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L'archéologie.

Publié le 19/10/2013

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L'archéologie. Apparue dès le XVIe siècle, l'archéologie ne cesse d'élaborer des méthodes originales d'investigation pour l'étude des sociétés anciennes. Elle étend son champ d'action à des domaines réservés traditionnellement à l'histoire et à l'ethnologie. Ne se limitant pas à la préhistoire et aux sociétés sans écriture, les archéologues opposent souvent une vision alternative de périodes historiques que l'on croyait bien connues. L'archéologie désigne à la fois la discipline historique chargée d'étudier principalement les témoins matériels des sociétés anciennes et l'ensemble des techniques de recherche et d'interprétation qu'elle met en oeuvre. La naissance d'une discipline Au XVIe siècle, le regain d'intérêt pour l'Antiquité gréco-romaine conduisit humanistes et mécènes à chercher dans le sol les oeuvres des Anciens. À Rome, lors de fouilles dans les thermes de Caracalla commandées par le pape Paul III Farnèse, furent exhumées de nombreuses statues en marbre, prises pour modèles par les sculpteurs italiens. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, architectes, voyageurs et dessinateurs (comme Piranèse) firent connaître les ruines de la Grèce et de l'Italie. D'abord affaire d'amateurs d'art, l'archéologie ne devint que progressivement une discipline historique. Ce furent les fouilles des villes romaines de Pompéi et d'Herculanum, à partir de 1719, qui révélèrent la diversité des apports de l'architecture, de la peinture et de l'art mobilier dans l'étude des sociétés anciennes. Les premières synthèses rigoureuses sur les civilisations grecque et romaine furent alors publiées par le comte de Caylus (1692-1765) et par l'Allemand Winckelmann (17171768). Pendant le XIXe siècle, le domaine de l'archéologie s'élargit considérablement, tant géographiquement que chronologiquement. De nouvelles spécialités, telle l'égyptologie, apparurent. Les savants qui accompagnèrent Bonaparte, lors de son expédition en Égypte en 1798, rapportèrent en Europe une imposante documentation, qui fut réunie dans un gros volume : la Description de l'Égypte, publiée à partir de 1809. C'est d'après ces données récoltées sur le terrain que Jean-François Champollion parvint à déchiffrer l'écriture hiéroglyphique, à partir de 1822. D'autres civilisations sortirent de terre grâce aux fouilles menées dans les années 1840 au Proche-Orient, en Mésopotamie, sur les sites de Khorsab?d et Nimr?d. L'écriture cunéiforme fut déchiffrée en 1846. Ce fut la naissance de l'assyriologie. Dans les années 1870, Heinrich Schliemann, un riche banquier allemand, fouilla les villes citées dans l' Iliade d'Homère : à Troie en Turquie et à Mycènes en Grèce, il crut reconnaître les vestiges de l'épopée et les tombes des héros achéens. Il mit surtout au jour une brillante civilisation, très antérieure au classicisme grec. Au début du XXe siècle, en Crète, Arthur Evans découvrit à Cnossos les ruines d'un palais du IIe millénaire avant J.-C. Il n'hésita pas à y voir la demeure du légendaire roi Minos et le théâtre des mythes grecs d'Icare et du Minotaure. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caylus (Anne Claude Philippe de Tubières-Grimoard, comte de) Champollion Jean-François C nossos cunéiforme égéenne (civilisation) Evans (sir Arthur John) Herculanum hiéroglyphe Lenoir Alexandre Minos Mycènes Nimrud Paul - Paul III Piranèse (Giovanni Battista Piranesi, dit en français) Pompéi Schliemann Heinrich Winckelmann Johann Joachim Les médias archéologie - richesse de l'égyptologie Les livres hiéroglyphe - la pierre de Rosette, page 2361, volume 5 archéologie - les fouilles à Antinoë, en Égypte (gravure extraite du Petit Journal de janvier 1904), page 320, volume 1 Archéologie, religion, science et politique En remontant ainsi dans le temps, l'archéologie posa alors de nouvelles questions : quelles étaient les limites entre mythologie et histoire ? Devait-on prendre au pied de la lettre la chronologie des débuts de l'humanité telle qu'elle apparaissait dans la Bible ? Sur ce dernier point, les recherches faites en Europe apportèrent les données décisives. En effet, à partir de 1830, Jacques Boucher de Perthes trouva dans les alluvions de la Somme, en Picardie, de très anciens outils en pierre taillée (voir abbevillien). Il nota leur position stratigraphique et, prenant appui sur les travaux récents des géologues, il parvint à dater les premières industries humaines d'une période bien antérieure au Déluge. La préhistoire naquit alors d'une remise en cause de la description biblique des débuts de l'humanité ; elle se nourrit au contraire des résultats récents des sciences de la nature : géologie, paléontologie, biologie humaine et animale. Les premiers préhistoriens adoptèrent rapidement les thèses