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Lamennais ou La Mennais (Félicité de)

Publié le 22/01/2019

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Lamennais ou La Mennais (Félicité de), prêtre et écrivain français (Saint-Malo 1782 - Paris 1854). Fils d'un armateur malouin anobli, il fut élevé par un oncle érudit et subit l'influence de son frère aîné, Jean-Marie, le futur fondateur des Frères de l'instruction chrétienne et des Prêtres de Saint-Méen. Deux retraites dans la propriété de La Chesnaie, près de Dinan (1805-1807, 1810-1814), décidèrent de sa vocation religieuse, mais, dès 1808, ses Réflexions sur l'état de l'Église en France pendant le XVIIIe s. et sur sa situation actuelle témoignent de ses tendances antigallicanes. Professeur de mathématiques au petit séminaire de Saint-Malo, il donne avec la Tradition de l'Église (1814) un ouvrage peu conforme à la politique concordataire napoléonienne et s'exile à Guernesey pendant les Cent-Jours.

 

Ordonné prêtre à Vannes (1816), il devient brusquement célèbre avec son Essai sur l'indifférence en matière de religion (1817-1823), qui, contre l'esthétisme du Génie du christianisme, insiste sur la nécessité des pratiques religieuses. Champion de l'ultramontanisme {De la religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et social, 1824), entouré de disciples enthousiastes (Lacordaire, Montalembert, Maurice de Guérin), il proclame la subordination du pouvoir temporel au spirituel, condamne le pluralisme de l'Université, et réclame une « démocratie chrétienne » dans le journal l'Avenir, qu'il fonde en 1830, et dans l'Agence générale pour la défense de la liberté religieuse. Or, au retour d'un voyage à Rome où il n'a reçu de Grégoire XVI que des encouragements ambigus, il apprend la condamnation de ses idées par l'encyclique Mirari vos (1832). Après deux années de retraite, ses Paroles d'un croyant (1834), aussitôt condamnées (Singulari nos, 1834), marquent à la fois sa rupture avec l'Église et ses anciens amis et le début de l'intérêt des républicains et des premiers socialistes pour une Église qui ne serait pas liée au despotisme. Rêvant d'unir le message évangélique et le progrès social, il se fait le critique de la hiérarchie catholique [les Affaires de Rome, 1836-37) comme de la monarchie de Juillet {l'Esclavage moderne, 1839 ; le Pays et le Gouvernement, 1840) et sera député à l'Assemblée constituante en 1848. Ne pouvant faire prévaloir ses vues dans la commission chargée d'élaborer la nouvelle Constitution, il abandonnera bientôt toute activité politique, mais sa philosophie mystique et humanitaire continuera à exercer une influence profonde.

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