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Lassalle, Ferdinand

Publié le 22/02/2012

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Leader socialiste allemand né à Breslau, mort à Genève (1825-1864). Fils d'un riche marchand israélite, Lassalle fut impressionné par la philosophie de Hegel pendant ses études à Breslau et Berlin et — pendant un séjour à Paris en 1845 — par les idées de Blanc et Proudhon. Bientôt adhérent de Marx et Engels, et par eux gagné au socialisme, il fut accusé en 1848 de complot contre l'Etat; d'abord acquitté, il fut ensuite condamné à six mois de prison. Excellent orateur, il défendit pendant dix ans la comtesse Sophie de Hatzfeld dans son procès de divorce. Après avoir eu gain de cause, il publia un ouvrage très important sur la philosophie de Héraclite (1857), puis un autre sur le système des droits (1861), défense de la révolution et de sa capacité de créer un nouveau droit. Politique très actif, il réclama en 1859-1860 l'annexion du Slesvig-Holstein et la réunification de l'Allemagne par la Prusse dans un Etat unitaire et démocratique indépendant de l'Autriche; il en trouva la justification philosophique dans l'oeuvre de Fichte, qu'il présenta à ses contemporains. Ses plans démocratiques ayant été rejetés, aussi bien par les libéraux-démocrates (Parti du progrès) que par Marx et Engels, Lassalle publia en 1862 un programme pour le rassemblement des ouvriers.et convoqua à Leipzig en 1863 un congrès général des ouvriers, dont il fut élu président. La fondation d'associations de production avait pour but d'améliorer la situation des ouvriers, mais Lassalle demandait pour ces associations le secours de l'Etat et la transformation de celui-ci par le suffrage universel et égalitaire. A cette fin, Lassalle rechercha en 1863-1864 un rapprochement avec Bismarck, dont il partageait maintes opinions politiques et son antipathie envers la bourgeoisie capitaliste. Lassalle tendait vers une monarchie sociale et démocratique, mais son alliance n'était pas d'un grand poids pour Bismarck, quoique celui-ci regardât Lassalle comme un ambitieux de grand style. En effet, Lassalle n'avait que cinq mille adhérents dans son Allgemeiner deutscher Arbeiterverein, fondé en 1863. Lassalle mourut dans un duel d'honneur pour une amie; sa mort eut de graves conséquences, parce que son association des ouvriers fut surpassée par celle de Bebel et Liebknecht, et son programme d'un socialisme positif vis-à-vis de l'Etat et de la nation abandonné en faveur du marxisme international hostile à l'ordre social existant. Ce ne fut qu'à l'époque des Bernstein, Ebert et leurs amis que les sociaux-démocrates allemands firent à nouveau appel à l'héritage spirituel de Lassalle.

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