évolutionnistes exposées par Charles Darwin à partir de 1859. À l'occasion d'une classification des collections du musée de Copenhague, Christian Jürgensen Thomsen constata l'existence d'une évolution technologique au cours de la préhistoire. Il y distingua trois âges, définis par les matériaux employés successivement pour la fabrication de l'outillage : l'âge de la pierre, l'âge du bronze et l'âge du fer. Cette première chronologie, corrigée et précisée au cours du XIXe siècle, permit aux archéologues de classer les objets qu'ils découvraient et de dater les sites qu'ils fouillaient. L'une des spécificités de l'archéologie préhistorique tient au fait que les données fournies par les fouilles ne peuvent être confrontées à des textes - inscriptions et littérature - ni rattachées à des événements historiques. Il en va de même pour certaines trouvailles archéologiques extra-européennes, nombreuses dès le XIX e siècle (au Mexique, en Indonésie ou en Amérique du Nord). Les spécialistes de ces domaines élaborèrent donc des problématiques et des méthodes spécifiques. L'archéologie est devenue en outre une discipline académique avec des instituts, des universités et des écoles d'archéologie. Une rivalité s'est fait jour entre les plus riches des pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne), qui ont obtenu des concessions sur les sites les plus réputés (à Olympie, Delphes ou Cnossos en Grèce). Les concurrences scientifiques masquèrent souvent des conflits territoriaux ou idéologiques. C'est ainsi que les limites de la Gaule furent invoquées en France pour faire reculer la frontière jusqu'au Rhin et que les prétendues invasions des « champs d'urnes « de l'âge du bronze servirent à la justification de la politique expansionniste de l'Allemagne jusque sous le IIIe Reich. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats abbevillien âge de la pierre âge du bronze âge du fer Athènes (École française d'archéologie d') Boucher de Crèvecoeur de Perthes Jacques C nossos Delphes Olympie paléontologie Picard Charles préhistoire - La science préhistorique sciences (histoire des) - Le temps - La naissance du temps profond Une science humaine Dans la première moitié du XXe siècle, l'archéologie a tenté de se constituer comme science. Contre les collectionneurs, qui affectionnent les oeuvres d'art et les beaux objets, contre certains historiens qui privilégient les inscriptions et les vestiges d'événements attestés par les textes, les archéologues ont mis beaucoup de soin à recueillir les traces les plus fragiles de la vie quotidienne, de la « culture matérielle «. Pour cela, des techniques de fouilles rigoureuses ont été élaborées. Mortimer Wheeler, dans les années trente, rendit systématique le découpage des zones de fouilles en carrés et le relevé des coupes stratigraphiques. On recueillit désormais les moindres tessons de poterie commune, les restes de nourriture ; on enregistra les irrégularités du terrain, signes de constructions anciennes : trous de poteaux, fosses à ordures, murs de terre. L'archéologie est ainsi devenue une ethnologie des temps anciens. Le préhistorien structuraliste André Leroi-Gourhan, après la Seconde Guerre mondiale, fut parmi les premiers à mener de front des enquêtes ethnologiques dans diverses régions du monde et des fouilles archéologiques sur des habitats du paléolithique. À Pincevent, en Seine-etMarne, il fouilla un campement de chasseurs magdaléniens. En observant précisément la répartition dans l'espace des restes de repas, des outils, des feux, il est parvenu à restituer dans ses grandes lignes la vie sociale du groupe, ses habitudes alimentaires, ses activités au cours des saisons. Cette approche anthropologique est désormais adoptée pour l'étude des périodes récentes. Les sites archéologiques fournissent aux historiens des renseignements importants que les textes ne contiennent pas. La fouille des usines des XVIIIe et XIX e siècles renouvelle l'étude de la révolution industrielle. L'examen de décharges publiques jette les bases d'un nouveau type de sociologie de la consommation. Les domaines de l'archéologie se diversifient au contact d'autres sciences humaines : l'histoire, l'ethnologie, la sociologie en premier lieu. