. Parmi ces œuvres figurait le célèbre Code de lois du roi Hammurabi, qui est conservé au musée du Louvre ; cette haute stèle de basalte est dominée par le relief de Hammurabi et de Shamash, dieu du soleil et de la justice. Cette première époque de l'art babylonien est représentée également par des sceaux-cylindres en pierre dure colorée, décorés de scènes de culte, et par un art populaire très raffiné qui s'exprime à travers des figurines-plaquettes en terre cuite. De la fin du IIe millénaire datent les kudurrus, stèles sculptées de symboles divins, enregistrant des donations de terrains. Puis l'art connut un formidable renouveau aux VIIe et VIe siècles avant J.-C., sous l'Empire néo-babylonien. Nabuchodonosor II reconstruisit Babylone de manière grandiose. Aujourd'hui presque entièrement détruite, la ville a cependant livré une porte magnifiquement ornée d'animaux, symboles des dieux, sur fond de briques vernissées bleues. C'est la porte d'Ishtar, remontée dans son deuxième état de construction au musée Pergame, à Berlin.

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 Littérature.

La langue akkadienne a éclaté en deux grands dialectes, l'assyrien et le babylonien. Ils sont le support d'une importante littérature, la plus ancienne du monde. Cette littérature était l'affaire de spécialistes, les scribes. Certaines œuvres sont inspirées de la tradition sumérienne, comme l'Épopée de Gilgamesh, dont le thème est la quête de l'immortalité et qui fut célèbre dans tout le Moyen-Orient. Le Poème de la Création, en revanche, a un caractère plus « national « : il explique la promotion de Mardouk, dieu de la ville de Babylone, à la tête du panthéon. Il existe aussi une abondante littérature religieuse (hymnes, prières, rituels), des textes de sagesse et un important corpus scientifique.

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 Les livres

  •  Babylonie - façade de la salle du trône, palais de Nabuchodonosor II, page 508, volume 1
  •  Babylonie - code de Hammurabi (XVIIIe siècle avant J.C.), page 509, volume 1
  •  Babylonie - code de Hammurabi, partie supérieure de la stèle, page 509, volume 1
  •  Babylonie - la porte d'Ishtar, page 510, volume 1
  •  Babylonie - reconstitution du temple de Mardouk, page 510, volume 1
  •  Babylonie - reconstitution du palais de Mari, page 510, volume 1

 Sciences

L'astrologie, pratiquée pour les besoins de la divination afin d'élaborer des collections de présages, a donné lieu à des catalogues d'observations fort précises et s'est développée surtout aux époques perse et hellénistique en une science astronomique qui faisait la réputation des « mages chaldéens «. Les mathématiques, essentiellement l'algèbre, sont connues par des tables numériques (multiplication, division, racines carrées et cubiques) et des recueils de problèmes. La médecine, utilisée de pair avec l'exorcisme qui traitait les causes surnaturelles de la maladie, recourait surtout aux soins par les plantes.

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 Les livres

  •  Babylonie - tablette astrologique (IIIe siècle avant J.C.), page 511, volume 1

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 Les natifs de ce lieu

 Les indications bibliographiques

  •  P. Amiet, l'Art antique du Proche-Orient, Mazenod, « L'art et les grandes civilisations «, Paris, 1977.
  •  J. Bottero, Mésopotamie : l'écriture, la raison et les dieux, Gallimard, « Bibliothèque des histoires «, Paris, 1987.
  •  A. Finet, le Code de Hammurabi, Cerf, « Littératures anciennes du Proche-Orient «, Paris, 1983 (1973).

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