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l'abbaye bénédictine de Cluny

Publié le 07/04/2015

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En 910, Guillaume III d'Aquitaine fonde, en Bourgogne, l'abbaye bénédictine de Cluny. Cet événement aura une portée fondamentale dans l'Histoire de l'Art et de la religion du Moyen-Age en Occident. La nouvelle abbaye devient le centre moteur de la réforme bénédictine, crée en peu de temps un réseau sans égal de monastères dépendants et affiliés, et en un siècle, devient l'un des monastères les plus riches et les plus puissants de la Chrétienté.

L'abbatiale était célèbre dans toute l'Europe pour le caractère imposant de son architecture et pour les magnifiques sculptures, peintures et mosaïques qui la décoraient. Malheureusement, cet important monument fut détruit au cours de la Révolution française, et seuls les quelques restes et les illustrations précédant la fin du XVIIIe siècle, nous permettent de formuler des hypothèses pour reconstituer la physionomie de l'église et du couvent d'époque romane.

L'église de Cluny III, appelée ainsi parce qu'il s'agit de la troisième reconstruction de l'abbatiale, est fondée en 1088 sur les ruines du précédent édifice, devenu trop petit pour les exigences du monastère. Avec ses 171 mètres de long et ses proportions monumentales, Cluny III était la plus grande église de toute la Chrétienté. Son plan, absolument exceptionnel par ses dimensions et ses proportions dans le contexte de l'architecture romane, prévoyait cinq vastes nefs, un double transept, un choeur à déambulatoire et des chapelles rayonnantes. L'édifice était précédé d'un narthex à trois nefs, qui se terminait par deux tours flanquant la façade. Les murs de la nef centrale étaient subdivisés en trois étages superposés (arcades, triforium aveugle et fenêtres), au-dessus desquels les voûtes, sans doute en berceau, atteignaient une hauteur vertigineuse. L'abbatiale de Saint-Lazare à Autun, reprend fidèlement ce type d'agencement, en nous donnant ainsi un exemple de ce que devait être l'élévation de Cluny III.

L'église de Cluny joue un rôle décisif dans le développement de l'architecture romane du XIIe siècle, non seulement en Bourgogne, où de nombreuses églises s'en inspirent, mais aussi dans les autres régions de France et d'Europe. Une même importance doit être reconnue aux chapiteaux qui surmontaient les colonnes du déambulatoire de Cluny III, et à partir desquels se développe un programme iconographique bien précis, aux significations symboliques complexes. Deux d'entre eux montrent les huit tons de la musique grégorienne, sous une forme anthropomorphe, tandis que les autres représentent les saisons, les vertus théologales, le péché originel, et les fleuves du Paradis.

Les chapiteaux de Cluny conservés sont très grands et dénotent une maîtrise remarquable de la technique sculptée. Sur le chapiteau représentant les Fleuves du Paradis,les représentations humaines et végétales sont caractérisées par un modelé vigoureux, les nus sont rendus avec naturel, les plis des vêtements sont serrés et mouvants. La date d'exécution de ces chefs-d'oeuvre de la sculpture romane reste incertaine, mais on doit probablement la situer entre la première consécration et la consécration définitive, c'est-à-dire entre 1095 et 1130.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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