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ethnologie histoire Leroi-Gourhan André Pincevent préhistoire - La science préhistorique sociologie La découverte des sites Le hasard a souvent été à l'origine de découvertes spectaculaires, tels la grotte préhistorique de Lascaux, trouvée par des enfants à la recherche de leur chien, ou les manuscrits hébraïques de la mer Morte, mis au jour par un berger. La plupart du temps, les trouvailles ont lieu à l'occasion de travaux agricoles, du creusement de carrières, de la construction de routes, de chemins de fer et d'installations industrielles. Dans tous ces cas, les archéologues doivent intervenir en urgence pour sauver des vestiges en cours de destruction. De nombreux pays ont adopté une législation visant à la protection du patrimoine archéologique. Les fouilles clandestines, souvent le fait de chercheurs de trésor ou de trafiquants d'antiquités, sont interdites et réprimées. De plus, depuis la Seconde Guerre mondiale, diverses méthodes de détection des sites ont été mises au point. Elles permettent de dresser des listes de monuments à protéger et à fouiller en priorité. La photographie aérienne est utilisée pour repérer les installations anciennes. Elle enregistre des nuances de couleurs dans les champs, des différences de chaleur et de relief, signes de la présence d'un mur ou d'un fossé. Les photographies prises par satellites révèlent les cadastres anciens. Des procédés électromagnétiques précisent au sol les données obtenues en vol. Les vestiges sont ainsi détectés sans risque de destruction. En Italie, dès les années cinquante, les chercheurs de la fondation Lerici ont ainsi identifié des centaines de tombes étrusques intactes en sondant le sol. À partir des données fournies par la prospection, un programme de fouilles et de restauration des vestiges est élaboré. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Lascaux (grotte de) Morte (mer) patrimoine historique photogrammétrie Les médias Sumer - les principales fouilles archéologiques sumériennes Les livres Celtes - l'ossuaire celtique de Ribemont-sur-Ancre (vers 250-200 avant J.-C.), page 923, volume 2 Celtes - vue générale de l'oppidum de Bibracte (mont Beuvray, Nièvre), page 924, volume 2 Morte (mer) - fragment d'un texte hébreu, page 3297, volume 6 Suse, page 4965, volume 9 archéologie - vues aériennes d'un site à Béhen, dans la Somme, au moment du repérage (en haut), puis au cours des fouilles (en bas), page 321, volume 1 archéologie - épave retrouvée aux abords de Carry-le-Rouet, page 325, volume 1 France - la Vénus à la corne, page 2002, volume 4 France - la Vénus de Brassempouy, page 2002, volume 4 homme - la vallée de l'Omo, dans le sud-ouest de l'Éthiopie, page 2392, volume 5 La fouille La fouille proprement dite s'effectue à l'aide d'instruments divers : du bulldozer, pour les couches de surface, à l'aspirateur et au scalpel pour le dégagement des vestiges les plus fragiles. Elle vise d'abord à comprendre la succession des périodes d'occupation d'un site (sa stratigraphie). Elle est particulièrement délicate à saisir lorsque l'occupation humaine a été longue : chaque époque détruit en partie les restes des époques précédentes, en rasant les murs ou en creusant les fondations de nouveaux bâtiments. La fouille a en même temps pour but de saisir l'organisation spatiale du site à chaque période d'occupation : plan d'une ville ou d'un cimetière, fonction d'un bâtiment, répartition des activités dans une maison. Le dégagement des vestiges est suivi de leur enregistrement graphique et photographique. Le fouilleur constitue une documentation utilisable après le recouvrement ou la destruction du site. Des aquarelles du XIXe siècle aux relevés en trois dimensions assistés par ordinateurs, des techniques d'enregistrement toujours plus précises ont été mises au point pour garder en mémoire les vestiges détruits au fur et à mesure de l'avancement de la fouille. Dans la pratique, chaque site présente des contraintes spécifiques et nécessite la mise en oeuvre de moyens plus ou moins sophistiqués. Certains chantiers durent plusieurs décennies. Il faut alors construire des infrastructures importantes : salles de travail, réserves pour le stockage des découvertes, logements des fouilleurs. Sur d'autres sites au contraire, comme la tombe celtique de Hochdorf en Allemagne, le travail sur le terrain peut être de courte durée : on prélève des blocs de terre que l'on fouille dans des laboratoires spécialisés dans la conservation des matériaux organiques. Dans les habitats de marais ou de bord de lacs, on assèche préalablement les zones à fouiller. Les fouilles sous-marines, enfin, sont effectuées par des plongeurs professionnels, à partir de navires équipés de pompes à sédiments. Dans ce dernier domaine, laissé trop longtemps aux pilleurs d'épaves, les récentes fouilles scientifiques ont apporté de nombreuses informations aux historiens sur la navigation et les relations commerciales à longue distance. