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LACORDAIRE (Henri)

Publié le 22/01/2019

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LACORDAIRE (Henri), religieux, prédicateur et homme politique français (Recey-sur-Ource 1802 - Sorèze 1861). Frère du naturaliste Jean-Théodore Lacordaire (1801-1870), il entreprit des études de droit mais, jeune avocat stagiaire à Paris, redécouvrit la foi à la lecture du Génie du christianisme. Séminariste à Issy (1824) puis à Saint-Sulpice (1826), prêtre (1827), il se lie avec Lamennais (1830) et va lutter avec lui pour la régénération de l'Église. Collaborateur de 1'Avenir, il fonde à Paris, en mai 1831, une école libre qui provoque un procès célèbre. En mars 1832, il rencontre, avec Lamennais et Monta-lembert, le pape Grégoire XVI, qui suspecte l'orthodoxie du mouvement : bien qu'il ait rédigé un Mémoire sur T Avenir (1831) à l'intention de Rome, Lacordaire se soumet à la condamnation de l'encyclique Mirari vos (15 août 1832) et

 

rompt avec Lamennais (Considération sur le système philosophique de M. de Lamennais, 1834; Lettre sur le Saint-Siège, 1837). Prédicateur du carême à Notre-Dame en 1835 et 1836, il entreprend de rétablir en France l'ordre des Dominicains, dont il prend l'habit en 1839. Pris dans la vague d'enthousiasme humanitaire et politique de 1848, il devient directeur de l'Ère nouvelle et député de Marseille à la Constituante. Après le 15 mai, il abandonne la scène politique et se consacre à la province dominicaine de France (qu'il dirige de 1850 à 1854 puis de 1858 à 1861) ainsi qu'au collège de Sorèze qu'il rénove en rétablissant le tiers ordre enseignant (1852). Il y a en Lacordaire un tempérament romantique qui unit l'ardeur d'un saint Augustin à la passion d'un Rousseau : greffant l'apologétique traditionnelle sur une phrase à la Chateaubriand qui trouve sa résonance dans l'éternité, il a bouleversé le double conformisme de la sclérose de l'Église gallicane et de l'esprit voltairien.

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