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La Rochelle (Siège de)

Publié le 25/06/2012

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                          France, 1627-1628

Parmi les places de sûreté accordées aux protestants par l'édit de Nantes, La Rochelle était la plus forte, et la plus redoutable en raison des secours qu'elle pouvait recevoir par mer. Une première révolte des protestants français, en 1625-1626, s'était terminée par une paix de compromis. Lorsque les interventions maladroites du gouvernement français dans les affaires religieuses anglaises, à la demande de la jeune reine Henriette de France, femme de Charles Ier, et le refus de Louis XIII de se joindre à l'Angleterre contre l'Espagne eurent entraîné une rupture (décembre 1626), le duc de Buckingham envisagea de faire de La Rochelle une tête de pont. Il quitta Portsmouth le 29 juin 1627, avec cent navires et cinq mille hommes, et parut devant La Rochelle le 10 juillet. Les Rochelais hésitèrent, puis acceptèrent de s'allier aux Anglais, cependant qu'un petit soulèvement protestant, dirigé par le duc de Rohan, éclatait dans le Haut-Languedoc.

Richelieu, cependant, préparait un débarquement dans l'île de Ré, pour empêcher Buckingham d'y prendre Saint-Martin. Le 8 novembre, le débarquement eut lieu, et Buckingham rentra en Angleterre, abandonnant les Rochelais. Richelieu fit alors enfermer La Rochelle, par des retranchements à terre et par une digue en travers de la rade, dont les travaux commencèrent à la fin de novembre, et qu'il fit couvrir de canons. La Rochelle se trouva ainsi bloquée par vingt-cinq mille hommes ; elle avait dans ses murs mille soldats et quatre mille bourgeois de la milice urbaine. En mai 1628, une escadre anglaise essaya sans conviction de forcer le blocus ,et se retira. C'est alors que Jean Guiton fut élu maire. Il anima une résistance héroïque. Les Rochelais expulsèrent les bouches inutiles, que les troupes royales empêchèrent de passer ; femmes, enfants, vieillards périrent ainsi sous les murs. Le 18 septembre, une nouvelle flotte anglaise parut, et échoua. Alors, le 28 octo­bre 1628, succombant à la famine, La Rochelle capitula. Quinze mille Rochelais avaient péri, et parmi les soldats il n'y avait plus que 64 Français et 90 Anglais. La Rochelle perdit tous ses privilèges, ses échevins ; ses remparts furent rasés, sauf le front de mer et trois tours, les églises rendues au culte catholique et un évêché y fut créé en 1648.

La chute de La Rochelle mit fin au soulèvement du Midi. Le 28 juin 1629, la paix de grâce d'Alès confirma l'édit de Nantes, mais en abolit toutes les dispositions militaires et politiques. Les fortifications des anciennes places de sûreté furent détruites, et les assemblées interdites sans une autorisation du roi.

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