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats aspirateur bulldozer stratigraphie Les médias archéologie - les « engins « de l'archéologie sous-marine Sumer - les principales fouilles archéologiques sumériennes Les livres archéologie - fouilles d'un site gallo-romain à Ribemont-sur-Ancre, dans la Somme, page 320, volume 1 archéologie - vues aériennes d'un site à Béhen, dans la Somme, au moment du repérage (en haut), puis au cours des fouilles (en bas), page 321, volume 1 archéologie - le chantier de l'oppidum de Bibracte, page 322, volume 1 archéologie - fouilles du théâtre gallo-romain de Ribemont-sur-Ancre, page 322, volume 1 archéologie - le site de Glanum, près de Saint-Rémy-de-Provence, page 322, volume 1 archéologie - fouilles d'une nécropole vieille de 6 000 ans, dans le Puy-de-Dôme, page 322, volume 1 archéologie - fouilles de Tautavel, page 323, volume 1 homme - fouilles dans l'abri sous roche de la Madeleine, en Dordogne, page 2394, volume 5 Les méthodes de datation La datation des vestiges mis au jour constitue l'une des tâches préliminaires à l'étude archéologique. De nouvelles techniques de datation permettent de fixer de plus en plus précisément le cadre chronologique des nombreux phénomènes historiques sur lesquels aucune source écrite n'apporte de renseignements. La chronologie archéologique comprend deux volets : la chronologie relative, d'abord, qui se contente d'établir l'ordre d'apparition des cultures et des sites et la succession des faits, et qui est fondée sur l'examen des stratigraphies et sur l'évolution morphologique et technique des industries humaines ; la chronologie absolue, ensuite, qui assigne une date aux événements (l'apparition ou l'abandon d'une agglomération, d'une technique, d'une production artisanale). Reposant à l'origine sur la comparaison des données archéologiques avec les sources écrites, elle s'appuie maintenant sur les résultats fournis par de nouvelles techniques scientifiques de datation : utilisation du carbone 14 ( voir cet article) et du potassium-argon ; thermoluminescence (technique qui permet d'évaluer la date de cuisson d'une céramique ou d'une argile) ; paléomagnétisme (étude du déplacement du Nord magnétique au cours du temps) ; dendrochronologie (étude des cernes de croissance des troncs d'arbre). Cette dernière technique, de loin la plus précise, permet parfois de remettre en cause la validité de dates historiques fournies par les textes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats carbone 14 chronologie datation dendrochronologie préhistoire - La science préhistorique radioactivité - Les applications de la radioactivité thermoluminescence Conservation et étude des trouvailles Les données recueillies au cours de la fouille donnent lieu à diverses études menées par des archéologues mais aussi par des spécialistes d'autres disciplines. Des anthropologues examinent les squelettes humains découverts dans les cimetières. Ils déterminent leur âge, leur sexe, leur taille. Ils décèlent les traces de maladies ou d'accidents. Ils trouvent dans le tartre des dents les restes microscopiques des nourritures consommées. Des biologistes étudient les ossements d'animaux, très nombreux dans les habitats. Ils déterminent comment on se procurait la nourriture carnée : que chassait-on ? Comment a-t-on commencé à domestiquer certaines espèces ? Quelles bêtes consommait-on ? Comment les découpait-on ? D'autres chercheurs observent les restes végétaux : pollens, graines carbonisées, charbons de bois. En étudiant le contenu des marmites retrouvées dans les habitations, ils peuvent savoir quels aliments y ont été cuits, selon quelle recette. Ils parviennent également à connaître l'aspect des campagnes anciennes, la succession des forêts et des terroirs agricoles. L'étude des climats anciens fournit une image parfois précise de l'environnement naturel et de l'action des groupes humains sur lui. D'autres recherches portent sur les activités productrices et les courants commerciaux. Des géologues identifient la provenance des roches utilisées pour la fabrication des outils ou la construction des murs. Ils donnent ainsi une idée des échanges de matières premières entre groupes humains parfois éloignés. Les informations fournies par l'archéologie se multiplient dès lors que sont mises à contribution les différentes sciences de la nature : géologie, biologie et chimie notamment. La collaboration entre archéologues, scientifiques et artisans permet de restituer les techniques de fabrication, le degré de spécialisation et de qualification atteint, l'organisation des ateliers ou des usines, ainsi que les systèmes économiques qui en découlent. Ce sont là les domaines privilégiés de l'archéologie expérimentale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anthropologie biologie domestication Les médias archéologie - l'archéologie au musée Les livres archéologie - garniture de ceinture mérovingienne provenant d'une tombe située près d'Hayange (Moselle), page 323, volume 1 archéologie - statue romaine dite de « Pacatianus «, page 324, volume 1 archéologie - reconstitution d'une poterie, page 324, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats histoire Les indications bibliographiques A. Gallay, l'Archéologie demain, Belfond, Paris, 1986. C.-A. Moberg, Introduction à l'archéologie, Maspero, Paris, 1976. A. Schnapp, l'Archéologie aujourd'hui, Hachette, « Bibliothèque d'archéologie «, Paris, 1980.

