l'un des leurs.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
les
hautes etbasses oeuvres dupouvoir souverain.
Mis àpart Franceschini Pietri,lesecrétaire particulier, lerôle essentiel yest tenu parMocquard qui,jusqu'à sa
mort, en1864, dirigera l'équipe rapprochée del'empereur.
Lefait que ladate desadisparition coïncideavec
l'ascension accéléréedeRouher enditlong surlerôle quifutlesien.
C'est cequ'on appelle unhomme sûr,un
conseiller avisé,quisait garder pourluiles multiples secretsdontilest ledépositaire, etqui dispose d'une
solide expérience d'avocat,dediplomate etde journaliste.
Ilfut, ily a bien longtemps, lesecrétaire d'Hortense
et, selon certains, davantage encore.Ilvoue àla famille unefidélité inébranlable.
C'est luiqui, en1848, aorganisé lesecrétariat ducandidat àl'hôtel duRhin, etqu'on retrouve présent,en1851,
pendant lanuit du1er
au 2décembre.
Sous sonimpulsion, lecabinet vadevenir unemachine extraordinairement efficace,influente etredoutée; une
machine particulièrement active,fonctionnant aurythme deLouis Napoléon, qui,aumoins jusqu'en 1860,se
révèle comme unbourreau detravail.
On nesecontente pasd'avertir, d'encourager, dedissuader ministres,courtisans, etautres correspondants.
On
les renseigne également surlessentiments del'empereur àleur égard.
Etau besoin, comme celaarrive
souvent, onimagine cequ'aurait pudire l'empereur sion l'avait tenuinformé, alorsqu'on n'apulefaire, par
crainte d'abuser deson temps.
Réplique dececabinet civil,uneautre équipe suitdeprès lesproblèmes del'armée.
Fleury,eneffet, est
toujours là.Ilest devenu général, etdirige àtitre principal lebureau militaire, quiestchargé d'entretenir les
relations aveclestroupes, fonctionoùilfait preuve d'uneredoutable efficacité.Toutelettre, fût-elle celled'un
simple soldat, reçoitsaréponse.
Leshommes dugouvernement, maintenantcommeautemps del'Élysée, se
méfient deson omniprésence etl'accusent dedoubler leministère delaGuerre.
Ilest probablement plus
encore qu'unministre-bis, toutproche qu'ilestdeLouis Napoléon, aupoint quecertains leconsidèrent comme
un véritable favori.Enfait, l'Empereur neselaisse guère influencer parlui,mais l'écoute volontiers, vérifiant
souvent àl'aune deson esprit critique laqualité deses propres intuitions.
Fleury neluiajamais faitdéfaut.
Ila été detous lescoups durs.C'est luiqui aporté salettre derévocation à
Changarnier, luiqui estallé enAlgérie recruter pourlecoup d'État eten aramené Saint-Arnaud, luiqui, le2
décembre, s'estbravement mêléàla foule desboulevards pourapprécier laréalité delasituation; c'est
probablement luiqui, àSolferino, convaincra l'empereurdefaire donner laGarde aumoment opportun.
Avec
cela, c'estunhomme lucide,quipousse danslavoie libérale, quidésapprouvera en1858 lecomportement
d'Espinasse àl'Intérieur, lorsquecelui-ciselancera dansunerépression sansissue, quiprônera lesréformes,
et qui prendra unepart active àla préparation delaloi militaire.
Fleury aaussi sesfaiblesses :nommé premier écuyeraudébut del'Empire, iln'aura decesse d'obtenir (en
1866!) letitre...
degrand écuyer, dontila toujours rêvé.Onnesait aujuste sisa nomination en1869 comme
ambassadeur enRussie estune consécration ouune mise àl'écart exigée parRouher.
Entout cas, ilsera
fidèle jusqu'au boutetaccompagnera LouisNapoléon dansl'exil.
Avec l'ensemble ducabinet, LouisNapoléon entretientdeconstantes relations:lesnotes etsynthèses de
dossiers luiparviennent enunflot quasi ininterrompu :il lit tout, annote etrevoit.
Sesobservations valent
instructions et,de l'avis général, sontsouvent fortpertinentes, etpoussées trèsloindans ledétail.
Lecabinet
prépare pourl'empereur lesdocuments quiparviennent descircuits officiels, maisila aussi sapropre
production.
Chezluiaboutissent lesinformations surl'état d'esprit dupays etsur l'action del'Administration.
De
là vont partir lesimpulsions décisives.C'estlàque vont êtrepréparés lesdiscours etles
principales interventions del'empereur.
Fonctiond'autantplusdifficile qu'enlamatière LouisNapoléon
cherche às'évader dessentiers battus;iltient souvent àrédiger lui-même toutoupartie deces textes divers.
Dans cecas, Mocquard corrigelestyle.
L'empereur adéjà lesens delacommunication, dansl'acception laplus moderne duterme.
Pourfaireconnaître
sa pensée, etfrapper lesimaginations, ilemploie denouvelles méthodes.
Ilrend publiques deslettres-
programmes etfait éditer desbrochures officieuses, quifont connaître, sansambiguïté, quelestlefond dela
pensée dusouverain.
A cet égard, comme àbien d'autres, LouisNapoléon estprobablement notrepremier chefd'État moderne.
On peut trouver osédesoutenir cettethèse quand onobserve lareconstitution d'uncertain nombre derites, de
fastes etde règles directement inspirésdupassé.
Iln'en demeure pasmoins que,dans sesprocédures etses
techniques degouvernement, l'empereurannoncetrèsprofusément cequ'il adviendra parlasuite.
Ainsi enest-il, parexemple, desvoyages officiels,quiont éténombreux dutemps delaprésidence etle
demeureront pendantlaphase impériale.
Voyagessoigneusement préparés,avecungrand soucidudétail: une
enquête préalable pousséesurlespersonnes qu'onrencontrera etles problèmes qu'ilfaudra soulever; unsoin
tout particulier àcréer dessituations susceptibles d'alimenterlachronique; unerecherche constantedela.
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