Les fresques de Galliano

Au Moyen Age, et surtout à l'époque romane, l'Italie du Nord joue un rôle fondamental dans l'élaboration de la nouvelle culture artistique : grâce à sa position géographique particulière, elle se présente comme un carrefour de traditions figuratives diverses, l'une provenant de Byzance, et l'autre, filtrée à travers les Alpes, de France et des territoires germaniques.

Dans le domaine de la peinture, les témoignages romans dans la région de la plaine du Pô et du Haut-Adige, sont nombreux et importants. On considère les fresques de San Pietro à Civate comme le plus important chef-d'oeuvre de la peinture lombarde d'époque romane. Mais le cycle de San Vincenzo, à Galliano (Côme), qui témoigne de façon exemplaire de la fusion entre la culture figurative byzantine et la culture transalpine, occupe lui aussi une place de choix. Les fresques de Galliano peuvent être datées de 1007, année de consécration de l'église, et elles ont été exécutées par au moins trois maîtres différents. La meilleure qualité picturale est offerte par les fresques de l'abside, qui représentent le Christ en majesté, debout parmi les archanges et les prophètes Jérémie et Ezéchiel, et le Martyre de saint Vincent. La représentation est caractérisée par des accents expressionnistes et visionnaires, tout en maintenant une approche réaliste, comme le dénotent la beauté plastique des corps, le rendu de l'espace et l'étalement de la couleur. La nef montre, à droite, les Scènes de la vie de Saint Christophe et de l'Ancien Testament et, à gauche, les Scènes de la vie de sainte Marguerite.