La petite ville pittoresque de San Gimignano

La petite ville pittoresque de San Gimignano offre l'un des témoignages les plus intéressants d'urbanisme médiéval toscan. Née comme ville de marché sur l'antique via Francigena, elle devient commune libre au XIIe siècle, et dispute aux villes voisines l'hégémonie sur le territoire des campagnes environnantes. Au cours des deux siècles suivants, San Gimignano est déchirée par la guerre sanglante entre Guelfes et Gibelins, qui mène à un affaiblissement politique progressif de la ville. Les très hautes tours figurent comme un symbole des luttes intestines : elles sont moins des instruments de défense ou d'agression, que des signes de puissance et d'intimidation. La lutte pour la suprématie sur la ville s'exprime aussi à travers cette sorte de compétition dans l'édification des tours, de sorte que le pouvoir des familles appartenant aux deux factions rivales se reflète symboliquement dans la hauteur des tours. Au XIVe siècle, cette curieuse guerre architecturale porte le nombre des tours à soixante-douze, dont quinze sont encore intactes. Autour du premier noyau fortifié naissent par la suite les quartiers de San Matteo et de San Giovanni, ceints dans la deuxième moitié du XIIIe siècle par des remparts en grande partie conservés jusqu'à nos jours. A l'intérieur de cette ceinture de remparts, la ville médiévale est restée intacte, et conserve la disposition des rues et les architectures d'époque.