« Pompéi Schliemann Heinrich Winckelmann Johann Joachim Les médias archéologie - richesse de l'égyptologie Les livres hiéroglyphe - la pierre de Rosette, page 2361, volume 5 archéologie - les fouilles à Antinoë, en Égypte (gravure extraite du Petit Journal de janvier 1904), page 320, volume 1 Archéologie, religion, science et politique En remontant ainsi dans le temps, l'archéologie posa alors de nouvelles questions : quelles étaient les limites entre mythologie et histoire ? Devait-on prendre au pied de la lettre la chronologie des débuts de l'humanité telle qu'elle apparaissait dans la Bible ? Sur ce dernier point, les recherches faites en Europe apportèrent les données décisives.

En effet, à partir de 1830, Jacques Boucher de Perthes trouva dans les alluvions de la Somme, en Picardie, de très anciens outils en pierre taillée ( voir abbevillien ).

Il nota leur position stratigraphique et, prenant appui sur les travaux récents des géologues, il parvint à dater les premières industries humaines d'une période bien antérieure au Déluge.

La préhistoire naquit alors d'une remise en cause de la description biblique des débuts de l'humanité ; elle se nourrit au contraire des résultats récents des sciences de la nature : géologie, paléontologie, biologie humaine et animale. Les premiers préhistoriens adoptèrent rapidement les thèses évolutionnistes exposées par Charles Darwin à partir de 1859.

À l'occasion d'une classification des collections du musée de Copenhague, Christian Jürgensen Thomsen constata l'existence d'une évolution technologique au cours de la préhistoire.

Il y distingua trois âges, définis par les matériaux employés successivement pour la fabrication de l'outillage : l'âge de la pierre, l'âge du bronze et l'âge du fer.

Cette première chronologie, corrigée et précisée au cours du XIX e siècle, permit aux archéologues de classer les objets qu'ils découvraient et de dater les sites qu'ils fouillaient. L'une des spécificités de l'archéologie préhistorique tient au fait que les données fournies par les fouilles ne peuvent être confrontées à des textes – inscriptions et littérature – ni rattachées à des événements historiques.

Il en va de même pour certaines trouvailles archéologiques extra-européennes, nombreuses dès le XIX e siècle (au Mexique, en Indonésie ou en Amérique du Nord).

Les spécialistes de ces domaines élaborèrent donc des problématiques et des méthodes spécifiques. L'archéologie est devenue en outre une discipline académique avec des instituts, des universités et des écoles d'archéologie.

Une rivalité s'est fait jour entre les plus riches des pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne), qui ont obtenu des concessions sur les sites les plus réputés (à Olympie, Delphes ou Cnossos en Grèce).

Les concurrences scientifiques masquèrent souvent des conflits territoriaux ou idéologiques.

C'est ainsi que les limites de la Gaule furent invoquées en France pour faire reculer la frontière jusqu'au Rhin et que les prétendues invasions des « champs d'urnes » de l'âge du bronze servirent à la justification de la politique expansionniste de l'Allemagne jusque sous le III e Reich. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats abbevillien âge de la pierre âge du bronze âge du fer Athènes (École française d'archéologie d') Boucher de Crèvecœur de Perthes Jacques Cnossos Delphes Olympie paléontologie Picard Charles préhistoire - La science préhistorique. »

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