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LAROUSSE (Pierre)

Publié le 22/01/2019

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LAROUSSE (Pierre), lexicographe, éditeur et écrivain français (Toucy 1817-Paris 1875). Son Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (1863-1876) est sans doute la meilleure source pour l'étude d'une époque que d'aucuns (L. Daudet) virent « stupide » et qui incarna pour d'autres le progrès. De l'Empire autoritaire à la Commune et à l'Ordre moral, liant politique, art et religion, oscillant, selon les temps et les rédacteurs, entre un ton quarante-hui-tard et une « sagesse » à la fois démocratique et conservatrice, cet énorme ouvrage (400 millions de signes) épouse avec exactitude son siècle dans tout son dynamisme, toutes ses illusions et toutes ses ambiguïtés. Il représente parfaitement cet « effort » que les Français ont fait pour être « républicains », tout en restant attachés à des croyances où se retrouvent, transformées mais non détruites, les « grandes peurs » d'autre

 

fois. Pierre Larousse put se prévaloir de l'amitié d'écrivains comme Jules Janin ou Vallès, mais il décrit lui-même avec une verve toute bourguignonne et, dans les anecdotes personnelles dont il émaillé les articles de son dictionnaire, il exprime un amour du pays natal qui annonce Colette. Son style est parsemé de citations bibliques et d'auteurs antiques : ce n'est pas pour rien si les fameuses « pages roses » qui donnent le texte et la traduction des locutions latines « que leur application fréquente dans le discours a fait pour ainsi dire entrer dans la langue » apparaissent dès son premier ouvrage lexicographique en 1856. D'autre part, ses manuels et ses journaux pédagogiques [l'École normale, 1858-1865 ; l'Emulation, 1862-1864) contiennent des récits, des apologues. Dans l'École normale, Pierre Larousse dialogue avec un double imaginaire, Micromégas : il donne à la pédagogie et à l'art une perspective morale qu'il illustre lui-même avec des saynètes (il évoque avec faveur la dramaturgie pédagogique des jésuites) et des pièces qu'il adapte d'œuvres anciennes (ainsi le Grondeur, de Brueys et Palaprat, représenté en 1691) ou qu'il crée (les Quatre Prunes).

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